Tous ceux qui me connaissent savent la fierté que j'ai de mes enfants, et combien ils sont réellement extraordinaires.
Tous les parents devraient être fiers de leurs enfants, mais certains plus que d'autres au regard du retour dont leur font grâce leur progéniture.
J'ai le bonheur de constater chaque jour la chance que j'ai d'avoir d'aussi admirables envahissants spécimens.
Je le conçois, mes enfants sont mes sujets d'étude favoris, je les observe, les jauge, les compare, avec toujours le même intérêt et le même ravissement.
Ils sont aujourd'hui âgés de dix à dix-sept ans, mais je retrouve tout le long de leur vie, le même petit enfant qu'ils furent, peu de choses changent au fond.
Je retrouve les expressions, les réactions, identiques à ce qu'elles étaient des années durant et dès le départ.
Je sais ainsi déterminer leur véritable nature, et je crois avoir aiguiller de telle manière qu'elle soit belle ou tout du moins, la plus belle possible.
On ne change pas forcément, mais on peut mettre des tuteurs qui canalisent le tout dans le bon sens.
Il faut dire quel émerveillement devant quatre créatures étrangement bien différentes mais toutes aussi attachantes et intéressantes.
Le regard tout d'abord, que l'on capte dès le tout premier instant, moments privilégiés des tétés où les yeux se parlent, et où l'enfant réagit à chaque sourire, chaque intonation, chaque bruit extérieur, et même aussi à chaque aliment que vous avez mangé et qu'il retrouve dans le lait.
Se souvenir de l'air interloqué de ma fille testant à intervalles irréguliers des aliments dont je sais qu'elle ne les aime pas aujourd'hui mais qu'elle était bien obligée d'avaler, elle qui n'aurait loupé une tétée pour rien au monde.
Elle se précipitait comme toujours sur le sein comme si on ne lui avait pas donné à manger depuis des jours -ils font tous ça-, puis s'arrête soudain, me regardant en basculant la tête d'un air interloqué, maman a mangé du chou ou de l'ail, quelle horreur !
Je dois dire que les garçons n'ont jamais eu ce genre de réactions primitives, ou pas, bien qu'ils se défendent parfois aujourd'hui de pouvoir aimer tel ou tel ingrédient.
Ingrédients qu'ils n'aiment pas sauf si on les incorpore ni vu ni connu dans une purée, sans aucune honte, j'avoue les avoir berner de nombreuses fois quand ils étaient plus jeunes.
Mais je dois dire n'avoir jamais eu de problème de repas avec eux -chose que j'ai connue avec des enfants qui n'étaient pas miens-, ils ont toujours eu tous un appétit qui fait plaisir à voir, sans jamais avoir eu de problème de poids, et ce sont des enfants qui ont le bon goût de n'avoir jamais été véritablement malades.
Si l'un d'entre eux a quelque chose, il se rétablit le jour suivant, ce qui simplifie grandement la vie, et si j'ai toujours appréhendé que l'un d'eux se casse un bras ou une jambe, ce qui aurait eu des conséquences fâcheuses sur l'organisation de mon travail, nous avons fort heureusement échappé pour le moment à tous ces genres de désagréments.
Idem pour le sommeil, je n'ai jamais eu aucun problème de sieste ni à la maison ni à la maternelle, ou d'endormissement le soir.
Au contraire, les garçons étaient plutôt de gros dormeurs et au sommeil profond.
Ma fille a en revanche eu besoin de peu de sommeil intermédiaire très rapidement, mais elle n'a jamais fait d'histoire, ni pour cela ni pour rien d'autre, elle restait couchée gentiment aux heures de sieste, observant le plafond et rêvant les yeux ouverts le temps qu'on lui disait. Idem à l'école, elle attendait que l'on autorise à descendre du lit gentiment.
Oui, je sais que cela peut paraître étrange, mais mes enfants n'ont jamais fait de caprices, ou s'ils ont tenté une fois, ça a été la dernière, maman était ferme sur certaine chose, ils ont dû intégrer que ça ne se faisait pas et qu'il y avait au fond, plus intérêt à jouer, interroger, parler qu'à geindre.
