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éducation nationale

  • Dukan ou la marque d’un changement de régime

    Le meilleur des mondes.jpgPierre Dukan, exploitant de la misère moderne, ne détonne pas en se positionnant sur un marché d’avenir.

    S’étant fait connaître dans un premier temps pour son régime miracle qui vaut bien évidemment ce que valent toutes les modes en l’espèce, sa dernière saillie en a étonné plus d’un.

    Pas d’autres.

    Sa proposition de faire entrer l’Indice de Masse Corporelle en option au Baccalauréat, permettant ainsi aux élèves maintenant la norme requise de prendre des points, est-elle si saugrenue ?

     

    Nous pourrions reformuler l’affaire en se questionnant sur la venue de cet apprenti-sorcier dans le monde de la pseudo science par excellence.

    En effet, le Docteur No ou numéro Dukan, ne fait que s’inscrire dans un système d’ores et déjà parfaitement rodé.

    On pourrait citer bien des exemples en la matière.

    Le Nobel Georges Charpak avec sa  "Main à la pâte" ® n’a-t-il lui-même pas transposé le régime de son ami américain Léon Lederman et la manne qui allait avec.

    Il a ainsi importé tel quel le «Hands on» sorti du ghetto de Chicago, considérant comme un tour de force le fait que dans les huit jours, le ministre de l’Education nationale de l’époque lui ait envoyé son directeur de cabinet, son chef de cabinet, ainsi qu'un certain nombre d'inspecteurs généraux, afin d’appliquer en France, ce bouillon de culture.

    Le «modèle» collait parfaitement aux directives de l’OCDE dont les experts ont planifié l’évolution mondiale de l’éducation dans l’objectif d’une contractualisation progressive et indolore de l’école.

    La technique du système Lederman consiste à signer un contrat avec une école si 70 % des instituteurs y sont favorables. Lorsqu'un contrat est conclu, un centre de pilotage peut intervenir pour prendre l'école en main, former les instituteurs et fournir des remplaçants le temps de la formation. Un moniteur peut ensuite être mis à la disposition de l'école. Tous les deux mois, on livre aux instituteurs un manuel et le matériel. Le manuel constitue une sorte de colonne vertébrale pour l'instituteur qui n'a reçu que 200 heures de formation ; il le dispense de tout effort d'organisation lorsqu'il veut réaliser une expérience. Aujourd’hui, cette externalisation de l’école est généralisée et s’exporte en Allemagne, en Chine, etc. sous le parrainage de l’UNESCO.

    On demande aux parents d’élèves une participation financière pour chaque projet pédagogique, en fonction du niveau social du secteur.

    C’est une des applications de l’école à la carte selon la technique dite de l’ajustement de l’OCDE .

    Outre les coups tirés dans les structures institutionnelles de notre école, c’est bien au nom des nouvelles pédagogies qu’on a mis à bas l’ensemble de l’édifice.

    Or, elles vont à l'encontre des lois biologiques qui régissent notre cerveau.

    La généralisation de ces méthodes a consisté à mettre la charrue avant les bœufs, à proposer, dans un aveugle souci de sens, le sens du savoir avant le savoir et à sa place.

    Il est à noter que l’embrigadement aux «méthodes rénovées des sciences» est favorisé par la remise de prix dont nombreux durant la formation des maîtres pour ceux qui utilisent le mieux cet enseignement.

    Leur financement est assuré par les redevances de la marque et les cessions de droits d'auteur et d'honoraires par les membres de l'équipe de La main à la pâte. Par ailleurs, de nombreux éditeurs et sociétés s'associent aux récompenses remises par l'Académie des sciences en offrant aux lauréats des livres, magazines, cédéroms et matériels pédagogiques.

     

    On ne compte plus les activités dites pédagogiques reposant sur un affairisme effectif.

    Les techniques marketing les plus redoutables sont avancées dans les écoles pour vendre des projets clefs-en-main :

    Qui ne connaît pas les exemples des Classes découvertes organisées par la Ligue de l’Enseignement (c’est la gauche qui capte le gros du marché éducatif) proposées aux écoles, collèges, lycées et dont on remarquera les alléchants intitulés d’appel :

    « Le monde des volcans , « Futuroscope , « Domptons les énergies , « A la conquête de l’espace, « La tête dans les étoiles, « Apprenti informaticien, « Géologie dans les Alpes, « Eco-citoyen de demain, « L’homme et l’océan, « Découverte de la ferme, « Raid nature, « Contre vents et marées, « Le sport dans tous ses états, « Cocktail sportif à Serre Chevalier, etc..

    Et à des prix défiant toute concurrence, si l’on prend cette phrase comme antiphrase.

     

    A quel élève n’a-t-on pas vendu un « Kit lecture » :

    «Défi lecture», «Incorruptibles», «Rallye lecture», et autres « Big Challenges ».

    Quel écolier n’a pas aujourd’hui participé à sa journée payante « Fabrique ton pain », et ne revient pas avec son petit sachet bien estampillé au logo d’une marque.

     

    Et combien d’autres extras ne demande-t-on pas aux parents pour assouvir l’appétit grandissant des opérateurs ad hoc de l’Education nationale ?

     

    Les cantines scolaires n’ouvrent-elle pas la voie à l’entrepreneur Dukan en balisant leurs menus Sodexo de marque Max Havelaar ou de Labels de goût qui ont forcé la porte des réfectoires en entrant comme dans du beurre.

    Tartufferie organisée quand on sait combien la rentabilité des repas, dorénavant transmise entre les mains d’entreprises dont le but est par essence lucratif, laisse place à des menus forcément composés, de graisses, de sucres et de combinaisons diététiques aléatoires, l’alchimie santé-coût-repas collectif envoyé sous vide, ne faisant pas forcément une bonne sauce.

    Et que dire de l’apprentissage en jugeotes courtes des collations des maternelles, sacro saint temps-de repos-pédagogiques ou gavages des jeunes oies, qui n’ont jamais disparu des bancs de nos écoles.

    Toute une génération élevée au grignotage permanent, et au sponsoring Haribo à l’insu de son plein gré, on n’imagine pas la somme de bonbons circulant dans les menottes de nos chères progénitures via l’école, de goûters en anniversaires continus, de laxisme en sens de l’irresponsabilité hautement développés.

    Le petit Docteur Maboul n’attend toujours pas jusqu’au Baccalauréat pour être initié à la santé en pochette surprise. A douze ans, ils auront bientôt tous leur kit « Premiers Secours » et n’importe quel avorton se croyant investi du don de guérisseur, imposera ses mains puériles sur un autre rejeton en péril, à ses risques et mêmes périls il faut bien le dire.

     

     

    Reste que la santé des générations à venir est hautement préoccupante et que les palliatifs n’auraient pas besoin d’être si l’entière place ne leur avait été largement laissée par des modes de vie devenus fous.

    Dès la maternité, les petits d’homme ne sont-ils pas sevrés aux marques si généreusement offertes de lait artificiel, facilités gracieusement proposées aux mamans incitées à abandonner leur responsabilité de mère et la façon toute naturelle de nourrir leur enfant.

