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enseignement

  • Nouvel ordre éducatif mondial, un monopole du marché (Partie I)

    Sommaire

    I - Eléments de pénétration des discours mondialistes à l’école via les dites sciences de l’éducation, garanties de l’uniformatisation du système

    A- Les éléments de fond définis par l’Ocde

    B - Les éléments de forme (encadrement, structure)

    1) Les cycles des apprentissages

    2) La régionalisation

    3) Ecole des quatre jours

    4) Rythmes scolaires avec introduction du sport l’après-midi

    5) Livret de compétences expérimentales, vecteur d'une complémentarité nouvelle entre l'établissement scolaire et ses partenaires, notamment les associations de jeunesse et d'éducation populaire, les partenaires économiques

    6) Le fichier et le flicage des élèves

    7) La spécialisation

    8) Réforme LMD

    II - Marchandisation du savoir et des offres de formation

    A - Externalisation, sous-traitance

    1) Sciences, l’exemple de La Main à la pâte

    2) Voyages et sorties pédagogiques

    3) Les kits lecture

    B - Restauration scolaire et sponsoring

    C - Exploitation commerciale du temps de cerveau disponible

    D - Les palliatifs

    1) Marché du soutien scolaire

    2) Marché des logiciels ludo éducatifs

    3 ) Les réseaux d’influence, antirépublicains

    4) Les écoles hors-contrat, dérive libérale et problématique du Chèque éducation

    E - Internet, cartables net

    F - E-Learning et présentiel, la révolution éducative en marche

    1) Territorialisation de l’enseignement

    2) Concurrence des écoles virtuelles à la carte et monopole du modèle mondial des apprentissages

  • Nouvel ordre éducatif mondial, un monopole du marché (Partie V)

    B - Restauration scolaire et sponsoring

     

    Les cantines scolaires sont régies par une Charte et la circulaire interministérielle du 25 juin 2001.

    N’ayant pas la force contraignante d’une loi, elles interdisent a priori le sponsoring, sauf en ce qui concerne l’apposition de la marque propre de la société qui sous-traite les repas.

    Le leader Sodexo, travaille tant dans la restauration des entreprises qu’avec les collectivités, il organise des espaces sur le modèle des campus à l’américaine et des animations « pédagogiques » .

    Ce genre de sous-traitances privées engendré par une législation sur l’hygiène de plus en plus drastique, a augmenté les coûts et donc les prix qui ne cessent de croître, d’autant plus avec l’introduction du bio, sans compter les envolés à venir des denrées alimentaires.

    Ces entreprises privées dont le but est de faire des bénéfices, composent des menus souvent peu équilibrés et qui arrivent sous vide avant d’être réchauffés.

    Mauvaises matières grasses, mauvaises alliances de produits, beaucoup de sauces et d’enrobage, perte de vitamines des plats préparés à l’avance, etc.

    Les enfants ne mangent pas ou peu d’autant que les collations du matin pour les petits, restent la norme malgré les démarches pour les supprimer (cela permet aux enseignants d’avoir un moment « calme » et dit « pédagogique »).

    Il est évident que la dérive concernant la présence de marques publicitaires et tout à fait envisageable dans la mesure où les budgets des collectivités comme celui de l’Etat, se réduisent, que les coûts augmentent et qu’il faut bien trouver l’argent quelque part avant que les prix de la cantine ne deviennent complètement prohibitifs, ce qui est déjà le cas pour les familles modestes .

    Les prix sont extrêmement variables selon le lieu géographique, les variations du simple au quadruple existent par exemple pour les revenus les plus bas quand elles sont plus dégressives pour les plus hauts revenus (exemple : repas de 0,80 à 3 euros à La Trinité (06), contre 3,70 à 7,10 à Thouaré-sur-Loire (44)).

    On note un sorte de sponsoring larvé avec l’offensive des produits Max Havelaar dans les cantines.

    Il est mentionné dans les menus les produits issus du commerce équitable avec le logo de cette marque dont le lien est d’ailleurs facilement établi puisque les mairies affichent et revendiquent fièrement cette démarche idéologique.

    Problème des marques type « Saveur de l’année » (Monadia) qui travaillent avec les restaurations scolaires.

    Problème des zones test des entreprises privées qui fonctionnent en partenariat avec les entreprises de restauration, elles testent les nouveaux produits sur les enfants avant de les mettre sur le marché (forme, saveurs), et dans l‘espoir que les enfants demandent les mêmes à la maison.

    En échange, les entreprises de restauration sont rémunérées par ces marques.

     

     

    C - Exploitation commerciale du temps de cerveau disponible

    Plus précisément, il serait question de rentabiliser commercialement la mise en friche du cerveau de l’enfant, ou plus exactement son manque d’esprit critique, sa seule capacité de porosité à tout ce qu’on lui donnera à avaler.

    L’utilisation des écrans (télévision, ordinateurs, consoles) ne serait pas si nocives pour un cerveau bien structuré.

    Elle est dangereuse dans les trois premières années où l’enfant a principalement besoin d’un échange par le soin, le regard attentif, la communication les yeux dans les yeux, de sens qui se répondent, de bras qui le rassurent.

    La structuration première du cerveau se fait in utero et les toutes premières années sont primordiales.

    Ensuite, l’écran peut être utilisé de manière parcimonieuse et contrôlée.

    Le temps de cerveau disponible se réduisant naturellement chez un enfant instruit correctement.

    Et si évidemment la publicité a envahi cette part de marché, elle n’aurait aucun impact chez un enfant dont les parents assumeraient leurs responsabilités éducatives.

    On a tendance à se décharger sur d’autres de nos propres carences. C’est au final, le parent qui autorise, le parent qui décide, lui qui installe le cas échéant, un contrôle parental s’il se rend bien compte de son absence d’autorité.

    Le responsable de la dégénérescence éducative est moins au final le media, que le parent, lui-même soumis à l’idéologie de l’enfant roi et la politique familiale qui incite à se débarrasser de ses enfants plutôt que de s’en occuper (modes de garde contre salaire parental).

    Dès la maternelle, les nouvelles méthodes engendrées par les pseudo « sciences de l’éducation » qui entendent mettre l’enfant au centre des savoirs, ne structurent pas le cerveau correctement.

    Les méthodes globales (toutes les méthodes ne partant pas du plus petit élément pour aller vers le toujours plus complexe avec force exercices d’application, sont des méthodes globales) utilisées par la suite, ne sont pas celles qui obéissent aux lois neurologiques de notre cerveau. (Travaux de Roger Sperry, du Docteur Wettstein Badour, du Professeur Stanislas Dehaene)

    La pensée est prémâché et avalée d’un bloc, c’est le plus souvent le dernier qui a parlé qui a raison.