Il faut dire que j'en ai payé l'agréable prix fort en épuisement.
Répondre aux inlassables questions des jeunes enfants est harassant, déroutant parfois, ils peuvent être insatiables.
Réels questionnements ou questions pour se rassurer, j'ai été aimablement harcelée jusqu'à ce mort de sommeil s'en suive, une maman avec des enfants comme les miens assure son repos rien qu'en discutant avec eux.
L'aîné a été le plus redoutable.
Il a parlé très rapidement et tout de suite de façon élaborée, à deux ans, il parlait comme un ministre, il posait déjà des questions relatives à la politique et disait : "Si je comprends bien donc ...".
Oui oui, Lothaire, les institutions fonctionnent ainsi.
A cinq ans, en Grande Section, il revient un jour en me récitant magnifiquement un poème de Verlaine.
Je m'arrête et l'écoute fascinée et appelle toute la famille au téléphone pour qu'il récite son ode.
Le lendemain, je remercie la maîtresse de le leur avoir appris. Celle-ci très étonnée demande à Lothaire de quelle poésie il s'agit, il la nomme et à ma demande de l'interpréter, s'exécute, en entier.
La maîtresse me dit qu'ils avaient dû l'écouter une ou deux fois sur une bande ...
Ne me demandez pas comment c'est possible, ça l'a été.
Mais la suite a vite montré des capacités étonnantes, je me souviens la maîtresse du CP qui se précipitait au portail pour me dire toutes les éloges possibles.
En CM2, ses deux maîtresses ne s'accordaient pas sur le fait de savoir s'il était plus matheux que littéraire.
Lothaire est intelligent et doué, trop peut-être, trop de facilités, pas évident pour lui de trouver des copains à son images. Il a toujours eu cependant UN copain au gré de nos déménagements, en général moins doué mais admiratif, ce qui devait lui convenir.
Il est cependant un bon camarade, et essaie -je dis bien essaie-, d'être drôle-, ce qui lui permet de ne pas canaliser trop d'animosités envers lui, à l'exception d'une jalousie aussi violente que fulgurante dont il a été victime une ou deux fois en tant que collégien.
Mais je pense qu'il passe vite à autre chose.
Tout petit, il avalait en nuits blanches avec lumière cachée sous la couette que maman faisant semblant de ne pas voir, les gros tomes de Harry Potter -maman lui a même franchement autorisé à lire le dernier - tout fraîchement sorti des imprimeries- durant la nuit malgré école le lendemain, à condition qu'il me raconte l'histoire, ce qu'il sait faire de façon extrêmement limpide.
Idem pour les pavés de Tolkien et ses appendices explicatifs qu'il dévore.
Lothaire explique les mondes complexes de façon sûre et avec une facilité déconcertante, avec un léger air de mépris mal dissimulé pour ceux qui ne comprennent pas les détails, même s'il s'applique alors à nous aider à dénouer les noeuds, pour maman, pour ses frères, il dit : "Tu n'as qu'à le lire, ça te fera le plus grand bien", il est parfois dur, surtout avec le dernier de ses frères.
Lothaire est cet étrange personnage que l'on entend chanter dans sa chambre dans un langue étrange aux intonations lugubres renforcées par sa voix très grave, pas de panique, c'est de l'elfique, mon fils parle le Tolkien couramment.
Je dois préciser qu'il n'y a jamais eu aucune violence entre eux, ce qui est assez rare dans une fratrie, ils ne se disputent pas, ils peuvent discuter fermement, mais ils ne font jamais d'exclandres.
Reste que vis-à-vis de lui, j'aurais toujours la culpabilité de n'avoir pas réussi à retenir son père.
Il est celui qui a été le plus marqué, le plus affecté, et sa jovialité a été enterrée du jour où la séparation a été effective.
Il ne voyait pourtant que très rarement son père auparavant, mais il avait compris.
Leur père était très présent dans mes paroles, mais sans doute au fil du temps, moins admiratives.
Lothaire en a été forcément perturbé, et d'autant plus qu'il n'en a jamais dit mot, sion que son père reste son héros, son modèle, sa gloire.