    Modernité qui les oblige encore à abandonner leur trésor en d’autres mains forcément moins attentives, inévitablement moins généreuses, tristement plus inhumaines.

    C’est de cela dont le bien-être dépend en tout premier, c’est du plus profond du cœur, la corne d’Amalthée est le soin, le soin est l’amour, l’amour est au bord des lèvres, c’est de vouloir le meilleur pour son enfant qui lui apportera le meilleur.

    Qui ne comprend pas que le premier et le dernier besoin de l’enfant, homme en devenir, est sa mère.

    Qui ignore que l’enfant élevé sous la mère a tous ses besoins satisfaits et que celui en carence, a tous ses besoins refoulés. A partir de là se déroule le fil d’Ariane, quel temps pour l’éducation, quel temps pour subvenir aux structures qui vont le bâtir, à ses nourritures terrestres ?

    Bien sûr tous ne seront pas touchés mais aucun ne sera épargné.

    Les parents compensent par des palliatifs l’attention qu’ils ne prodiguent plus à la chair de leur chair.

    De là, l’horloge se dérègle, on ne cessera dès lors et dès l’ore, de vouloir la remettre à l’heure.

    Et les charognards ne manqueront pas de hanter les décombres.

     

    Le commerce de notre bien prend bien assise sur des prétextes dont le marché a bien compris l’utilité. Quelle entreprise se passerait aujourd’hui de sa vertu écologique, de son sésame développement durable, de son label paix dans le monde ?

    De la même manière, le « projet pédagogique » est le nouvel hameçon pour attirer les gros poissons.

    D’où l’importance de bien choisir son régime.

  • Nouvel ordre éducatif mondial, un monopole du marché (Partie I)

    Sommaire

    I - Eléments de pénétration des discours mondialistes à l’école via les dites sciences de l’éducation, garanties de l’uniformatisation du système

    A- Les éléments de fond définis par l’Ocde

    B - Les éléments de forme (encadrement, structure)

    1) Les cycles des apprentissages

    2) La régionalisation

    3) Ecole des quatre jours

    4) Rythmes scolaires avec introduction du sport l’après-midi

    5) Livret de compétences expérimentales, vecteur d'une complémentarité nouvelle entre l'établissement scolaire et ses partenaires, notamment les associations de jeunesse et d'éducation populaire, les partenaires économiques

    6) Le fichier et le flicage des élèves

    7) La spécialisation

    8) Réforme LMD

    II - Marchandisation du savoir et des offres de formation

    A - Externalisation, sous-traitance

    1) Sciences, l’exemple de La Main à la pâte

    2) Voyages et sorties pédagogiques

    3) Les kits lecture

    B - Restauration scolaire et sponsoring

    C - Exploitation commerciale du temps de cerveau disponible

    D - Les palliatifs

    1) Marché du soutien scolaire

    2) Marché des logiciels ludo éducatifs

    3 ) Les réseaux d’influence, antirépublicains

    4) Les écoles hors-contrat, dérive libérale et problématique du Chèque éducation

    E - Internet, cartables net

    F - E-Learning et présentiel, la révolution éducative en marche

    1) Territorialisation de l’enseignement

    2) Concurrence des écoles virtuelles à la carte et monopole du modèle mondial des apprentissages

  • Nouvel ordre éducatif mondial, un monopole du marché (Partie V)

    B - Restauration scolaire et sponsoring

     

    Les cantines scolaires sont régies par une Charte et la circulaire interministérielle du 25 juin 2001.

    N’ayant pas la force contraignante d’une loi, elles interdisent a priori le sponsoring, sauf en ce qui concerne l’apposition de la marque propre de la société qui sous-traite les repas.

    Le leader Sodexo, travaille tant dans la restauration des entreprises qu’avec les collectivités, il organise des espaces sur le modèle des campus à l’américaine et des animations « pédagogiques » .

    Ce genre de sous-traitances privées engendré par une législation sur l’hygiène de plus en plus drastique, a augmenté les coûts et donc les prix qui ne cessent de croître, d’autant plus avec l’introduction du bio, sans compter les envolés à venir des denrées alimentaires.

    Ces entreprises privées dont le but est de faire des bénéfices, composent des menus souvent peu équilibrés et qui arrivent sous vide avant d’être réchauffés.

    Mauvaises matières grasses, mauvaises alliances de produits, beaucoup de sauces et d’enrobage, perte de vitamines des plats préparés à l’avance, etc.

    Les enfants ne mangent pas ou peu d’autant que les collations du matin pour les petits, restent la norme malgré les démarches pour les supprimer (cela permet aux enseignants d’avoir un moment « calme » et dit « pédagogique »).

    Il est évident que la dérive concernant la présence de marques publicitaires et tout à fait envisageable dans la mesure où les budgets des collectivités comme celui de l’Etat, se réduisent, que les coûts augmentent et qu’il faut bien trouver l’argent quelque part avant que les prix de la cantine ne deviennent complètement prohibitifs, ce qui est déjà le cas pour les familles modestes .

    Les prix sont extrêmement variables selon le lieu géographique, les variations du simple au quadruple existent par exemple pour les revenus les plus bas quand elles sont plus dégressives pour les plus hauts revenus (exemple : repas de 0,80 à 3 euros à La Trinité (06), contre 3,70 à 7,10 à Thouaré-sur-Loire (44)).

    On note un sorte de sponsoring larvé avec l’offensive des produits Max Havelaar dans les cantines.

    Il est mentionné dans les menus les produits issus du commerce équitable avec le logo de cette marque dont le lien est d’ailleurs facilement établi puisque les mairies affichent et revendiquent fièrement cette démarche idéologique.

    Problème des marques type « Saveur de l’année » (Monadia) qui travaillent avec les restaurations scolaires.

    Problème des zones test des entreprises privées qui fonctionnent en partenariat avec les entreprises de restauration, elles testent les nouveaux produits sur les enfants avant de les mettre sur le marché (forme, saveurs), et dans l‘espoir que les enfants demandent les mêmes à la maison.

    En échange, les entreprises de restauration sont rémunérées par ces marques.

     

     

    C - Exploitation commerciale du temps de cerveau disponible

    Plus précisément, il serait question de rentabiliser commercialement la mise en friche du cerveau de l’enfant, ou plus exactement son manque d’esprit critique, sa seule capacité de porosité à tout ce qu’on lui donnera à avaler.

    L’utilisation des écrans (télévision, ordinateurs, consoles) ne serait pas si nocives pour un cerveau bien structuré.

    Elle est dangereuse dans les trois premières années où l’enfant a principalement besoin d’un échange par le soin, le regard attentif, la communication les yeux dans les yeux, de sens qui se répondent, de bras qui le rassurent.

    La structuration première du cerveau se fait in utero et les toutes premières années sont primordiales.

    Ensuite, l’écran peut être utilisé de manière parcimonieuse et contrôlée.

    Le temps de cerveau disponible se réduisant naturellement chez un enfant instruit correctement.