    La publicité occupe le vide laissé à la fois par le manque d’éducation parentale puis par le manque d’instruction.

    L’éducation parentale effective favorisant l’entrée dans l’instruction qui seule, structure et permet l’accès à l’analyse, l’esprit critique.

    Si l’on peut réglementer la publicité des chaînes publiques, il semble inenvisageable de légiférer de façon exhaustive en matière de publicité commerciale ciblant les enfants en ce qui concerne les medias privés et/ou étrangers, l’Etat outrepasserait ses prérogatives telles que nous les envisageons.

     

     

    D - Les palliatifs

    Si l’Omc et l’Ocde ont tablé sur l’échec de notre Education Nationale pour accélérer la fuite en avant et installer leur nouvel ordre éducatif mondial, les entreprises privées sont et demain davantage encore, les bénéficiaires de l’anéantissement de notre ancienne école de la transmission des savoirs.

    1) Marché du soutien scolaire

    Il n’a cessé de croître au fur et à mesure que l’inquiétude des parents allait grandissante, tant face à l’échec patent de l’école, que celui de leurs enfants, et que le marché de l’emploi se rétrécissait comme peau de chagrin.

    En la matière, on trouve de tout à mettre dans son panier.

    Nombreuses petites entreprises s’y sont cassées le nez tant les salaires bas des employés nécessite une gestion au plus près qui ne tient pas la concurrence face aux grandes qui peuvent se permettre de centraliser les coûts, publicitaires notamment.

    Le résultat est au petit bonheur, la formation des maîtres, le plus souvent des étudiants, étant davantage évaluée sur le tas et si les familles y ayant recours sont en mesure de les évaluer.

    Le secteur reste précaire et aléatoire, les cours sont demandés à la petite semaine, et les budgets des familles tendant à se réduire.

    Les aides fiscales de l’Etat sont importantes même si là encore, elles baissent, et les enseignants reconnaissent à raison que l’état a là une bien étrange façon de financer le marché privé quand parallèlement il restreint les budgets attribués au service public.

    L’utilisation du budget éducatif restant à redéfinir en réinstaurant une école de l’instruction quand aujourd’hui le système de l’éducation globale qui prend le pas, s‘avère tant improductif intellectuellement qu’il le deviendra à terme, économiquement.

    2) Marché des logiciels ludo éducatifs

    Dans ce domaine également, les grands groupes de jouets ont investi un secteur très rentable, permettant encore aux parents de se décharger de leur souci éducatif.

    Le marché s’étend toujours davantage et a su s’adapter au nouvel ordre éducatif mondial.

    A l’affût des derniers programmes qui changent sans cesse, faisant valoir toutes les différentes éditions pour mieux promouvoir leur produits.

    La demande glissant peu à peu de l’édition traditionnelle aux logiciels informatiques, les bénéfices ne cessent de croître grâce aux faibles coûts de revient des supports.

    On sait que l’usage des matériels ludo éducatifs n’est en aucune manière en rapport avec la quantité d’achat de ces produits qui sont vite délaissés par les enfants.

    L’essentiel est basé sur le marketing, en partenariat avec les marques à la mode qui accordent des licences, la qualité du travail éducatif virtuel n’est d’ailleurs que la dernière des préoccupations, tant le marché se gagne davantage sur le packaging, la publicité, le marketing et les réseaux commerciaux.

    On note que le niveau réel des enfants n’a cessé de régresser au fur et à mesure que les familles s’équipaient de matériels pédagogiques des plus sophistiqués .

    Les écoles ont parfois recours a des supports éducatifs vendus dans le commerce.

     

    3 ) Les réseaux d’influence, antirépublicains

    On connaît assez les réseaux de gauche de l’Education populaire et de la Ligue de l’enseignement qui développent une myriade de réseaux tant sur notre territoire qu’au niveau international.

    On sait aujourd’hui le partenariat qu’ils exercent avec l’Ocde et le Longlife Learning, au service du marché éducatif et du modèle marchand mondialiste.

    On sait moins ce qui se passe du côté de la droite, si tant est que l’on soit capable de différencier la gauche de la droite dans ce domaine comme dans tous les autres, là encore, il ne s’agit que d’une différence de degré et non de nature.

    Luc Chatel est né aux États-Unis et fut notamment spécialiste en marketing auprès du groupe L’Oréal et secrétaire d'État auprès du ministre de l'Économie, détails non sans signification pour devenir ministre de l'Éducation nationale française.

    National étant un bien grand mot quand on sait que nos politiques en la matière n’ont cessé de saborder sa filiation héréditaire de transmission des savoirs pour s’aligner sur le Nouvel ordre éducatif mondial décidé dans les lointains organismes que sont l’Ocde, l’Omc, Fmi, et autres Banque mondiale.

    Les qualifications du ministre le prédestinait à parachever l’œuvre de Xavier Darcos, qui, comme François Bayrou, autre de ses prédécesseurs, fut membre de l’association libérale « Créateur d’école » dont "(la) mission (fut) l'identification des verrous et les moyens de les faire sauter, (...)(préconisant) de ne pas tomber dans le piège de la réforme globale, mais identifier avec précision les actions nécessaires, tout en les rendant possible... ".

    Elles exercent toute une forme de politique anglo saxonne antirépublicaine, c ’est la politique des «lobbies». Là où il a un marché, il y a un ou même des, groupes de pressions, concurrence oblige.

    La nomination de Luc Chatel à l’Education n’est pas une coïncidence.

    On se moquera de savoir qui de ces ministres, de leur philosophe libéral Philippe Némo, ou membres du Club de l’Horloge, fait partie des nombreuses associations, courants ou partis politiques qui appliquent les dogmes libéraux, certains ont pu changer de nom, mais on peut citer : Alternative libérale, Avenir de la culture, Sauvegarde retraites, Droit de naître, le GEFI, l’Institut pour la Justice, Contribuables associés, Institut pour la recherche sur les administrations publiques, l'association parlementaire pour la liberté de l'enseignement conduite par Jacques Barrot, Réseau liberté, Conscience politique, Catholiques pour la liberté économique, Sos-éducation, Fondation pour l'école, et petite dernière sur le marché, Lire Ecrire et son scoladon…

     

    Peu importe leurs liens croisés ou tordus, il est de rigueur de n’émettre aucune filiation entre ses officines qui se veulent indépendantes , l’important étant surtout qu’elles appliquent toutes les mêmes « directives » libérales .