Je n'oublierai jamais l'immense joie qui s'était vue sur son visage le jour où il avait revu son père pour la première fois après la longue séparation lorsque j'avais dû quitter la maison où nous habitions tous ensemble; le sourire qui l'avait définitivement quitté pendant des mois, réapparaître soudain.
Il a appris trop tôt la douleur, mais aussi sans doute le sens des responsabilités, Lothaire s'est toujours comporté en sorte de chef de famille et s'est occupé de ses frères et soeur de façon admirable.
Mes autres enfants ont moins subi le traumatisme.
On les sent plus sereins, même si ce n'est pas ce qu'ils auraient souhaité.
Tugdual, le deuxième a dit une fois quand il avait sept ans, qu'il n'abandonnerait jamais sa femme et ses enfants ainsi, et des sanglots lui étaient montés aux yeux.
J'essaie de leur expliquer dans ces cas-là, je ne cache pas la vérité sur leur père, je dis qu'il a, et avait surtout, des qualités peu communes, que sa vie n'a pas été simple, et que l'alcool est une terrible plaie.
Tugdual est le garçon rêvé par excellence, d'une très grande maturité.
Toujours en admiration devant son grand-frère, ce héros, toujours à lui donner raison et à reconnaître toutes ses qualités jusqu'à en oublier ses défauts -Lothaire ayant du mal à reconnaître ses torts et s'appliquant toujours à forcer son raisonnement de manière à garder l'avantage- Tugdual est un être de raison depuis tout petit.
Il a une sagesse totalement innée, une réflexion posée et assise sur des arguments solides.
Discret mais présent, il ne s'avance pas en terre inconnue mais fait tout pour connaître, ce qui le fait avancer avec assurance.
Moins doué que son frère de prime abord, il compense par une persévérance tranquille, qui l'amènera sans doute très loin.
Tugdual a pour lui aussi d'être capable d'empathie et de dire ses sentiments, je pense que ce doit être plus simple.
"Sérieux", c'est l'adjectif qui ressort le plus souvent à son sujet, mais aussi, "brillant", Tugdual emmagasine des trésors.
Tugdual est incapable de faire une bêtise.
C'est comme ça.
Le genre à qui les professeurs confient spontanément la classe s'ils ont à s'absenter, et qui saura gérer cela très bien.
En CM1, il avait créé un club de récréation, le Club des Historiens, n'y entraient que ceux qui avaient des connaissances approfondies au moins sur une période de l'histoire ou de la préhistoire.
Il a ainsi obligé bon nombre de ses camarades à potasser leurs bouquins.
Il était naturellement le chef de ce club puisqu'il disait modestement en avoir eu l'idée.
Maintenant au Lycée et durant le Collège, il a abasourdi les enseignants d'histoire, de français et de latin par sa culture, à l'image de son grand frère, mais Lothaire assène ses connaissances avec plus de désinvolture -trop facile-, Tugdual y met plus de coeur.
Ce cher Tugdual qui est dur au mal mais qui a eu encore les yeux qui brillent quand sa mère l'a privé d'étude de breton -méchante mère qui interdit de cracher par terre et de parler breton-, une de ses passions.
Mais il fallait choisir entre les options, entre conserver le latin ou commencer le breton, ce fut la première. Il s'est résigné à l'apprendre tout seul.
Tugdual est aussi un parfait gestionnaire de famille, toujours à dire qu'on n'a pas besoin de si ou de ça.
Mes enfants n'ont jamais besoin de rien, sauf pour travailler, mais n'allez pas les embêter avec l'habillement, deux pantalons, quelques t-Shirt feront l'affaire, et surtout pas plus d'une paire de chaussure, ils ne mettraient même pas les autres.
Seule ma fille se laisse convaincre, mais ne réclame jamais rien.
Tugdual est une force tranquille, comme sa soeur.
Alors Othilie, comment dire, ma fille est la perfection incarnée, la plus belle image de moi, moi en infiniment mieux.
J'ai plus confiance en elle qu'en moi.
Elle est simplement archi douée en tout, réussit tout, s'implique énormément dans tout, prend plaisir en tout et pour tout, combative, gentille, généreuse, d'une gaité sérieuse.
Sa maman fait trop le clown et se laisse aller au ridicule parfois, Othilie est chic quoi qu'elle fasse.