    Et si évidemment la publicité a envahi cette part de marché, elle n’aurait aucun impact chez un enfant dont les parents assumeraient leurs responsabilités éducatives.

    On a tendance à se décharger sur d’autres de nos propres carences. C’est au final, le parent qui autorise, le parent qui décide, lui qui installe le cas échéant, un contrôle parental s’il se rend bien compte de son absence d’autorité.

    Le responsable de la dégénérescence éducative est moins au final le media, que le parent, lui-même soumis à l’idéologie de l’enfant roi et la politique familiale qui incite à se débarrasser de ses enfants plutôt que de s’en occuper (modes de garde contre salaire parental).

    Dès la maternelle, les nouvelles méthodes engendrées par les pseudo « sciences de l’éducation » qui entendent mettre l’enfant au centre des savoirs, ne structurent pas le cerveau correctement.

    Les méthodes globales (toutes les méthodes ne partant pas du plus petit élément pour aller vers le toujours plus complexe avec force exercices d’application, sont des méthodes globales) utilisées par la suite, ne sont pas celles qui obéissent aux lois neurologiques de notre cerveau. (Travaux de Roger Sperry, du Docteur Wettstein Badour, du Professeur Stanislas Dehaene)

    La pensée est prémâché et avalée d’un bloc, c’est le plus souvent le dernier qui a parlé qui a raison.

    La publicité occupe le vide laissé à la fois par le manque d’éducation parentale puis par le manque d’instruction.

    L’éducation parentale effective favorisant l’entrée dans l’instruction qui seule, structure et permet l’accès à l’analyse, l’esprit critique.

    Si l’on peut réglementer la publicité des chaînes publiques, il semble inenvisageable de légiférer de façon exhaustive en matière de publicité commerciale ciblant les enfants en ce qui concerne les medias privés et/ou étrangers, l’Etat outrepasserait ses prérogatives telles que nous les envisageons.

     

     

    D - Les palliatifs

    Si l’Omc et l’Ocde ont tablé sur l’échec de notre Education Nationale pour accélérer la fuite en avant et installer leur nouvel ordre éducatif mondial, les entreprises privées sont et demain davantage encore, les bénéficiaires de l’anéantissement de notre ancienne école de la transmission des savoirs.

    1) Marché du soutien scolaire

    Il n’a cessé de croître au fur et à mesure que l’inquiétude des parents allait grandissante, tant face à l’échec patent de l’école, que celui de leurs enfants, et que le marché de l’emploi se rétrécissait comme peau de chagrin.

    En la matière, on trouve de tout à mettre dans son panier.

    Nombreuses petites entreprises s’y sont cassées le nez tant les salaires bas des employés nécessite une gestion au plus près qui ne tient pas la concurrence face aux grandes qui peuvent se permettre de centraliser les coûts, publicitaires notamment.

    Le résultat est au petit bonheur, la formation des maîtres, le plus souvent des étudiants, étant davantage évaluée sur le tas et si les familles y ayant recours sont en mesure de les évaluer.

    Le secteur reste précaire et aléatoire, les cours sont demandés à la petite semaine, et les budgets des familles tendant à se réduire.

    Les aides fiscales de l’Etat sont importantes même si là encore, elles baissent, et les enseignants reconnaissent à raison que l’état a là une bien étrange façon de financer le marché privé quand parallèlement il restreint les budgets attribués au service public.

    L’utilisation du budget éducatif restant à redéfinir en réinstaurant une école de l’instruction quand aujourd’hui le système de l’éducation globale qui prend le pas, s‘avère tant improductif intellectuellement qu’il le deviendra à terme, économiquement.

    2) Marché des logiciels ludo éducatifs

    Dans ce domaine également, les grands groupes de jouets ont investi un secteur très rentable, permettant encore aux parents de se décharger de leur souci éducatif.

    Le marché s’étend toujours davantage et a su s’adapter au nouvel ordre éducatif mondial.

    A l’affût des derniers programmes qui changent sans cesse, faisant valoir toutes les différentes éditions pour mieux promouvoir leur produits.

    La demande glissant peu à peu de l’édition traditionnelle aux logiciels informatiques, les bénéfices ne cessent de croître grâce aux faibles coûts de revient des supports.

    On sait que l’usage des matériels ludo éducatifs n’est en aucune manière en rapport avec la quantité d’achat de ces produits qui sont vite délaissés par les enfants.

    L’essentiel est basé sur le marketing, en partenariat avec les marques à la mode qui accordent des licences, la qualité du travail éducatif virtuel n’est d’ailleurs que la dernière des préoccupations, tant le marché se gagne davantage sur le packaging, la publicité, le marketing et les réseaux commerciaux.

    On note que le niveau réel des enfants n’a cessé de régresser au fur et à mesure que les familles s’équipaient de matériels pédagogiques des plus sophistiqués .

    Les écoles ont parfois recours a des supports éducatifs vendus dans le commerce.

     

    3 ) Les réseaux d’influence, antirépublicains

    On connaît assez les réseaux de gauche de l’Education populaire et de la Ligue de l’enseignement qui développent une myriade de réseaux tant sur notre territoire qu’au niveau international.

    On sait aujourd’hui le partenariat qu’ils exercent avec l’Ocde et le Longlife Learning, au service du marché éducatif et du modèle marchand mondialiste.

    On sait moins ce qui se passe du côté de la droite, si tant est que l’on soit capable de différencier la gauche de la droite dans ce domaine comme dans tous les autres, là encore, il ne s’agit que d’une différence de degré et non de nature.

    Luc Chatel est né aux États-Unis et fut notamment spécialiste en marketing auprès du groupe L’Oréal et secrétaire d'État auprès du ministre de l'Économie, détails non sans signification pour devenir ministre de l'Éducation nationale française.

    National étant un bien grand mot quand on sait que nos politiques en la matière n’ont cessé de saborder sa filiation héréditaire de transmission des savoirs pour s’aligner sur le Nouvel ordre éducatif mondial décidé dans les lointains organismes que sont l’Ocde, l’Omc, Fmi, et autres Banque mondiale.

    Les qualifications du ministre le prédestinait à parachever l’œuvre de Xavier Darcos, qui, comme François Bayrou, autre de ses prédécesseurs, fut membre de l’association libérale « Créateur d’école » dont "(la) mission (fut) l'identification des verrous et les moyens de les faire sauter, (...)(préconisant) de ne pas tomber dans le piège de la réforme globale, mais identifier avec précision les actions nécessaires, tout en les rendant possible... ".

    Elles exercent toute une forme de politique anglo saxonne antirépublicaine, c ’est la politique des «lobbies». Là où il a un marché, il y a un ou même des, groupes de pressions, concurrence oblige.

    La nomination de Luc Chatel à l’Education n’est pas une coïncidence.