    Pour nos partisans du tout économique, l’école est un marché comme un autre, et il est aberrant qu’il survive en France un service public en la matière comme dans d’autres.

    Le cas de SOS-éducation est intéressant, la concurrence menant logiquement au monopole, c’est elle qui tient la corde.

    A sa création, elle avait envoyer une pétition destinée à défendre la politique familiale française, en anglais, s’excusant en préambule de n’avoir pu traduire du fait de l’urgence !

    Les similitudes entre la politique éducative qu’elle préconise et celle menée aux Etats-Unis avec l’idée d’un réseau d’établissements indépendants sur la base d’une chartre minimale imposée par l’Etat, sont flagrantes.

    Ils souhaitent la mise en place d’écoles distinctes pour les enfants de « ceux qui ne lisent pas les mêmes journaux, ne votent pas pour les mêmes partis, n’ont pas les mêmes genres et styles de vie, etc. » Vision ultralibérale de l’éducation, on ne s’étonnera donc pas qu’elle proposa une conférence avec Yvon Gattaz, ancien président du MEDEF, à la questure de l’Assemblée Nationale, où elle a donc ses entrées.

    Cette association rend un diagnostic correct du niveau catastrophique actuel des élèves. Mais la réponse qu’elle préconise est aussi effrayante que le mal, et elle se positionne d’ores et déjà sur une part du «marché éducatif».

    Comme il l’est préconisé au niveau de l’OCDE ou de l’OMC, nos dirigeants devraient profiter de cet échec pour faire disparaître le service public de l’éducation nationale, celui qui, a priori devrait consister en une école républicaine forte, capable de transmettre à tous les élèves, quelles que soient leurs origines, sociale, confessionnelle, culturelle, un patrimoine commun de connaissances, une instruction qui serait un véritable ciment de la Nation et qui permettrait la promotion sociale de chacun.

    SOS Education se targue d’exercer une certaine pression sur les gouvernements ( mais bien sûr, les lobbies n’existent pas en France), ainsi se vante-elle d’avoir abouti aux prises de position de Gilles de Robien sur les méthodes de lecture, avec toutefois le succès que l’on sait dans la pratique.

    Les groupes de pression font partie du système mondialiste, ils génèrent un marché, mais on ne les laisse penser qu’ils exercent un pouvoir que dès lors qu’ils sont mainstreams (dans le courant dominant).

    4) Les écoles hors-contrat, dérive libérale et problématique du chèque éducation

    Il était également mainstream de s’aligner sur le processus anglo-saxon des écoles hors-contrat.

    Si nous reconnaissons le libre choix de l’école entre écoles publiques et écoles privées, nous ne souhaitons qu’une instruction nationale, creuset de la nation.

    Les écoles hors-contrat sont des écoles à la carte d’inspiration ultralibérale qui ont davantage une logique de rentabilité et de sélection par l’argent.

    Leur idéologie libérale ne les empêchant pas de faire pression sur les gouvernements pour obtenir des aides fiscales, mais encore revendiquent-elles le Chèque éducation.

    Le principe de l’école libérale est une catastrophe pour la cohésion nationale, elle a ouvert le champ à l’instauration d’une multitude d’écoles communautaristes, catholiques bien sûr, puisque la volonté affichée de la Fondation pour l’école par exemple, est d’investir les écoles privées sous contrat où elle voit un réseau captif, mais encore des écoles coraniques, kurdes, etc.

    Le tout sans aucun contrôle.

    La Fondation pour l’école n’a par exemple qu’une volonté de satisfaire une cliente, mais non de revenir aux méthodes traditionnelles d’instruction.

    Ainsi a -t-elle mis en place, avant même de proposer à ses membres la façon de créer son école, un réseau de formation payant où il est proposé la méthode Montessori qui est une école appliquant les principes des nouvelles pédagogies jusqu’à leur paroxysme. L’enfant décidant par lui-même s’il aborde telle ou telle matière.

    Les écoles hors-contrat s’inscrivent parfaitement dans le marché éducatif et les conceptions de l’Ocde puisqu’elles sont par essence attirées par les méthodes qui génèrent des flux financiers. Or les nouvelles pédagogies nécessitent sans cesse de nouvelles formations, d’une part parce qu’elles entretiennent un goût du nouveau pour le nouveau, mais encore parce qu’elles s’adaptent aussi à la demande de flexibilité demandée par les instances économiques et financières, c’est là encore leur intérêt économique.

    Le concept de Chèque éducation est un concept mondialiste. Il paraît inopportun pour nous de continuer à l’utiliser.

    Ce système a été initialement développé en 1990, dans la ville de Milwaukee (États-Unis) sous le nom de « school vouchers » et a depuis été mis en place au Chili (le Chili a servi de laboratoire mondialiste en matière d‘éducation, l‘ensemble du système scolaire a été privatiser ne laissant plus qu‘un reliquat public poubelle), en Suède (un des fers de lance des nouvelles pédagogies en Europe), aux Pays-Bas, à Hong-Kong (l’Asie, et tout spécialement la Corée du Sud est le meilleur élément du Nouvel ordre éducatif mondial) et dans plusieurs autres États des États-Unis. Il a par ailleurs été expérimenté, puis abandonné, au Royaume-Uni. Plus récemment, il a fait l'objet d'un large débat dans plusieurs cantons suisses, sans avoir été retenu.

     

  • Nouvel ordre éducatif mondial, un monopole du marché (Partie VII)

    F -  E-Learning et présentiel, la révolution éducative en marche

    Le nouvel ordre éducatif mondial entend diversifier et privatiser les offres de formation en réduisant leur coût grâce aux réseaux informatiques, mais il a aussi besoin de points d’ancrage territoriaux, le tout au service de la flexibilité du marché du travail.

     

    1) Territorialisation de l’enseignement

    Cf. Rapport Thélot sus-cité.

    L’idéologie mondialiste a besoin de points d’ancrages territoriaux pour asseoir ses dogmes.

    Elle prend appui sur les régions pour distiller les métamorphoses. [ A noter que le concept de territorialisation est général, tous les ouvrages sur le village planétaire y font référence ].

    Des experts en éducation auprès de la Banque mondiale, ont participé à la régionalisation de la politique éducative. (William Experton par exemple, Spécialiste Principal auprès de la Banque mondiale, a travaillé au Conseil Régional de Paca en matière de Formation Tout au Long de la Vie).

    Le premier « Forum mondial sur l’éducation et la formation tout au long de la vie »  , s’est déroulé à Paris, au Conseil Régional d’IDF le 28 octobre 2OO8.

