Parmi les curiosités de la manifestation appelée « JOUR DE COLÈRE » qui va se tenir le 26 janvier à Paris, la première qui devrait frapper les esprits est sa dénomination.
Car il se trouve que cette appellation « JOUR DE COLÈRE » a été utilisée récemment à plusieurs reprises, sur la scène mondiale, pour couvrir des opérations de déstabilisation de régimes politiques.
Parmi les principales opérations figurent les 4 opérations suivantes.
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20 mars 2010 : TENTATIVE DE DÉSTABILISATION (ratée) DE VLADIMIR POUTINE EN RUSSIE
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[source : http://www.lefigaro.fr/international/2010/03/20/01003-20100320ARTFIG00469-journee-de-la-colere-contre-vladimir-poutine-en-russie-.php ]
En mars 2010, des milliers de manifestants se rassemblèrent dans une cinquantaine de villes de Russie à l'appel de l'opposition pour protester contre la politique économique du gouvernement de Vladimir Poutine et réclamer sa démission.
Organisée par une kyrielle de partis politiques, de mouvements d'opposants et d'organisations de défense des droits de l'Homme, - notamment financées par l'étranger -, cette opération de déstabilisation du gouvernement de Vladimir Poutine obéissait à un mot d'ordre : « Journée de la colère ».En définitive, elle s'essouffla rapidement et ne parvint pas à son but proclamé; qui était la démission de Vladimir Poutine.
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17 février 2011 : DÉSTABILISATION (réussie) DU RÉGIME DE KADHAFI EN LIBYE
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http://www.rfi.fr/afrique/20110217-libye-prepare-journee-colere
L'opération de déstabilisation du régime de Kadhafi commença elle aussi par l'organisation d'une « Journée de la colère ».
Ce mouvement de contestation avait été préparé depuis plusieurs semaines, via internet et Facebook.
Puissamment relayée par les médias occidentaux, l'opération conduisit à une intervention militaire occidentale au nom du respect des droits de l'Homme, puis au renversement du régime et à l'élimination physique sans procès de Kadhafi.
Depuis lors, la Libye a plongé dans l'anarchie et la violence.
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31 janvier 2012 : TENTATIVE DE DÉSTABILISATION (ratée) DE BACHIR-AL-ASSAD EN SYRIE
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[Source : http://www.leparisien.fr/international/syrie-journee-de-colere-avant-la-reunion-du-conseil-de-securite-de-l-onu-31-01-2012-1838511.php ]
Alors que la crise se développait depuis l'automne 2011 en Syrie, dans la foulée des "printemps arabes", l'opération de déstabilisation du régime de Bachir-Al-Assad connut une brutale accélération avec l'organisation d'une « Journée de la colère » au début de 2012.
Le plus important groupe de l'opposition syrienne, le Conseil national syrien (CNS) appela à une « journée de colère » le 31 janvier 2012, en accusant les forces du régime de Bachir Al-Assad d'avoir commis des « massacres » contre les civils.
Ce mouvement de contestation avait été préparé depuis plusieurs semaines, via internet et Facebook.
Puissamment relayée par les médias occidentaux, l'opération conduisit à une intervention militaire occidentale de plus en plus marquée au nom du respect des droits de l'Homme.
Elle aurait dû conduire au renversement du régime et à l'élimination de Bachir-Al-Assad si la Russie et la Chine ne s'étaient pas interposées, plaçant la planète entière au bord de la IIIe Guerre mondiale à l'automne 2013, avant que les États-Unis ne finissent par céder.
Depuis lors, la Syrie fait l'objet de pourparlers de paix mais la situation intérieure est extrêmement grave, les diverses factions de l'opposition redoublant de violence les unes contre les autres.
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16 août 2013 : TENTATIVE DE DÉSTABILISATION (ratée) DU GOUVERNEMENT ENÉGYPTE
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http://tempsreel.nouvelobs.com/topnews/20130816.REU0432/pres-de-50-morts-au-caire-selon-un-bilan-des-services-de-securite.html
Suite à la la destitution du gouvernement des Frères musulmans de Mohamed Morsi, le 3 juillet 2013, les Frères musulmans - proches des Américains - lancèrent eux aussi une opération de « Journée de la colère » le 16 août suivant.
Cette opération, relayée par Internet, dégénéra en de nouveaux affrontements meurtriers au Caire, où l'on compta près de 50 morts selon des sources proches de la sécurité, ainsi que dans d'autres villes du pays.
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CONCLUSION
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Notons que l'une des caractéristiques des « Journées de la colère » qui ont émaillé l'actualité internationale depuis deux ans est que les organisateurs finaux de ces opérations sont restés généralement inconnus du public qui manifestait étourdiment à leur appel.
Avec des organisateurs cachés ouvrant un site Internet dans une société écran située à Panama, la manifestation du 26 janvier reprend curieusement les thématiques et les mots d'ordre qui ont été à l'origine de tentatives de déstabilisation de plusieurs régimes à travers le monde récemment.
Béatrice Bourges, notamment, - que la presse désigne parmi les probables organisateurs de la manifestation - a d'ailleurs intitulé son mouvement "le Printemps français" et l'on a du mal à ne pas faire le lien avec les "Printemps arabes".
Sans doute ne s'agit-il que de la simple copie, sans imagination, de mots d'ordre très médiatisés au niveau planétaire. Il n'en demeure pas moins qu'il flotte sur toute cette opération des mystères bien étranges.