    On se moquera de savoir qui de ces ministres, de leur philosophe libéral Philippe Némo, ou membres du Club de l’Horloge, fait partie des nombreuses associations, courants ou partis politiques qui appliquent les dogmes libéraux, certains ont pu changer de nom, mais on peut citer : Alternative libérale, Avenir de la culture, Sauvegarde retraites, Droit de naître, le GEFI, l’Institut pour la Justice, Contribuables associés, Institut pour la recherche sur les administrations publiques, l'association parlementaire pour la liberté de l'enseignement conduite par Jacques Barrot, Réseau liberté, Conscience politique, Catholiques pour la liberté économique, Sos-éducation, Fondation pour l'école, et petite dernière sur le marché, Lire Ecrire et son scoladon…

     

    Peu importe leurs liens croisés ou tordus, il est de rigueur de n’émettre aucune filiation entre ses officines qui se veulent indépendantes , l’important étant surtout qu’elles appliquent toutes les mêmes « directives » libérales .

    Pour nos partisans du tout économique, l’école est un marché comme un autre, et il est aberrant qu’il survive en France un service public en la matière comme dans d’autres.

    Le cas de SOS-éducation est intéressant, la concurrence menant logiquement au monopole, c’est elle qui tient la corde.

    A sa création, elle avait envoyer une pétition destinée à défendre la politique familiale française, en anglais, s’excusant en préambule de n’avoir pu traduire du fait de l’urgence !

    Les similitudes entre la politique éducative qu’elle préconise et celle menée aux Etats-Unis avec l’idée d’un réseau d’établissements indépendants sur la base d’une chartre minimale imposée par l’Etat, sont flagrantes.

    Ils souhaitent la mise en place d’écoles distinctes pour les enfants de « ceux qui ne lisent pas les mêmes journaux, ne votent pas pour les mêmes partis, n’ont pas les mêmes genres et styles de vie, etc. » Vision ultralibérale de l’éducation, on ne s’étonnera donc pas qu’elle proposa une conférence avec Yvon Gattaz, ancien président du MEDEF, à la questure de l’Assemblée Nationale, où elle a donc ses entrées.

    Cette association rend un diagnostic correct du niveau catastrophique actuel des élèves. Mais la réponse qu’elle préconise est aussi effrayante que le mal, et elle se positionne d’ores et déjà sur une part du «marché éducatif».

    Comme il l’est préconisé au niveau de l’OCDE ou de l’OMC, nos dirigeants devraient profiter de cet échec pour faire disparaître le service public de l’éducation nationale, celui qui, a priori devrait consister en une école républicaine forte, capable de transmettre à tous les élèves, quelles que soient leurs origines, sociale, confessionnelle, culturelle, un patrimoine commun de connaissances, une instruction qui serait un véritable ciment de la Nation et qui permettrait la promotion sociale de chacun.

    SOS Education se targue d’exercer une certaine pression sur les gouvernements ( mais bien sûr, les lobbies n’existent pas en France), ainsi se vante-elle d’avoir abouti aux prises de position de Gilles de Robien sur les méthodes de lecture, avec toutefois le succès que l’on sait dans la pratique.

    Les groupes de pression font partie du système mondialiste, ils génèrent un marché, mais on ne les laisse penser qu’ils exercent un pouvoir que dès lors qu’ils sont mainstreams (dans le courant dominant).

    4) Les écoles hors-contrat, dérive libérale et problématique du chèque éducation

    Il était également mainstream de s’aligner sur le processus anglo-saxon des écoles hors-contrat.

    Si nous reconnaissons le libre choix de l’école entre écoles publiques et écoles privées, nous ne souhaitons qu’une instruction nationale, creuset de la nation.

    Les écoles hors-contrat sont des écoles à la carte d’inspiration ultralibérale qui ont davantage une logique de rentabilité et de sélection par l’argent.

    Leur idéologie libérale ne les empêchant pas de faire pression sur les gouvernements pour obtenir des aides fiscales, mais encore revendiquent-elles le Chèque éducation.

    Le principe de l’école libérale est une catastrophe pour la cohésion nationale, elle a ouvert le champ à l’instauration d’une multitude d’écoles communautaristes, catholiques bien sûr, puisque la volonté affichée de la Fondation pour l’école par exemple, est d’investir les écoles privées sous contrat où elle voit un réseau captif, mais encore des écoles coraniques, kurdes, etc.

    Le tout sans aucun contrôle.

    La Fondation pour l’école n’a par exemple qu’une volonté de satisfaire une cliente, mais non de revenir aux méthodes traditionnelles d’instruction.

    Ainsi a -t-elle mis en place, avant même de proposer à ses membres la façon de créer son école, un réseau de formation payant où il est proposé la méthode Montessori qui est une école appliquant les principes des nouvelles pédagogies jusqu’à leur paroxysme. L’enfant décidant par lui-même s’il aborde telle ou telle matière.

    Les écoles hors-contrat s’inscrivent parfaitement dans le marché éducatif et les conceptions de l’Ocde puisqu’elles sont par essence attirées par les méthodes qui génèrent des flux financiers. Or les nouvelles pédagogies nécessitent sans cesse de nouvelles formations, d’une part parce qu’elles entretiennent un goût du nouveau pour le nouveau, mais encore parce qu’elles s’adaptent aussi à la demande de flexibilité demandée par les instances économiques et financières, c’est là encore leur intérêt économique.

    Le concept de Chèque éducation est un concept mondialiste. Il paraît inopportun pour nous de continuer à l’utiliser.

    Ce système a été initialement développé en 1990, dans la ville de Milwaukee (États-Unis) sous le nom de « school vouchers » et a depuis été mis en place au Chili (le Chili a servi de laboratoire mondialiste en matière d‘éducation, l‘ensemble du système scolaire a été privatiser ne laissant plus qu‘un reliquat public poubelle), en Suède (un des fers de lance des nouvelles pédagogies en Europe), aux Pays-Bas, à Hong-Kong (l’Asie, et tout spécialement la Corée du Sud est le meilleur élément du Nouvel ordre éducatif mondial) et dans plusieurs autres États des États-Unis. Il a par ailleurs été expérimenté, puis abandonné, au Royaume-Uni. Plus récemment, il a fait l'objet d'un large débat dans plusieurs cantons suisses, sans avoir été retenu.

     

  • Nouvel ordre éducatif mondial, un monopole du marché (Partie VII)

    F -  E-Learning et présentiel, la révolution éducative en marche

    Le nouvel ordre éducatif mondial entend diversifier et privatiser les offres de formation en réduisant leur coût grâce aux réseaux informatiques, mais il a aussi besoin de points d’ancrage territoriaux, le tout au service de la flexibilité du marché du travail.

     

    1) Territorialisation de l’enseignement

    Cf. Rapport Thélot sus-cité.

    L’idéologie mondialiste a besoin de points d’ancrages territoriaux pour asseoir ses dogmes.

    Elle prend appui sur les régions pour distiller les métamorphoses. [ A noter que le concept de territorialisation est général, tous les ouvrages sur le village planétaire y font référence ].

    Des experts en éducation auprès de la Banque mondiale, ont participé à la régionalisation de la politique éducative. (William Experton par exemple, Spécialiste Principal auprès de la Banque mondiale, a travaillé au Conseil Régional de Paca en matière de Formation Tout au Long de la Vie).