    Le second s’est déroulé à Shanghai, lors de l’exposition Universelle de 2010, et le troisième forum Mondial aura lieu à Marrakech du 30 octobre au 2 novembre 2012 . Les prix des places est de l’ordre de

    Ils entendent s’occuper de l’apprentissage, de la petite enfance à la retraite, ce concept d’apprentissage dépassant les frontières, les temps et lieux de vie dans la nouvelle “société apprenante ”.

     

    Ils s’intéressent tout particulièrement aux territoires régionaux où «se pose la question d’une nouvelle gouvernance des politiques d’éducation et de formation», et où «  préfigure la création d’un réseau mondial».

    Le Comité mondial pour l’éducation tout au long de la vie ou, LLL pour Life Long Learning, est né en 2005, rebaptisé CMA en 2010 pour Comité mondial des apprentissages tout au long de la vie.

    Il est inspiré par Jacques Delors et son rapport de la Commission internationale pour l’éducation pour le XXIème siècle de 1996, ainsi que par Philippe Mérieux.

    Jacques Attali en est un fervent défenseur, il clôtura les travaux du premier forum mondial.

    Le Comité mondial pour les apprentissages tout au long de la vie développe un multi-partenariat en prenant soin de parvenir à un équilibre entre les secteurs public et

    privé et l’économie sociale. Il a noué des partenariats avec des organisations internationales publiques, dont l’Unesco, et

    privées. Par ailleurs, des conventions de partenariat ont été conclues avec des collectivités territoriales dans le cadre de la coopération décentralisée.

    Partenaires du Cma

    Partenaires officiels : UNESCO, Conseil régional d’Île de France, Opcalia, Centre INFFO, MAIF, CNFPT, Agence Europe Education Formation, Fédération européenne des écoles

    Parrainages institutionnels : Présidence de la République dans la cadre de la Présidence française de l’Union européenne, Ministère des Affaires Étrangères et Européennes (DGM), Ministère de l’Éducation nationale (Direction des relations internationales), Ministère de l’Économie et des Finances ( DGEFP), Ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, Conseil d’Etat, Association des régions de France

    Entreprises multinationales partenaires : Gdf suez, Danone, Bongrain, Veolia, Axa, et autre membres de l'European Round Table

    Partenariats internationaux : Ocde, Conseil international de l’éducation des adultes, Agence chinoise pour la stratégie de développement de l’éducation (Gouvernement Chinois), Conseil d’éducation des adultes d’Amérique latine, Commission européenne, Comité des régions du Royaume-Uni, l’Organisation Internationale du travail pour l’Onu.

    Partenariat scientifique : L’Institut de l’UNESCO pour l’apprentissage tout au long de la vie, CEDEFOP, Université Paris Dauphine ( Département d’éducation permanente), THOT Cursus

    Club de partenaires : GARF, CNED, Solidarité laïque, CNAM, Mairie de Paris, AFPA, Café pédagogique, Chambre syndicale des matériels didactiques, Training Trainers Network, Commission nationale française pour l’UNESCO, Ligue de l’enseignement, Écoles de la 2ème chance, AFREF, GEHFA.

     

    Le concept de « villes apprenantes », un concept mondialiste :

    le concept de « ville ou de région apprenante » est au cœur d’un nombre croissant de stratégies de développement régional.

    La définition qui suit est tirée de l’Observateur de l’Ocde, je la recopie in extenso :

    Il n’existe pas de définition unique d’une ville ou d’une région apprenante, bien que ce concept soit issu des théories sur l’innovation et les systèmes d’innovation. Les villes et régions apprenantes ont en commun la volonté clairement affichée de placer l’innovation et l’apprentissage au cœur de leur stratégie de développement. Elles cherchent à stimuler l’activité économique en combinant selon des modalités diverses l’apprentissage à vie, l’innovation et l’utilisation créative des technologies de l’information et de la communication.

    La notion « d’apprentissage » dans les « villes apprenantes » recouvre à la fois l’apprentissage individuel et institutionnel. L’apprentissage individuel se réfère à l’acquisition, formelle ou informelle, de connaissances et de compétences par les individus. Elle désigne généralement l’ensemble des activités éducatives auxquelles une personne participe tout au long de sa vie, et non pas uniquement la scolarité et la formation initiale. L’apprentissage permet aux individus d’améliorer leurs revenus et leurs perspectives professionnelles, tandis que la société peut disposer d’une main-d’œuvre plus flexible et formée aux technologies les plus récentes.

    Apprendre pour être compétitif

    D’autres conditions sont également nécessaires à la construction d’une ville ou d’une région apprenante. Il faut notamment que les villes et les régions trouvent leur place au sein de l’économie mondiale. Pour cela, elles doivent imaginer des stratégies novatrices qui leur permettent de rester compétitives. Le défi consiste à inscrire l’apprentissage individuel dans un contexte plus large où les institutions sont conscientes de la nécessité d’innover et d’apprendre, tout en étant capables de mettre en œuvre ces objectifs. La constitution de réseaux et de partenariats est primordiale car l’apprentissage collectif repose sur l’échange continu d’informations sur les produits, les processus et les méthodes d’organisation du travail. De tels liens se tissent généralement entre des organisations qui entretiennent déjà depuis longtemps des relations stables basées sur la confiance. On voit également se développer des partenariats entre les villes et les régions.

    Le tableau ci-dessous donne un aperçu des changements qui caractérisent le passage d’une économie industrielle à une économie fondée sur le savoir. Une étude portant sur des villes et des régions considérées comme « apprenantes » identifie plusieurs points communs.

    Le partenariat est essentiel

    Tout d’abord, il faut qu’il y ait une volonté claire et déterminée de tous les protagonistes – pouvoirs publics, entreprises privées, institutions d’enseignement et de recherche, associations locales ou personnalités importantes – de placer l’acquisition et la diffusion des connaissances au cœur du développement. Le fait que tous les acteurs aient le sentiment d’épouser les mêmes objectifs et d’avoir une identité commune et une confiance mutuelle est essentiel pour qu’ils puissent partager les mêmes valeurs et les mêmes réseaux au sein des villes. C’est ce que l’on pourrait appeler le capital social, un facteur déterminant pour que le fonctionnement des villes apprenantes puissent fonctionner.

    Un autre élément qui caractérise les villes apprenantes réside dans leur volonté de créer des activités industrielles et de services fondées sur le savoir et compétitives à l’échelle mondiale à partir de leur potentiel local d’apprentissage, d’innovation et de changement. L’apprentissage à vie offre aux individus des possibilités de formation, formelle ou non, quels que soient leur âge et leur qualification, en tenant compte des objectifs de cohésion sociale et de viabilité écologique, qui sont des éléments essentiels pour le développement des villes ou des régions.