Bon, Lothaire est capable d'aligner des 21/20, mais aussi un beau plomb sans que l'on comprenne trop pourquoi, Tugdual est d'une régularité exemplaire tournant autour de 14-15, Othilie, c'est ou 18 ou 19 ou 20, jamais autre chose.
Si, malgré ces qualités athlétiques indéniables (mes bébés sont tous nés grands, costauds et très toniques, à 3,8 Kg, Tugdual était le plus petit, Othilie faisait un kilo de plus, et elle est née avec des petits muscles durs déjà très formés, elle devait faire de la gymnastique in utero) et reconnues, elle a eu un 12-13 en lutte, ce sport de combat qu'on leur demande en cinquième.
Elle n'a malheureusement comme adversaire que des gamins chétifs par rapport à elle, à douze ans, elle est plus grande que moi et fait un 42 fillette de pointure, elle a hélas pris de son père et mesure une tête de plus que ses petits camarades de classe.
En lutte, elle n'a pas osé écraser tout le monde, et pourtant, elle me disait que ses copines n'y allaient pas mollo, et mettaient les griffes, chose qu'elle ne sait pas faire, et pour laquelle je lui sais gré.
D'ailleurs, elle en aurait fait une maladie si la cause avait été tout autre, là, il rit de sa note.
Ma fille a toujours été plus l'aide de camp de ses maîtres que leur élève, même si elle adore être l'élève, et la très bonne.
Mais ayant été souvent dans des classes pilotes, "en autonomie", elle a surtout était souvent chargée de chapeauter les autres, mais elle a de moi, d'adorer couver, elle pouponne de façon innée, c'est une fille responsable sur qui l'on peut compter.
Et peu le croiront mais elle est heureuse dans le rôle d'Hermione, son héroine préférée, pas celle de Sophocle, mais celle de J.K. Rowling (oui, nous sommes comme ça, pas de moquerie), cette indispensable madame je sais tout.
Mais ma fille arrive sans retourneur de temps à cumuler toutes les matières, elle veut tout faire, il y a même eu un conseil spécial pour savoir si on l'y autorisait, et ce fut le cas :
- au collège, elle cumule dès la sixième : anglais, allemand, latin, théatre
- en dehors : gymnastique, en compétion (comme tous ses frères), chant, solfège, violon, orchestre (où elle a été cooptée rapidement), entraîneur de gym de l'école du mercredi et de l'école du samedi.
Sans compter les auditions, les répétitions et les spectacles.
Quand on ajoute qu'elle se rend à ses activités et au collège le plus souvent en vélo ...
Et magré tout cela, vous la trouvez toujours dans sa chambre un livre à la main après avoir travaillé son violon, elle avale les bouquins, qu'elles se prêtent avec sa floppée d'adorables bonnes copines.
Elle fait aussi de la couture et s'initie à la joaillerie en confectionnnant des bijoux dont certains pour que sa maman puisse les assortir à ses vestes.
Je n'ai jamais entendu mes enfants dire qu'ils se seraient ennnuyés un jour, ils trouvent toujours à s'occuper, soi seuls, soit ensemble, par quatre, par trois, par deux, indifféremment.
Les copains jouent un rôle important dans la vie de mes enfants, je fais des soirées "intello" ;), parce qu'ils ne fréquentent que des gamins comme eux, c'est ainsi que je peux rassurer chacun sur l'intelligence prétendument déclinante de la société à venir, quand les copains arrivent, je me contente de faire les petits plats, le taxi et à peine l'animation, honnêtement, je ne suis pas de taille.
Mon dernier enfin, mon Gauvain.
Inutile de dire qu'il s'agit de la merveille des merveilles d'amour.
Alors mon Gauvain, déjà, on en mangerait, à dix ans, il a toujours ses bonnes joues de bébé, deux fossettes, une de plus que maman parce qu'il est plus riche, qui sont autant de petites cachettes à bisous, bref mon bébé est un ange du Ciel qui a permis à maman ses dernières années de pouponnage intensif et prolongé.
"Bizarrement", on a repéré vers 4-5 ans chez Gauvain un problème d'articulation, il parlait à toute vitesse, ce que d'aucun de comprenaient pas.