    Le premier « Forum mondial sur l’éducation et la formation tout au long de la vie »  , s’est déroulé à Paris, au Conseil Régional d’IDF le 28 octobre 2OO8.

    Le second s’est déroulé à Shanghai, lors de l’exposition Universelle de 2010, et le troisième forum Mondial aura lieu à Marrakech du 30 octobre au 2 novembre 2012 . Les prix des places est de l’ordre de

    Ils entendent s’occuper de l’apprentissage, de la petite enfance à la retraite, ce concept d’apprentissage dépassant les frontières, les temps et lieux de vie dans la nouvelle “société apprenante ”.

     

    Ils s’intéressent tout particulièrement aux territoires régionaux où «se pose la question d’une nouvelle gouvernance des politiques d’éducation et de formation», et où «  préfigure la création d’un réseau mondial».

    Le Comité mondial pour l’éducation tout au long de la vie ou, LLL pour Life Long Learning, est né en 2005, rebaptisé CMA en 2010 pour Comité mondial des apprentissages tout au long de la vie.

    Il est inspiré par Jacques Delors et son rapport de la Commission internationale pour l’éducation pour le XXIème siècle de 1996, ainsi que par Philippe Mérieux.

    Jacques Attali en est un fervent défenseur, il clôtura les travaux du premier forum mondial.

    Le Comité mondial pour les apprentissages tout au long de la vie développe un multi-partenariat en prenant soin de parvenir à un équilibre entre les secteurs public et

    privé et l’économie sociale. Il a noué des partenariats avec des organisations internationales publiques, dont l’Unesco, et

    privées. Par ailleurs, des conventions de partenariat ont été conclues avec des collectivités territoriales dans le cadre de la coopération décentralisée.

    Partenaires du Cma

    Partenaires officiels : UNESCO, Conseil régional d’Île de France, Opcalia, Centre INFFO, MAIF, CNFPT, Agence Europe Education Formation, Fédération européenne des écoles

    Parrainages institutionnels : Présidence de la République dans la cadre de la Présidence française de l’Union européenne, Ministère des Affaires Étrangères et Européennes (DGM), Ministère de l’Éducation nationale (Direction des relations internationales), Ministère de l’Économie et des Finances ( DGEFP), Ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, Conseil d’Etat, Association des régions de France

    Entreprises multinationales partenaires : Gdf suez, Danone, Bongrain, Veolia, Axa, et autre membres de l'European Round Table

    Partenariats internationaux : Ocde, Conseil international de l’éducation des adultes, Agence chinoise pour la stratégie de développement de l’éducation (Gouvernement Chinois), Conseil d’éducation des adultes d’Amérique latine, Commission européenne, Comité des régions du Royaume-Uni, l’Organisation Internationale du travail pour l’Onu.

    Partenariat scientifique : L’Institut de l’UNESCO pour l’apprentissage tout au long de la vie, CEDEFOP, Université Paris Dauphine ( Département d’éducation permanente), THOT Cursus

    Club de partenaires : GARF, CNED, Solidarité laïque, CNAM, Mairie de Paris, AFPA, Café pédagogique, Chambre syndicale des matériels didactiques, Training Trainers Network, Commission nationale française pour l’UNESCO, Ligue de l’enseignement, Écoles de la 2ème chance, AFREF, GEHFA.

     

    Le concept de « villes apprenantes », un concept mondialiste :

    le concept de « ville ou de région apprenante » est au cœur d’un nombre croissant de stratégies de développement régional.

    La définition qui suit est tirée de l’Observateur de l’Ocde, je la recopie in extenso :

    Il n’existe pas de définition unique d’une ville ou d’une région apprenante, bien que ce concept soit issu des théories sur l’innovation et les systèmes d’innovation. Les villes et régions apprenantes ont en commun la volonté clairement affichée de placer l’innovation et l’apprentissage au cœur de leur stratégie de développement. Elles cherchent à stimuler l’activité économique en combinant selon des modalités diverses l’apprentissage à vie, l’innovation et l’utilisation créative des technologies de l’information et de la communication.

    La notion « d’apprentissage » dans les « villes apprenantes » recouvre à la fois l’apprentissage individuel et institutionnel. L’apprentissage individuel se réfère à l’acquisition, formelle ou informelle, de connaissances et de compétences par les individus. Elle désigne généralement l’ensemble des activités éducatives auxquelles une personne participe tout au long de sa vie, et non pas uniquement la scolarité et la formation initiale. L’apprentissage permet aux individus d’améliorer leurs revenus et leurs perspectives professionnelles, tandis que la société peut disposer d’une main-d’œuvre plus flexible et formée aux technologies les plus récentes.

    Apprendre pour être compétitif

    D’autres conditions sont également nécessaires à la construction d’une ville ou d’une région apprenante. Il faut notamment que les villes et les régions trouvent leur place au sein de l’économie mondiale. Pour cela, elles doivent imaginer des stratégies novatrices qui leur permettent de rester compétitives. Le défi consiste à inscrire l’apprentissage individuel dans un contexte plus large où les institutions sont conscientes de la nécessité d’innover et d’apprendre, tout en étant capables de mettre en œuvre ces objectifs. La constitution de réseaux et de partenariats est primordiale car l’apprentissage collectif repose sur l’échange continu d’informations sur les produits, les processus et les méthodes d’organisation du travail. De tels liens se tissent généralement entre des organisations qui entretiennent déjà depuis longtemps des relations stables basées sur la confiance. On voit également se développer des partenariats entre les villes et les régions.

    Le tableau ci-dessous donne un aperçu des changements qui caractérisent le passage d’une économie industrielle à une économie fondée sur le savoir. Une étude portant sur des villes et des régions considérées comme « apprenantes » identifie plusieurs points communs.

    Le partenariat est essentiel

    Tout d’abord, il faut qu’il y ait une volonté claire et déterminée de tous les protagonistes – pouvoirs publics, entreprises privées, institutions d’enseignement et de recherche, associations locales ou personnalités importantes – de placer l’acquisition et la diffusion des connaissances au cœur du développement. Le fait que tous les acteurs aient le sentiment d’épouser les mêmes objectifs et d’avoir une identité commune et une confiance mutuelle est essentiel pour qu’ils puissent partager les mêmes valeurs et les mêmes réseaux au sein des villes. C’est ce que l’on pourrait appeler le capital social, un facteur déterminant pour que le fonctionnement des villes apprenantes puissent fonctionner.

    Un autre élément qui caractérise les villes apprenantes réside dans leur volonté de créer des activités industrielles et de services fondées sur le savoir et compétitives à l’échelle mondiale à partir de leur potentiel local d’apprentissage, d’innovation et de changement. L’apprentissage à vie offre aux individus des possibilités de formation, formelle ou non, quels que soient leur âge et leur qualification, en tenant compte des objectifs de cohésion sociale et de viabilité écologique, qui sont des éléments essentiels pour le développement des villes ou des régions.