    Mais au-delà de ces similitudes, les études de cas montrent que chaque ville ou région a mis au point sa propre recette. Et comme pour toute bonne recette, les ingrédients et le dosage doivent être adaptés en fonction de ce qui est disponible localement. Les stratégies suivies varient suivant le contexte économique et social, lui-même marqué par l’héritage historique et culturel. Quelles sont les stratégies adoptées, et comment les différentes villes et régions parviennent-elles à élaborer leur propre modèle de développement et de changement ? Les techniques de pointe dans le domaine de l’information et des communications constituent sans doute un facteur essentiel, mais l’aptitude à stimuler l’innovation, les interactions et les échanges entre toutes les composantes de la société est peut-être encore plus importante. Dans tous les cas, l’objectif est de rester compétitif sur le marché mondial grâce à l’éducation et à l’innovation et de se préparer à entrer dans le XXIème siècle.

    La ville de Iéna en Allemagne offre un exemple de transition économique et culturel intéressant. Avant la réunification allemande en 1989, l’économie de cette ville située dans la partie orientale du pays, était dominée par le complexe industriel Carl Zeiss, spécialisé dans les instruments d’optique. Il est clair que ce centre technologique a servi de catalyseur dans la création d’une ville apprenante. A l’époque, Zeiss employait 68 000 salariés, dont 23 000 à Iéna. Aujourd’hui, les effectifs locaux du groupe sont retombés à 4 500 personnes. Mais une nouvelle stratégie de développement est en train de propulser Iéna au rang de « région high-tech » et quelque 200 entreprises se sont déjà installées dans la région. Le secteur des biotechnologies, qui emploie un millier de personnes, est en pleine expansion. Cette mutation économique et culturelle s’est produite à une vitesse impressionnante. En seulement six ans, l’Université Friedrich Schiller a renouvelé 85 % de son personnel enseignant et, à présent, la plupart des professeurs viennent de l’ex-Allemagne de l’Ouest. L’enseignement primaire et secondaire a été entièrement rénové et tous les enseignants de Thuringe – environ 32 000 – ont subi une évaluation professionnelle et politique.

    L’expérience "française"

    L’exemple d’une région apprenante en France concerne la région de Poitiers. Ce département principalement rural s’est engagé dans une stratégie de développement reposant sur les techniques de communication, le multimédia et une main-d’œuvre hautement qualifiée. Le parc du Futuroscope est au cœur de cette stratégie. Celui-ci réunit sur un même site des activités de recherche et développement, d’enseignement et de loisir. Le parc a déjà attiré 70 entreprises et créé 1 500 emplois, auxquels il faut ajouter 12 000 emplois indirects dans l’ensemble de la région. C’est aussi un important site touristique qui attire des visiteurs du monde entier. La majorité des investissements a été financée par des fonds publics.

    A cheval sur deux pays, la région scandinave d’Oresund est sur le point de passer d’un centre industriel traditionnel en une économie du XXIème siècle fondée sur le savoir. Ce passage sera illustré de manière symbolique en l’an 2000 par l’achèvement d’un pont et d’un tunnel de 16 kilomètres de long qui relieront la ville de Copenhague au Danemark à celle de Malmö en Suède. Avec 175 000 entreprises employant 1,4 million de personnes sur une population totale de 2,8 millions d’habitants, cette région transfrontalière offrira la plus forte concentration d’installations de recherche, d’établissements d’enseignement prestigieux et de savoir-faire technologique existant en Scandinavie. Les systèmes d’innovation de part et d’autre de cette région diffèrent quelque peu et la coopération entre la partie danoise et la partie suédoise n’est pas aussi importante qu’elle aurait dû l’être. Le nouveau pont qui relie les deux régions pour finalement en faire une et même région entraînera sans doute un rapprochement inévitable au niveau de la recherche, de l’éducation, et donc de la stratégie d’investissement.

    La province espagnole d’Andalousie offre un autre exemple de stratégie de développement. Situé face au continent africain et doté à la fois d’un climat agréable, de très anciens ports maritimes, d’une agriculture extensive et d’un riche héritage culturel, ce creuset des civilisations et haut lieu touristique n’est pourtant pas la région la plus riche d’Espagne. Mais l’Andalousie veut aujourd’hui diversifier son économie. Grâce aux investissements qu’elle a récemment réalisés dans les communications, les technologies et la recherche, et à la présence d’universités et de villes historiques comme Séville, Malaga, Cadix, Cordoue et Grenade, cette région espère attirer de nouvelles entreprises et activités. La coopération régionale et l’organisation des villes en réseau jouent un rôle déterminant dans la transformation de l’Andalousie en région apprenante.

    L’un des plus vastes projets d’aménagement en Europe est situé dans la région du Kent autour de la Tamise, à l’est de Londres. Quelques 4 milliards de livres vont être investis sur une période de trente ans pour transformer en région apprenante cet ancien site industriel où était autrefois implantée une cimenterie de 15 000 salariés. La municipalité du Kent a non seulement développé les infrastructures dans la région – celle-ci sera reliée à l’Europe continentale par une liaison ferroviaire à grande vitesse et quelque 30 000 nouveaux logements et immeubles de bureau seront construits pour accueillir de nouveaux résidents et 50 000 employés supplémentaires, qui pourront se rendre à Londres aisément – mais elle s’est également efforcée de créer une véritable région apprenante. Par exemple, il est prévu d’y construire une vingtaine d’écoles et une dizaine d’établissements secondaires avec l’appui du secteur privé.

    Le lieu, une notion clé

    Tous ces exemples contredisent manifestement la thèse largement répandue qui veut que la notion de « lieu » ait perdu de son importance du fait de la mondialisation, même si les arguments en faveur d’une décentralisation issue de la technologie restent solidement étayés. Il semble au contraire que l’intérêt de la dimension géographique ou territoriale reste de mise et devrait continuer de l’être. Le concept de villes et de régions apprenantes s’articule autour de cette notion de lieu, et ce pour plusieurs raisons.