Nous avons eu deux-trois séances chez l'orthophoniste pour rassurer l'infirmière scolaire de service.
L'orthophoniste a eu une drôle de surprise, il préparait sa séance avec des Playmobils, mes fils ayant eu le Noel précédent les derniers sortis sur le thème de la Rome antique, Gauvain ne s'exprimait qu'en latin puisque son grand frère avait planifié les batailles dans cette langue, le petit avait dû se plier à la dure loi du grand.
En discutant avec moi, le spécialiste a vite compris ce que je savais qu'il allait me dire, à savoir que Gauvain était le petit dernier que je forçais sans m'en apercevoir de trop, à rester petit, et qu'il faisait ainsi de moindres efforts de langage.
Bon, sans doute, ça ne me traumatisait pas, loin non plus, toujours à me renvoyer des sourires jusqu'aux oreilles.
Je le savais intelligent, je lui apprenais à lire comme les autres, avant le CP pour qu'ils apprennent avec la méthode alphabétique, j'étais sûre que ça se décanterait avec l'apprentissage de la lecture.
Gauvain a grandi entouré du gazouillis et du réconfort de ses grands frères et de sa grande soeur.
La venue d'un enfant était toujours chez nous une très grande joie, et ce bébé-là a été attendu comme le plus beau des cadeaux des grands, surtout quand les garçons ont découvert qu'un autre gars allait agrandir la fine équipe, ce petit a été choyé de tous les côtés au sein d'une fratrie soudée par le bonheur, puis par le malheur, Gauvain était bébé lors de la séparation d'avec le papa.
Mais il connaissait bien ce père par sa mère et par ses frères, il n'a jamais connu autre chose, cela ne lui a pas semblait anormal.
On le voit sur les photos prises avec son père, qui se réfugie dans les bras de son grand frère, qui remplace maman, les week-end côté père.
Il a dû toujours être rassuré par cet énorme avantage que d'avoir tous ses supports sur lesquels grandir, il ne connaît la vie qu' avec une belle fratrie et en profite pleinement.
Seul bémol sans doute si son Tugdual dort chez un copain, comme c'est le frère dont il partage la chambre, pas évident de dormir seul, on laisse alors la porte ouverte.
De manière générale, si l'un d'entre eux était chez un ami ou autre, les autres ressentaient l'absence et demandait toujours quand il rentrait.
Et aujourd'hui encore, ils me servent chacun à tour de rôle de pense-bête en connaissant mieux leurs emplois du temps respectifs que moi-même.
Mon petit Gauvain est encore pour quelques mois, mon petit écolier, que je peux aller chercher à l'école et qui se jette dans mes bras quand il sort :"Maman !".
C'est le petit garçon qui fait mon lit quand je prends ma douche, comme ça, sans qu'on lui demande, juste pour le plaisir de faire plaisir.
C'est le petit de service à qui tout le monde peut demander de se lever à table parce qu'il manque quelque chose, et qui s'exécute : "Toujours moi ...", mais avec un petit sourire tristo malicieux.
Eh oui, c'est ça d'être un nain.
Le pauvre petit Caliméro qui un jour s'est écrié lors d'une discussion des grands dans laquelle il essayait désespéremment de s'inscrire :"J'en ai marre, c'est moi le plus idiot de la famille !".
Petit Gauvain et son indécrochable sourire au lèvre, qui est pourtant devenu grand, il rentre tout seul de l'école aussi parfois, et il fait tout très bien, comme un grand.
L'air de rien, en maternelle, le gros bébé à tête de poupon avait réussi brillamment des tests de logique qu'on leur fait passer en douce en moyenne section.
L'ATSEM très gentille qui m'avait dit qu'alors Gauvain les avait épatées, qu'il avait tout réussi en sidérant tout le monde.
Ai-je eu l'air étonné ?
Je ne crois pas, juste un petit échange de regard complice avec mon Gauvain.
Je le sais dans les traces de ses frères, quand apparaissent quelques notes, si honnies aujourd'hui, ça pète des flammes.
Aussi excellents en notes qu'en compétences et comportement, ils ont tout bon.
Que les psychologues nous excusent.