    Mais au-delà de ces similitudes, les études de cas montrent que chaque ville ou région a mis au point sa propre recette. Et comme pour toute bonne recette, les ingrédients et le dosage doivent être adaptés en fonction de ce qui est disponible localement. Les stratégies suivies varient suivant le contexte économique et social, lui-même marqué par l’héritage historique et culturel. Quelles sont les stratégies adoptées, et comment les différentes villes et régions parviennent-elles à élaborer leur propre modèle de développement et de changement ? Les techniques de pointe dans le domaine de l’information et des communications constituent sans doute un facteur essentiel, mais l’aptitude à stimuler l’innovation, les interactions et les échanges entre toutes les composantes de la société est peut-être encore plus importante. Dans tous les cas, l’objectif est de rester compétitif sur le marché mondial grâce à l’éducation et à l’innovation et de se préparer à entrer dans le XXIème siècle.

    La ville de Iéna en Allemagne offre un exemple de transition économique et culturel intéressant. Avant la réunification allemande en 1989, l’économie de cette ville située dans la partie orientale du pays, était dominée par le complexe industriel Carl Zeiss, spécialisé dans les instruments d’optique. Il est clair que ce centre technologique a servi de catalyseur dans la création d’une ville apprenante. A l’époque, Zeiss employait 68 000 salariés, dont 23 000 à Iéna. Aujourd’hui, les effectifs locaux du groupe sont retombés à 4 500 personnes. Mais une nouvelle stratégie de développement est en train de propulser Iéna au rang de « région high-tech » et quelque 200 entreprises se sont déjà installées dans la région. Le secteur des biotechnologies, qui emploie un millier de personnes, est en pleine expansion. Cette mutation économique et culturelle s’est produite à une vitesse impressionnante. En seulement six ans, l’Université Friedrich Schiller a renouvelé 85 % de son personnel enseignant et, à présent, la plupart des professeurs viennent de l’ex-Allemagne de l’Ouest. L’enseignement primaire et secondaire a été entièrement rénové et tous les enseignants de Thuringe – environ 32 000 – ont subi une évaluation professionnelle et politique.

    L’expérience "française"

    L’exemple d’une région apprenante en France concerne la région de Poitiers. Ce département principalement rural s’est engagé dans une stratégie de développement reposant sur les techniques de communication, le multimédia et une main-d’œuvre hautement qualifiée. Le parc du Futuroscope est au cœur de cette stratégie. Celui-ci réunit sur un même site des activités de recherche et développement, d’enseignement et de loisir. Le parc a déjà attiré 70 entreprises et créé 1 500 emplois, auxquels il faut ajouter 12 000 emplois indirects dans l’ensemble de la région. C’est aussi un important site touristique qui attire des visiteurs du monde entier. La majorité des investissements a été financée par des fonds publics.

    A cheval sur deux pays, la région scandinave d’Oresund est sur le point de passer d’un centre industriel traditionnel en une économie du XXIème siècle fondée sur le savoir. Ce passage sera illustré de manière symbolique en l’an 2000 par l’achèvement d’un pont et d’un tunnel de 16 kilomètres de long qui relieront la ville de Copenhague au Danemark à celle de Malmö en Suède. Avec 175 000 entreprises employant 1,4 million de personnes sur une population totale de 2,8 millions d’habitants, cette région transfrontalière offrira la plus forte concentration d’installations de recherche, d’établissements d’enseignement prestigieux et de savoir-faire technologique existant en Scandinavie. Les systèmes d’innovation de part et d’autre de cette région diffèrent quelque peu et la coopération entre la partie danoise et la partie suédoise n’est pas aussi importante qu’elle aurait dû l’être. Le nouveau pont qui relie les deux régions pour finalement en faire une et même région entraînera sans doute un rapprochement inévitable au niveau de la recherche, de l’éducation, et donc de la stratégie d’investissement.

    La province espagnole d’Andalousie offre un autre exemple de stratégie de développement. Situé face au continent africain et doté à la fois d’un climat agréable, de très anciens ports maritimes, d’une agriculture extensive et d’un riche héritage culturel, ce creuset des civilisations et haut lieu touristique n’est pourtant pas la région la plus riche d’Espagne. Mais l’Andalousie veut aujourd’hui diversifier son économie. Grâce aux investissements qu’elle a récemment réalisés dans les communications, les technologies et la recherche, et à la présence d’universités et de villes historiques comme Séville, Malaga, Cadix, Cordoue et Grenade, cette région espère attirer de nouvelles entreprises et activités. La coopération régionale et l’organisation des villes en réseau jouent un rôle déterminant dans la transformation de l’Andalousie en région apprenante.

    L’un des plus vastes projets d’aménagement en Europe est situé dans la région du Kent autour de la Tamise, à l’est de Londres. Quelques 4 milliards de livres vont être investis sur une période de trente ans pour transformer en région apprenante cet ancien site industriel où était autrefois implantée une cimenterie de 15 000 salariés. La municipalité du Kent a non seulement développé les infrastructures dans la région – celle-ci sera reliée à l’Europe continentale par une liaison ferroviaire à grande vitesse et quelque 30 000 nouveaux logements et immeubles de bureau seront construits pour accueillir de nouveaux résidents et 50 000 employés supplémentaires, qui pourront se rendre à Londres aisément – mais elle s’est également efforcée de créer une véritable région apprenante. Par exemple, il est prévu d’y construire une vingtaine d’écoles et une dizaine d’établissements secondaires avec l’appui du secteur privé.

    Le lieu, une notion clé

    Tous ces exemples contredisent manifestement la thèse largement répandue qui veut que la notion de « lieu » ait perdu de son importance du fait de la mondialisation, même si les arguments en faveur d’une décentralisation issue de la technologie restent solidement étayés. Il semble au contraire que l’intérêt de la dimension géographique ou territoriale reste de mise et devrait continuer de l’être. Le concept de villes et de régions apprenantes s’articule autour de cette notion de lieu, et ce pour plusieurs raisons.

    Tout d’abord, il y a beaucoup d’avantages à opérer à l’intérieur de marchés du travail avec des limites géographiques précises et à adhérer à un même ensemble de conventions, de valeurs et de normes régionales. Il est également avantageux d’être en relation étroite avec les fournisseurs, les consommateurs et même les concurrents. Dans son étude consacrée à la région, Michael Storper parle « d’interdépendances non négociées » et décrit la région comme un élément essentiel de « l’architecture de l’offre » pour l’apprentissage et l’innovation. Étant donné le caractère social, et souvent informel, de l’apprentissage et de l’innovation, il n’est pas étonnant que le dynamisme naisse souvent de la proximité géographique des partenaires qui permet des interactions fréquentes et des échanges d’informations aisés et informels.