    Tout d’abord, il y a beaucoup d’avantages à opérer à l’intérieur de marchés du travail avec des limites géographiques précises et à adhérer à un même ensemble de conventions, de valeurs et de normes régionales. Il est également avantageux d’être en relation étroite avec les fournisseurs, les consommateurs et même les concurrents. Dans son étude consacrée à la région, Michael Storper parle « d’interdépendances non négociées » et décrit la région comme un élément essentiel de « l’architecture de l’offre » pour l’apprentissage et l’innovation. Étant donné le caractère social, et souvent informel, de l’apprentissage et de l’innovation, il n’est pas étonnant que le dynamisme naisse souvent de la proximité géographique des partenaires qui permet des interactions fréquentes et des échanges d’informations aisés et informels.

    Comme nous le montrent tous ces exemples, les entreprises et les institutions du savoir qui cohabitent sur un même site peuvent plus aisément partager une culture et une perception communes, ce qui favorise l’apprentissage social et permet d’économiser du temps et de l’argent. Cela permet de renforcer la confiance entre les partenaires et de décourager les comportements opportunistes de certaines entreprises. Le flux des connaissances, un facteur essentiel pour l’innovation, s’en trouve de fait facilité. La mondialisation rend les villes, les régions et les pays plus vulnérables aux chocs externes et aux restructurations économiques. Cependant, toutes les villes et les régions disposent de ressources qui peuvent servir de moteur à la croissance économique locale, à condition que leur exploitation s’inscrive dans une stratégie de développement privilégiant les objectifs à long terme par rapport aux gains à court terme. Dans la société du savoir et dans le microcosme d’une ville ou d’une région apprenante, aucune institution ne détient le monopole de la connaissance. Cela a des conséquences importantes pour le système d’enseignement et de formation, qui doit être en permanence au service de l’éducation et être suffisamment orienté vers le collectif et vers le travail en équipe pour répondre aux besoins d’une organisation économique fondée sur le savoir. Les établissements d’enseignement et de formation doivent également s’efforcer d’établir de nouveaux partenariats avec d’autres « institutions cognitives régionales ».

    2) Concurrence des écoles virtuelles à la carte et monopole du modèle mondial des apprentissages

    Si le modèle du LifeLong Learning est dorénavant incontournable en matière de gouvernance mondiale, ses tenants font eux-mêmes remarquer que leur création a fait des émules et qu’elle devient ingérable et que bon nombre de société de formation sont inidentifiables, d‘origine sectaire (IBM en a été victime par exemple il y a quelques années) et/ou proposant des formations bidons.

    L’objectif du prochain Forum Mondial sur l’Education Tout au long de la Vie se tiendra en 2012 à Marrakech, et aura pour objectif de contrôler ces évolutions de façon à « moraliser » le capitalisme.

    Des difficultés sont apparues avec le E-Learning préconisé ce système. Sont venues se greffer des sociétés qui proposent des cours de formation à des prix défiant toute concurrence, elles sont incontrôlables, les Opca ( Organisme paritaire collecteur agréé (par l'État), souvent abrégé en OPCA, est une structure associative à gestion paritaire qui collecte les contributions financières des entreprises qui relèvent de son champ d'application dans le cadre du financement de la formation professionnelle continue des salariés des entreprises de droit privé) se voient ainsi dépassées par leur marché.

    Le marché éducatif a été évalué à 1400 milliards de dollars, soit le deuxième marché mondial après l’automobile et avant la santé.

    Des millions de personnes à travers la planète apprennent déjà en E-Learning, une bonne part en Chine où le LLL a immédiatement séduit les dirigeants qui ont demandé son application immédiate, mais cela concerne déjà des milliers d’étudiants en France.

     

    L’enseignant lui-même, va passer non seulement par la réduction d’effectifs mais de plus en plus à un simple formateur de base qui pourra tout encadrer puisque c’est l’enfant qui ira chercher son propre savoir avec les outils dont on lui aura vaguement appris à se servir. Au portugal, ces formateurs de base ont été très rapidement mis en place à grande échelle, problème budgétaire oblige :

    http://www.liberation.fr/monde/0101630037-obligation-de-service-precaire

    Déjà ces dernières années, sont recrutés en France, des enseignants sur diplômes ou en voie d’acquisition de diplôme (un simple étudiant qui vient d’avoir son bac suffit pour faire des suppléances, et au bout de quelques années de suppléances, on peut relativement s’installer, si l’on suit bien la pédagogie de groupe, tout va bien), payé au minimum.

    Il est inutile de préciser que l’Organisation mondiale du travail est partie prenante, et que les pseudo syndicats collaborent totalement.

    On ne demande ni culture générale, ni réflexion, ignorant même l’utilité que cela peut avoir, on ne veut que des spécialistes immédiatement opérationnels allant de formations qualifiantes en formations qualifiantes que la Banque mondiale a prévu à rapide échéance de rendre payantes du début à la fin de la vie en généralisant le système de la formation continue qui n’était que la première marche du nouvel ordre éducatif mondial qui entend mettre en place l’éducation tout au long de la vie en privatisant le système de façon la plus indolore possible.

    Le tout au service d’une flexibilité maximale et dans tous les domaines : géographique, dans l’objet de la formation et de l’éventuel job jetable à la clef, et de la rémunération, l’assurance formation remplaçant tant l’assurance chômage que le budget éducation.

  • Bien mal acquis ne profite jamais

    ocde_chatel1_159925_54.jpgLuc Chatel, notre directeur marketing passé de l’Oréal à l’Education dite Nationale tient à faire une rentrée en fanfare et en fanfaronnade.
    L’intitulé fait son petit effet, fut-il d’annonce : Le retour de la morale, Episode II.
    Sonnez tambours, jouez trompettes, pas un media ne manque à l’appel (d’air ?), il s’agit de ne pas faire mauvaise impression le jour de la rentrée, les fayots sont au premier rang, de toute façon chacun a intégré que le chauffage du fond de la classe n’était plus assuré par l’institution, si on garde l’idée de ces classes de petits écoliers africains sur terre battue, il existe sous nos contrées des classes où l’on garde son manteau l’hiver avant d’entrer, les coupes sombres dans les services publics ne sont un phantasme que pour ceux qui ont gardé la foi du débutant.
    Chat échaudé craignant l’eau froide, nous examinons d’un œil circonspect, la dernière rengaine gouvernementale.
    D’aucuns diront que Luc Chatel en père la morale, court après les voix du Front National, mais regardons-y de plus près.
     

    L’oisiveté étant mère de tous les vices, Luc Chatel s’occupe, il reste un peu de temps en fin de mandat pour s’apercevoir qu’on laisse la place dans un état encore plus lamentable qu’on ne l’avait trouvée, c‘était donc apparemment possible.
    L’Education nationale, c’est comme le gouvernement, ce n’est même pas un QCM, c’est un loto, il suffit de cocher les cases sans grande conviction, le tout étant de faire des ronds de manche, de la promo vite fait bien fait, et tant pis si le consommateur de camelote Ump se retrouve avec un produit fabriqué au rabais dont on ne garantit même plus les vices cachés.

