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  • Que ce soit écrit noir sur blanc

    Beyoncé remercie en tant que noire de se préoccuper de la cause des noirs, et Maréchal Le Pen ne s'excuse pas d'être blanche ...
    Nous n'y sommes pas encore, tant que les uns et les autres continueront de penser autrement qu'en terme d'humanité, de ses richesses et travers communs, nous nous éloignerons du but.

    Nous devons remercier les hommes d'être toujours plus humains et dénoncer les démarches qui nous renvoient à nos états d'humain trop humain qui nous rattachent encore à notre bestialité.

    Lorsqu'un homme meurt dans des conditions indignes, c'est toute l'humanité qui est touchée, notre rôle d'homme responsable est de travailler à nous améliorer en tant que tel, notre tâche est difficile mais si l'homme est capable du pire, il l'est du meilleur également, à chacun d'atteindre sa hauteur.


    J'ai maintes fois écrit sur ce qui opposait notre civilisation française à la civilisation anglo-américaine, leurs fondements et répercussions respectifs.


    Beyoncé raisonne ou communique sur un mode américain, Marion Maréchal également mais elle a des excuses, elle n'a reçu qu'une non-éducation qui ne pouvait mener qu'à cela, elle est plus à plaindre qu'autre chose.
    Ce sont des idéologues qui lui ont servi de parents, elle s'est raccrochée à ce qu'elle a pu, peut-on en vouloir à une personne de jouer des coudes pour survivre sans avoir reçu l'armature qui sert d'armure.


    Les Etats-Unis d'Amérique se sont construits en opposition à notre ancien monde, la France étant le plus ancien et le plus abouti en matière de société.

    Notre assise romaine et donc écrite, administrative, que les libéraux se plaisent à dénigrer, nous porte en réalité au plus haut, nous avons réussi ce tour de force de nous être dotés d'institutions qui permettent une unité nationale basée sur une idée juste.

    De Décalogue en Déclaration des Droits de l'Homme et du Citoyen, la volonté de faire société entre humains qui ne pensent pas forcément de la même manière -et c'est heureux pour apporter notre obole immatérielle à l'humanité- est née de cette alchimie entre le politique et l'humanisme.

    Je dis souvent qu'il n'y a pas d'humanisme, qu'il n'y a que des institutions.

    On aurait beau avoir toutes les meilleures intentions du monde, tant qu'on ne concrétise pas par des infrastructures seules capables d'organiser les affaires de la Cité en ce sens, autant siffler dans un violon.

    Ce sont des choses qui ne se décrètent pas, ce n'est hélas pas aussi simple.


    La Boston Tea Party a fait voler en éclat jusqu'à la société libérale anglo-saxonne et l'impôt dû à la Couronne comme un lien d'allégeance même s'il signifiait aussi celui de protection.


    La France est née à l'origine avec l'impôt, mais en le liant immédiatement à la justice, ce qui change tout.

    Notre protection était assurée à la fois contre nos ennemis extérieurs potentiels, mais également contre nous-mêmes.

    La justice serait la même dans tout le royaume de France au nom d'un intérêt qui nous dépasse tous.


    Le monde anglo-saxon n'est pas du tout fondé sur cette idée.

    La justice y est décentralisée parfois jusqu'à l'extrême, rejoignant le tribalisme et la vengeance privée la plus primaire.

    Aux USA, la supériorité de l'être sur l'avoir n'est pas établie, la Loi Stand your Ground de certains Etats (puisque la justice est décentralisée, comme si elle pouvait être déjà à géométrie variable), disculpe celui qui tue un homme au motif considéré comme légitime qu'il aurait pu éventuellement s'en prendre aux biens de celui qui justifie ainsi d'ôter la vie pour sauvegarder son bien.

    De même, l'idée de liberté poussée à son paroxysme et sans les garde-fous que la France lui oppose (unité nationale garantie par des attributs de souveraineté de l'Etat qui façonnent toutes nos lois), permet toutes les idéologies. La liberté d'expression sans hiérarchie entre le propos le plus stupide et le discours le plus élaboré.