    Comme nous le montrent tous ces exemples, les entreprises et les institutions du savoir qui cohabitent sur un même site peuvent plus aisément partager une culture et une perception communes, ce qui favorise l’apprentissage social et permet d’économiser du temps et de l’argent. Cela permet de renforcer la confiance entre les partenaires et de décourager les comportements opportunistes de certaines entreprises. Le flux des connaissances, un facteur essentiel pour l’innovation, s’en trouve de fait facilité. La mondialisation rend les villes, les régions et les pays plus vulnérables aux chocs externes et aux restructurations économiques. Cependant, toutes les villes et les régions disposent de ressources qui peuvent servir de moteur à la croissance économique locale, à condition que leur exploitation s’inscrive dans une stratégie de développement privilégiant les objectifs à long terme par rapport aux gains à court terme. Dans la société du savoir et dans le microcosme d’une ville ou d’une région apprenante, aucune institution ne détient le monopole de la connaissance. Cela a des conséquences importantes pour le système d’enseignement et de formation, qui doit être en permanence au service de l’éducation et être suffisamment orienté vers le collectif et vers le travail en équipe pour répondre aux besoins d’une organisation économique fondée sur le savoir. Les établissements d’enseignement et de formation doivent également s’efforcer d’établir de nouveaux partenariats avec d’autres « institutions cognitives régionales ».

    2) Concurrence des écoles virtuelles à la carte et monopole du modèle mondial des apprentissages

    Si le modèle du LifeLong Learning est dorénavant incontournable en matière de gouvernance mondiale, ses tenants font eux-mêmes remarquer que leur création a fait des émules et qu’elle devient ingérable et que bon nombre de société de formation sont inidentifiables, d‘origine sectaire (IBM en a été victime par exemple il y a quelques années) et/ou proposant des formations bidons.

    L’objectif du prochain Forum Mondial sur l’Education Tout au long de la Vie se tiendra en 2012 à Marrakech, et aura pour objectif de contrôler ces évolutions de façon à « moraliser » le capitalisme.

    Des difficultés sont apparues avec le E-Learning préconisé ce système. Sont venues se greffer des sociétés qui proposent des cours de formation à des prix défiant toute concurrence, elles sont incontrôlables, les Opca ( Organisme paritaire collecteur agréé (par l'État), souvent abrégé en OPCA, est une structure associative à gestion paritaire qui collecte les contributions financières des entreprises qui relèvent de son champ d'application dans le cadre du financement de la formation professionnelle continue des salariés des entreprises de droit privé) se voient ainsi dépassées par leur marché.

    Le marché éducatif a été évalué à 1400 milliards de dollars, soit le deuxième marché mondial après l’automobile et avant la santé.

    Des millions de personnes à travers la planète apprennent déjà en E-Learning, une bonne part en Chine où le LLL a immédiatement séduit les dirigeants qui ont demandé son application immédiate, mais cela concerne déjà des milliers d’étudiants en France.

     

    L’enseignant lui-même, va passer non seulement par la réduction d’effectifs mais de plus en plus à un simple formateur de base qui pourra tout encadrer puisque c’est l’enfant qui ira chercher son propre savoir avec les outils dont on lui aura vaguement appris à se servir. Au portugal, ces formateurs de base ont été très rapidement mis en place à grande échelle, problème budgétaire oblige :

    http://www.liberation.fr/monde/0101630037-obligation-de-service-precaire

    Déjà ces dernières années, sont recrutés en France, des enseignants sur diplômes ou en voie d’acquisition de diplôme (un simple étudiant qui vient d’avoir son bac suffit pour faire des suppléances, et au bout de quelques années de suppléances, on peut relativement s’installer, si l’on suit bien la pédagogie de groupe, tout va bien), payé au minimum.

    Il est inutile de préciser que l’Organisation mondiale du travail est partie prenante, et que les pseudo syndicats collaborent totalement.

    On ne demande ni culture générale, ni réflexion, ignorant même l’utilité que cela peut avoir, on ne veut que des spécialistes immédiatement opérationnels allant de formations qualifiantes en formations qualifiantes que la Banque mondiale a prévu à rapide échéance de rendre payantes du début à la fin de la vie en généralisant le système de la formation continue qui n’était que la première marche du nouvel ordre éducatif mondial qui entend mettre en place l’éducation tout au long de la vie en privatisant le système de façon la plus indolore possible.

    Le tout au service d’une flexibilité maximale et dans tous les domaines : géographique, dans l’objet de la formation et de l’éventuel job jetable à la clef, et de la rémunération, l’assurance formation remplaçant tant l’assurance chômage que le budget éducation.

  • Crime contre les humanités

    Prière sur l'Acropole

    Prière sur l'Acropole ...

    Voici la lettre que j’ai adressée début juillet à la presse quotidienne régionale et à laquelle le journal Ouest-France, par l’intermédiaire d’une aimable journaliste, a bien voulu prêter attention.

    Si l’angle ne préserve que partiellement mon point de vue et mon désarroi face à la volonté de l’Education nationale, d’éradiquer les humanités – l’histoire de façon très nette en supprimant en partie cette matière dans les filières scientifiques, mais également le latin et davantage encore le grec qu’il apparaît impossible d’étudier lorsque l’on habite vraisemblablement en dehors des beaux quartiers des grandes villes -, on comprend par la question de l’augmentation des effectifs suggérée par la journaliste, que la réponse de l’inspecteur d’académie prête à caution, quand on sait que la poursuite d’une filière scientifique, ne permet plus de suivre en première, toutes les humanités, comme c’était le cas jadis dans l’instruction à la française.

    Je mentionne que les élèves choisissant une seconde générale, sont dorénavant sommés obligatoirement d’opter pour un enseignement d’exploration en « sciences » économiques.

    De même, je précise que le barème dont l’inspecteur fait état est obscur et complexe, de nombreuses variables entrent dans le calcul de la note, comme l’éloignement géographique qui défavorise les banlieues, un quota réservé aux élèves venant du privé, etc., etc.

    _________

    Madame, Monsieur,

    je souhaite vous faire part d’une triste situation concernant l’état de notre école.
    L’épisode de la Princesse de Clèves ne fut que prémices, la fin des humanités, les suites logiques.


    Mon fils est scolarisé cette année en classe de 3ème au Collège des Sables d’Or à Thouaré-sur-Loire où il est très bon élève (ses moyennes générales se sont toujours échelonnées durant tout son cursus scolaire entre 15 et 19 sur 20) et poursuivait les options de lettres classiques (latin en option et grec en initiation pour lesquelles son exigeant professeur les quatre années durant, met cette appréciation dans son dernier bulletin : « De l’excellence dans la réflexion générale sur les divers thèmes abordés et surtout dans l’analyse pour la traduction. Garde ton exigence et ton application dans ton travail, cultive ton excellence ! »).

    Nous aurions vivement aimé qu’il continue à étudier le grec et avons demandé qu’il soit affecté au Lycée Clémenceau pour ce faire, ou à Guist’hau, les deux uniques et derniers lycées dans toute l’académie où cela reste possible.

    Ses vœux scolaires n’ont pas été réalisés, je viens d’apprendre auprès du proviseur de notre collège, qu’il sera affecté à la Colinière (son quatrième et dernier vœu par défaut)où on ne propose plus ce cours.