    La mesure aura certes amusé la galerie des chaisières.
    « Enfin », disent-elles, « il était temps ».
    Comme si le sacro saint retour de la morale accordait des gages de sainteté et permettait au gouvernement de se faire donner le bon dieu sans confession.

    Pour déceler le bon grain de l’ivraie, il reste une méthode simple même si peu académique : aller voir ce qu’en pensent les tenants des pseudo sciences de l’éducation, celles qui ont tout fait, sauf leurs preuves, mais qui garantissent aux scienteux, l’étoffe de la vérité, et tant pis pour le protocole si le postulat est erroné, chacun sait que l’on peut bâtir les plus belles idéologies sur les moins solides fondements.
    Ils racontent que cela se fait déjà, que cela participe du « savoir-être » et du « vivre ensemble », les mots racines de la novlangue éducative.
    Pour les apôtres de l’introduction de la philosophie (n’ayons pas peur des mots) dès le jardin d’éveil, c’est du pain béni.
    On avait du mal à revêtir les débats-blabla et autre « vie scolaire » d’une dimension sérieuse et pour cause, voilà encore une idée dont la gauche a rêvé et que la droite a réalisée, les voici propulsés discipline à part entière pour laquelle les pédagogistes sont entièrement partie.

    Il faut bien comprendre que la concomitance de la montée de la violence scolaire et au-delà ( l’école mène à tout), est absolument à mettre en parallèle avec la montée en puissance des prétendues sciences de l’éducation.
    L’enfant au centre, c’est le pendant scolaire de l’enfant-roi des Dolto et consorts.
    Il construit son propre savoir, il détruit ses propres devoirs.
    La réalité revenant souvent au galop, on ne tardait pas recevoir en pleine figure (au sens propre comme au figuré), les retombées de ce système d‘apprentissage.
    Le cher enfant n’ayant pas manqué de faire valoir l’étendue de sa grande culture de barbare et à faire le coup de poing.

    On allait lutter contre la violence, ce qu’il va falloir démonter.

    L’histoire de la violence a beaucoup rapport à notre histoire du droit.
    Au commencement furent les ordalies, la justice se mêlant à l’ignorance, on condamnait le présumé coupable à toutes sortes de joyeusetés, on pouvait ainsi le jeter à l’eau pieds et mains liés, s’il remontait à la surface, c’est qu’il était forcément innocent, (Justice expéditive qui refait parfois surface, elle, si d’aventure on admettait que Ben Laden ait vraiment été jeté à la mer, une chose est certaine qu’il n’est jamais remonté, il devait donc être coupable).

    Puis, les mesures ayant fait leur temps et sans doute quelques dégâts, on passa à la justice supérieure, si la Loi des Douze Tables consacre encore la Loi du Talion : « Si on a estropié un autre et qu’on n’a pas conclu d’accord à l’amiable avec la victime, que la peine du Talion (œil pour œil, dent pour dent) soit appliquée », certaines mesures marquent une évolution : « Si quelqu’un casse les os d’un autre à la main ou grâce à une massue, que la peine soit de 300 sesterces, si c’est un esclave, 150, s’il a fait un simple mal, vingt-cinq ».

    En cas de crime, se pratiquait encore l’éventuel abandon noxal, on laissait à la victime le soin de se venger comme il l’entendait, le père pouvait ainsi éventuellement livrer son enfant afin d’éviter de payer, c’était mieux que la guerre privée.

    On se demande parfois s’il n’existe pas quelques résurgences par ci par là, de notre droit archaïque, voire même une régression, le fait est qu’a priori la justice publique est venue se substituer à la justice privée et que la première est tout de même censée être supérieure à la seconde.
    La justice publique s’améliora par empirisme organisateur, le temps dans sa sagesse ne préservant que le meilleur.

    L’école évoluait de même, nous arrivions à transmettre dans des structures de plus en plus adaptées et nous étions arrivés bon an mal an, à devenir la meilleure école du monde, reconnue de tous.

    C’est dans les années 60-70 que nous allions ressentir le contre-coup de la victoire de 45.

    Il faut en effet remonter aux accords de Bretton Woods pour comprendre que se posent-là, les jalons d’une nouvelle domination, les vainqueurs organisent le monde tant à leur profit que bientôt à leur image, la Banque mondiale et le Fmi voient le jour, ce qui allait devenir l’Omc et l’Ocde sont en germe, ce sont les prémices du Nouvel ordre mondial.

    Financée par le plan Marshall, l’Ocde décidait dorénavant de s’occuper de tout, de toutes les normes auxquelles il nous faudra dorénavant nous conformer « jusqu’à la qualité de nos concombres » se vante-t-elle dans ses missions.

    Où l’on apprend aussi que l’Ocde qui s’occupe de productivité, est une bien bonne chose puisque comme l’affirme d’Ocde elle-même : « Les résultats obtenus sont impressionnants. En cinq décennies, depuis la création de l’OCDE, la richesse nationale a presque triplé aux États-Unis ». A titre de comparaison, notre PIB a stagné dans la même période selon l’Insee, tandis que pour la Commission Stieglitz (créée par Nicolas Sarkozy mais présidée par un membre de l’Ocde, un membre de la Columbia University et un autre de la Princeton University ), le produit intérieur brut de la France présente plutôt une baisse tendancielle de 6 à 1,5 % entre 1950 et 2008.

    Ce sont les organisations économiques et financières internationales issues de la guerre qui vont élaborer et contrôler les politiques des pays que l’on va dire alignés, les instances européennes leur servant de courroie de transmission, et notamment en matière éducative.

    Le grand changement qui allait s’opérer, était le basculement de l’instruction vers l’éducation.

    Pour certains milieux dits humanistes, c’est la Shoah qui fut le catalyseur.
    Jusqu’alors, on avait pensé à raison, que l’instruction des masses les préserverait de la barbarie, et voilà que l’Allemagne, instruite, tombait dans une horreur insoutenable.

    C’était sans doute mal connaître précisément, des premières expériences d’éducation globale qui y furent mises en application précisément tout au long de la montée du troisième Reich. On sait aujourd’hui, l’influence des sociétés théosophiques et anthroposophiques, la vogue des nouvelles formes d’éducation et autre «  pédagogie des maîtres-camarades  » dans les milieux nazis et l’expérimentation de masse des premières écoles appliquant ce que l’on appelle aujourd’hui les « sciences de l’éducation  ».