    Et qui fait aujourd'hui de Trump le scientifique le plus écouté des Etats-Unis par exemple ...

    Cela fait des USA le pays le plus ouvert aux charlatanismes, aux sectes, aux manipulations et aux théories du complot, qui sont autant de marchés en libre concurrence.

    Cela donne une anti-société de l'entre soi, des frontières idéologiques, des fermetures d'esprit sous le regard vide de la statue de la liberté.


    Là-bas, un noir est un noir, on est Afro-américain, pas Américain tout court.


    La France, elle, ne considère sa citoyenneté que comme française, nous sommes Français, un point c'est tout.
    Dès lors que notre citoyenneté nous est acquise, peu importe la manière (même si elle ne s'acquiert pas forcément de façon automatique), elle fait de nous un Français identiquement comme tous les autres, comme tous ceux qui nous ont précédés et qui nous succéderont en tant que tel.

    Rien, absolument rien, ne sépare institutionnellement un Français d'un autre.

    Il a droit aux mêmes écoles, aux mêmes hôpitaux, à la même justice, à la même protection, aux mêmes lois en général.

    Ce qui n'est pas du tout le cas dans le monde libéral, ce qui engendre une éducation où il faut savoir jouer des coudes, s'adapter pour survivre, la société libérale est très proche de celle de l'état de nature et de sa violence consubstantielle dont justement, le politique doit nous préserver. Le but étant d'éviter tous un destin qui serait inévitablement de se foutre tous joyeusement sur la gueule autour de ce qui ne pourrait être que des lois du plus fort.

    L’équation Moins d'Etat = Plus de Maffia étant une constante que j'ai eu l'occasion d'établir depuis longtemps et dont personne n'a jamais démontré qu'elle ne se vérifiait pas toujours.




    Selon ces mêmes mécanismes institutionnels que j'évoque depuis tant d'années, je sais malheureusement quasi scientifiquement que les manifestations actuelles de colère et d'indignation resteront lettres mortes, et que l'Histoire se répétera.

    La France est dotée de capacité de perfectionnement en la matière car nous en avons les résistances génétiques au sein même de notre droit.
    Pour les raisons exactement inverses, les sociétés libérales ne pourront jamais changer leurs tares patrimoniales.

    Autant je bannis tout déterminisme humain, autant les déterminismes politiques sont tenaces et les plus difficiles à renverser.

    Mais l'Histoire nous a appris qu'aucune civilisation n'est éternelle.

    La France a les plus vieille racines, sans doute car elles ont fait leurs preuves, et la France reste indéniablement aux yeux du monde un modèle de civilisation, ce qui lui permet de résister contre vents et marrées.


    Quid des autres qui sont au regard de l'Histoire, elle-même si récente comparée à l'Univers, sont somme-toute assez récentes et basées sur des infrastructures plus fragiles.


    Comment les changements de mentalité ou leur persistance joueront sur les institutions dans un monde où tout va toujours plus vite ?

    Je n'ai pas la réponse.

    Je sais simplement qu'en l'état des institutions américaines, il est écrit noir sur blanc que noir c'est noir et que le plus beau des espoirs restera désespérant.




    La très récente décision de contextualiser Gone with the wind qui, s'il reste une oeuvre majeure de la littérature américaine et du cinéma hollywoodien servi par des acteurs d'exception, n'en reste pas moins une réelle version idéologique de la guerre de sécession.

    Il ne faut pas non plus se leurrer quant aux enjeux commerciaux qui se profilent derrière les dernières décisions concernant la saga de Scarlett qui demeure une héroïne féminine qui n'entend pas subir le monde mais en être actrice, même si elle comporte tous les travers de cette loi qui ferait d'une femme qui se bat, une mère totalement indigne et qui fait d'elle à mes yeux, un modèle que je n'aurai jamais.

    La vérité historique gagne à élaborer une critique constructive de l'oeuvre et de bien comprendre ses rouages partisans.


    Finalement, le livre nous apprend que Demain est toujours un autre jour et qu'il ne faut jamais désespérer.

    Prenons-en acte.