    Nous sommes assez effondrés de comprendre que dans une académie aussi importante que Nantes, l’on ne puisse poursuivre l’étude des humanités, d’autant que mon fils est boursier, il a même d’ores et déjà obtenu un avis favorable pour recevoir la bourse au mérite qui signifie bien ce qu’elle veut dire (bousier social + niveau scolaire au-dessus de la mention bien). [ Entre temps et suite à la mention qu'il a obtenue au Brevet National, cette bourse conditionnée à des notes supérieures à 14 sur 20 au Brevet, lui a été accordée d'office].

    L’inspection académique reste injoignable et sans doute vraisemblablement incapable de pourvoir à notre demande, nous ne savons plus à quel saint nous vouer.

    Par ce message, je souhaite au moins si vous le juger utile, alerter l’opinion.

    Nous sombrons, ceci n’est qu’un début, coupes sombres dans les crédits des enseignements jugés non utiles par une méconnaissance d’ailleurs de l’utilité de la culture générale.

    Restant à votre disposition pour de plus amples renseignements.

    Bien à vous,

    Oriane Borja

    En tout état de cause, le Front National reste le dernier rempart de l’instruction et de la transmission des savoirs à la française qui préservait jusqu’à ces trente dernières années, la formation généraliste qui avait permis d’engendrer l’esprit français, son excellence et son génie le cas échéant.

  • Ecole, état des lieux

    Ecole, état des lieux

    Chers parents,

    Le présent texte a pour but d’apporter un éclairage sur la politique éducative de notre pays , une analyse jamais menée par les associations de parents d’élèves.

     En France, le ministre de l’Education Nationale n’a jamais eu aucun pouvoir depuis que le général de Gaulle a laissé ce bastion à une certaine gauche après la guerre dans un souci de réconciliation nationale. Il faut bien comprendre que depuis lors, le ministre n’a aucune latitude et quelles que soient ses idées politiques, elles n’ont aucune prise sauf à être en phase avec celles de ceux qui noyautent le système. L’aveu même en a été fait par les ministres qui se sont succédés à ce poste. A ce sujet, les enquêtes du journaliste d’investigations Jean Montaldo dans La Maffia des Syndicats, n’ont jamais été démenties.

    Darcos ne dérogera pas à la règle car le président de la république n’a aucune intention de s’attaquer aux problèmes. Comme dans tous les domaines, il lance des leurres destinés à exciter la gauche et à faire croire à son électorat qu’il agit, de plus cela donne aux syndicats des raisons de brasser de l’air, cela convient donc à tout le monde. Tout le monde… sauf à une poignée d’iréductibles qui vient mettre son grain de sable dans une machine bien rôdée. Nous vivons dans un système ultralibéral aujourd’hui poussé à son paroxysme et l’Education n’a pas échappé à son emprise.

    Pilotée par des organismes internationaux comme l’OMC, l’OCDE, le FMI ou l’UNESCO, ayant des relais à Bruxelles ( citons l’exemple du rapport Thélot qu’on disait remonté de la base alors qu'il n’était que la retranscription d’une directive européenne qui le précédait), la politique éducative mondiale a des objectifs d’uniformisation des politiques éducatives aujourd’hui largement mise en place dans les pays occidentaux, le désormais incontournable rapport PISA en est le baromètre, le classement n’indiquant que la place des borgnes au milieu des aveugles.

     En effet, l’objectif est de livrer une main d’œuvre servile et opérationnelle au système capitaliste en place. En aucun cas, il n’est de donner un niveau d’instruction, de savoir et de culture aux enfants. C’est là que les organisations syndicales (plus aptes à défendre leurs propres intérêts que les personnes qu’elles sont sensées défendre),et ayant parfois elles-mêmes des relais internationaux, entrent en action, et jouent les idiots utiles du système.

     Tout ce petit monde n’ayant d’ailleurs que très peu avoir avec la démocratie, car les peuples sont pour chacun d’eux des obstacles qu’ils méprisent allègrement. Pourtant, que vaut la démocratie, qui rappelons le, signifie « gouvernement par et pour le peuple », lorsque celui-ci est sciemment maintenu dans l’ignorance.

    Rappelons que, notre héritage culturel est le fruit de plusieurs milliers d’années d’Histoire, un héritage transmis de générations en générations, ayant connu des apogées et des phases de recul mais a réussi à se transmettre. En aucun cas, cela ne sort de nulle part et un seul homme fût-il le plus grand des génies, ne peut donner à lui seul qu’une infime partie que ce que l’ensemble des autres peut lui apporter.

     Le temps, dans sa sagesse, nous a permis de structurer notre langage par la grammaire, permettant ainsi la réflexion ( Histoire de la Grèce Antique). Le bon sens veut que nous maîtrisions les bases du langage et du calcul pour accéder à l’esprit critique, celui-ci ne naît pas par l’opération du saint esprit, hélas. Ceci est valable pour les plus doués d’entre nous comme, et davantage encore, pour les moins aptes à l’étude.

     Ce rôle, l’école d’aujourd’hui ne le tient plus. C’est le fait des nouvelles pédagogies mises en place depuis une trentaine d’années par des apprentis sorciers. Se délectant dans l’accessoire au mépris du fondamental, glissant de plus en plus dans le modèle de la Libre Ecole de Summerhill, si justement critiquée en son temps, où l’enfant doit construire son propre savoir, où l’on croit que la liberté mène à l’autonomie alors qu’il n’y a pas de liberté possible sans un minimum de contraintes. L’école à deux vitesses existe, c’est celle d’aujourd’hui .

    Pour information, SOS EDUCATION alimentée par des fonds privés et sous l’égide d’un ancien patron du MEDEF, met en place des écoles privées pour des parents informés, et, fortunés, qui ont bien compris les failles de l’école de la République, aujourd’hui réservée à la plèbe qui leur servira de main d’œuvre. Elle tient ses réunions… à l’Assemblée Nationale. Les universitaires qui voient arriver les élèves à un niveau catastrophique et qui le dénoncent subissent des pressions. Que ce soit dans le domaine scientifique comme littéraire, notre nation n’est plus en mesure de renouveler ses élites, en particulier celles issues des classes populaires qui étaient la fierté de l’école républicaine. Une résistance s’est mise en place, j’invite chacun à s’informer, et, à faire travailler ses enfants ! Oriane Borja http://www.refondation-ecole.net/ http://www.sauv.net/

     

     


    Créé par Oriane le 08/06/2008 à 11h42

    leocep

    22/12/2008 - 15:17

    refondation-ecole.info

    Pour information la nouvelle adresse du site pour la refondation de l'école est celle-ci:
    http://www.refondation-ecole.info

    orianeborja (non membre)

    23/12/2008 - 10:46

    En réponse à : leocep - 22/12/2008 - 15:17

    refondation de l'école

    J'adhère totalement à ce que proposent ces associations,
    hélas, ces dirigeants ont souhaité m'exclure alors que j'étais adhérente depuis leurs créations, que je les défends corps et âme dans les réunions scolaires, seule contre tous, et que je relaie tous azimuts leurs information.
    Ils m'ont exclu pour "faute grave", ma faute grave consiste à être membre du Front National .
    Voici les preuves :
    http://www.nationspresse.info/?p=21041