    En Allemagne la réflexion pédagogique a une longue tradition qui se manifeste par la fondation au XIXe siècle d’Universités pédagogiques (Pädagogische Hochschule (de)) dans toutes les villes universitaires. C’est dans ce cadre que la pédagogie nouvelle (Reformpädagogik) s’est développée. Les pédagogues qui ont le plus influencé la pédagogie nouvelle en Allemagne sont Georg Kerschensteiner et Maria Montessori. Il convient également de citer l’anthroposophe Rudolf Steiner et ses Waldorfschulen.

    Il est à noter qu’aujourd’hui, les associations libérales du genre de Sos Education et sa Fondation pour l’école, ne forment leurs « maîtres » qu’aux pédagogies nouvelles (bien plus rentables) et notamment Montessori, ceux qui croient encore que les libéraux ont des quelconques velléités de retour à l’école traditionnelle, font une terrible erreur de jugement.

    Il s’agit d’une manière de transmettre globale, à l’opposé des méthodes traditionnelles d’instruction qui partent toujours du plus petit élément en allant vers le toujours plus complexe avec force répétition pour ancrer les chemins synaptiques.
    Grâce aux progrès en neurosciences, on sait aujourd’hui comprendre davantage le fonctionnement de notre cerveau et expliquer ce que tant le bon sens que l’expérience nous dictaient auparavant.
    A savoir que le cerveau obéit à des lois, que sa structure en arborescence nécessite un apprentissage rigoureux et logique afin de fonctionner au mieux.

    Le but étant de créer le plus de chemins synaptiques afin d’activer les neurones entre eux.

    Or l’instruction, parce que fruit de l’histoire, correspond à l’imbrication étroite entre la structuration de notre cerveau ancestral et notre langue.
    C’est avec l’abstraction de la lettre grecque que naissait l’instruction, les méthodes d’apprentissage les plus à même de permettre l’accès à l‘analyse, la réflexion, la pensée; le grec ancien étant d‘ailleurs toujours, la langue de la pensée par essence.
    Avant, l’écriture s’apprenait de façon globale, seuls les scribes, par un travail de mémoire considérable, pouvaient se permettre de transmettre les acquis de l’histoire.

    De même, la tradition orale des pays du nord, ne permettait guère la transmission généralisée et l’évolution approfondie de la pensée.

    Socrate tenta de remettre en cause la transmission que nous appellerons traditionnelle des savoirs. Platon lui-même avait montré l’absurdité avec le petit esclave du « Ménon », de la maïeutique socratique selon laquelle on serait acteur de son instruction et tirerait tout de son propre fond. On oubliait vite que Socrate n’interrogeait que des adultes déjà instruits.
    Socrate posait les bases de l’éducation globale, de la mise en recherche, de l’apprendre à apprendre, mettant la charrue avant les bœufs et voulant ignorer que l’enfant est en construction, que son cerveau n’est pas encore structuré pour accéder à la pensée.

    L’éducation globale se transmit jusqu’au XIX ème siècle dans de petits milieux aristocratiques.
    Des sociétés plus ou moins secrètes et fermées vont véhiculer cette idée d’éducation nouvelle qui connut donc un fort écho en Allemagne fin XIX, début XXème. On sait aussi qu’elles influencèrent Ron Hubbard, le maître de la scientologie, et ainsi jusqu’aux pédagogismes actuels.

    Ce genre d’éducation préconise de laisser l’enfant construire à son rythme son propre savoir.

    Pour certains milieux intellectuels tenants du village planétaire, l’explosion démographique du XXème siècle fut prétexte pour décréter que, devant la masse, il ne serait plus possible d’instruire et qu’il était préférable, et alors même qu’ils admettent la faiblesse de l’éducation globale, de préférer l’éducation à l’instruction.

    En ce sens, les méthodes globales remplaçaient ou se mettaient au niveau des éducations religieuses.
    Le processus est le même, on propose une pensée prémâchée.
    Le procédé est juste inapproprié à notre fonctionnement neurobiologique pour nous permettre l’accès à l’analyse.

    Les religions sont a priori destinées à transmettre le bien, mais sur des personnes non instruites, elles contiennent le danger de leur faire suivre bêtement des dogmes.

    Ainsi, l’introduction de la morale à l’école n’est qu’un leurre.

    On dit que : « Science sans conscience n’est que ruine de l’âme », il se pourrait bien que cette forme de pseudo conscience sans science le soit bien davantage et que la connaissance transmise de façon rigoureuse soit seule à même d’éduquer, c’est bien l’instruction qui éduque.

    A ce propos, il convient comme toujours de définir les termes et faire la différence entre «  la morale, celle des Grecs, celle qui provient d’une éthique, d’une réflexion personnelle, d’exigences à son propre égard, et la moraline, forme dégradée de la première qui lui substitue une série de règles formelles et de système de culpabilité, remplaçant du même coup la responsabilité individuelle par l’observance de recettes ».

    L’école ne devrait pas parler de morale, seulement de comportements exemplaires que l’on félicite et met en avant, et de sanctions le cas échéant, ce qui ne sera JAMAIS fait car contraire à l’idéologie des pseudo sciences de l’éducation.
    Elle doit surtout instruire, donner les outils qui permettent la réflexion, ce qu’elle ne fait plus au profit d’une éducation globale abrutissante.
    La prime est au semblant et au superficiel.

    L’inflation de violence est parallèle à celle des débats bla-bla et autres séquences vie-scolaire qui hantent nos écoles.

    Luc Chatel s’inscrit totalement dans l’idéologie égalitariste des prétendues sciences de l’éducation et du comportement qui ont tout fait sauf leurs preuves.

    Mais il n’y a rien d’étonnant à cela, ce « Créateur d’écoles », reste toujours un directeur de marketing, c‘est un vendeur d‘écoles.

    Il fut membre de ces réseaux libéraux copiés du modèle-mère anglo-saxon, qui militent pour des écoles à la carte qui s’inscriront parfaitement dans le marché éducatif, tout comme François Bayrou au passage, pour ceux qui croiraient que ce dernier proposerait un modèle différent .

    Luc Chatel n’est pas là pour nous rendre notre école à la française, il est là pour finir de la saborder et nous refourguer un kit éducatif clef-en-main au service de l’Ocde et sa formation tout au long de la vie tant vantée par Martine Aubry.
    L’Umps ne joue le rôle que de la caisse enregistreuse des programmes éducatifs des organisations économiques et financières internationales qui les élaborent et les contrôlent notamment via le rapport Pisa.