Selon des chiffres publiés par l'agence russe des statistiques Rosstat, le nombre de pauvres a atteint 21,1 millions de personnes sur les six premiers mois de 2011, soit 14,9% de la population (143 millions), alors qu'il était de 19,1 millions sur cette même période en 2010. Le minimum vital, déterminant le seuil de pauvreté, était fixé à 6505 roubles (150,5 euros) par mois au deuxième trimestre. En France, ce seuil est fixé à 954 euros par mois.
Ces mauvais résultats sont de mauvaise augure pour les autorités russes à l'approche des élections législatives de décembre et de celle en mars pour la présidence, que brigue l'actuel premier ministre et ancien président Vladimir Poutine. M. Poutine a semblé avoir pris note de cette tendance qui pourrait remettre en cause la popularité dont il jouit toujours dans son pays en l'absence de réelle opposition.
Samedi, après avoir annoncé sa volonté de retourner au Kremlin à la faveur de la présidentielle de mars prochain, ce qui lui est quasi-assuré, Vladimir Poutine a déclaré que les impôts pourraient être augmentés à l'avenir pour les plus riches, reconnaissant qu'il y avait un niveau "dangereux" d'inégalité sociale dans le pays. Car parallèlement à la hausse de la pauvreté, le nombre de milliardaires en Russie a explosé cette année, passant de 62 à 101, selon le classement 2011 du magazine Forbes."
AFP
"L’espérance de vie d’un homme est meilleure au Guatemala, en Indonésie, en Irak, au Mexique, aux Philippines… qu’en Russie. Et la situation s’aggrave.
La pauvreté est la meilleure alliée de l’alcoolisme, chez les plus démunis tout est bon à boire, du liquide de frein à l’antigel, en passant par le dissolvant… Ici il n’est même pas question de vodka.
Comme l’alcool « comestible » est trop cher pour beaucoup de Russes, on compte 36 000 morts par ingestion d’alcool frelaté, qui s’ajoutent aux 46 000 suicides, 40 000 morts par accident de la circulation et 35 000 victimes de meurtres."
"Parallèlement, la gratuité des services de l’enseignement et de la santé n’existe plus, ce qui explique pourquoi le minimum de subsistance, calculé sans prendre en compte les dépenses d’éducation et de soins médicaux, a cessé de refléter les besoins minimaux de la population."
http://ceriscope.sciences-po.fr/pauvrete/content/part5/la-pauvrete-et-l-inegalite-en-russie?page=2
"Le système d’enseignement public russe subit actuellement une désaffection de la part des enseignants. Mais le plus grave est que cela concerne en premier lieu les enseignants les plus jeunes et les plus compétents.Le nombre de postes vacants était officiellement de 76 000 en 1993, de 81.6 000 en 1994. En 1995 il a un peu diminué, mais artificiellement, grâce à l’afflux d’enseignants venus de Tchétchénie, du Tadjikistan et d’autres pays de la CEI. Cette pénurie d’enseignants en poste résulte de ce que beaucoup quittent l’école et rares sont les étudiants des Instituts Pédagogiques qui s’y destinent effectivement.
Ce phénomène a des causes en premier lieu matérielles : les fonctionnaires reçoivent un maigre salaire, qui plus est avec souvent des mois de retard et seulement partiellement. Mais le corps enseignant a subi une perte importante du prestige moral qui était associé dans la période soviétique à la fonction d’enseignement. Aujourd’hui les enseignants inspirent l’indifférence, voire la compassion, on admire beaucoup plus les banquiers et les hommes d’affaires, commerçants ou autres. C’est pourquoi, beaucoup d’enseignants se sont reconvertis dans la police, la banque, et dans les sociétés commerciales. L’hémoragie est sensible dès l’Institut Pédagogique, qui a pour vocation de former les futurs enseignants. Alors qu’à la fin du cycle secondaire, près de 20% des élèves veulent être enseignants, ils ne sont plus que 5% à le vouloir au bout des 5 années de formation de l’Institut Pédagogique. Parmi ces derniers, seuls 60% intégrent effectivement le système d’enseignement public.
Il faut reconnaître qu’aujourd’hui la formation en Institut Pédagoigque n’est plus adaptée à la variété des formes d’établissements scolaires et des besoins d’éducation. Le système d’enseignement n’est plus celui qu’il était auparavant, constitué d’un seul corps très homogène, avec un seul programme, une seule méthode, des élèves identiques et des matières similaires sur tout le territoire soviétique. Aujourd’hui les élèves veulent pouvoir choisir les matières et les langues qu’on va leur enseigner : bachkir, oudmourte, tatare...Par ailleurs, les établissements d’enseignement se sont diversifiés.Il faut donc préparer des enseignants à cette diversité nouvelle de l’éducation.
Cependant la réforme de la formation des enseignants ne peut à elle seule régler les problèmes matériels auxquels est confronté le système d’éducation public dans son entier. Des solutions locales ont été trouvées : à Moscou par exemple le Maire a instauré le principe de gratuité du logement pour les enseignants qui acceptent d’aller travailler dans les zones déshéritées. Mais dans de nombreuses régions, c’est aujourd’hui l’école privée qui comble les lacunes du système d’enseignement public. Leur développement est concentré dans les grandes villes (Moscou, Saint-Pétersbourg, Rostov)et dans les régions ayant une tradition d’autonomie par rapport au centre : Tatarstan, Bachkortostan par exemple. Mais aucun établissement privé n’était enregistré dans 25 autres régions et dans 18 autres, on en comptait moins de 2. L’inégalité face à l’enseignement privé n’est pas seulement régionale : le prix de l’enseignement est presque gratuit ou symbolique dans certains établissements, alors que dans d’autres, très prestigieux, il peut atteindre 1000 à 2000 dollars le mois. Par conséquent, la clientèle s’est considérablement modifiée : à la fin des années 1980, l’école privée était surtout fréquentée par les enfants de l’intelligentsia, qui y cherchaient une autre forme d’enseignement. Aujourd’hui seuls les banquiers, les chefs d’entreprise et les hommes d’affaire peuvent se permettre de payer de telles sommes. Entre ces deux pôles extrêmes existent toute une variété d’écoles privées dont la vocation peut être aussi bien expérimentale que linguistique avec l’apprentissage des langues nationales. Mais si l’école privée peut parfois combler les lacunes pédagogiques de l’école publique, de par la sélection sociale et financière qu’elle instaure, elle ne peut assurer la fonction principale de l’éducation qui est l’intégration sociale." Oxana DUVALOVA
La Russie n'a jamais remonté la pente, vous vous faites berner par la propagande.
Les Russes sont archi soumis au modèle libéral, les oligarques y règnent en maître, cachés au peuple par le folklore et un discours violents.
C'est le même Etat "fort" à la Aymeric Chauprade, celui qui impose fortement le modèle libertarien.
Il y a une augmentation de la pauvreté, malgré la propagande qui dit évidemmment le contraire, ainsi qu' un accroissement de la disparité riches/pauvres, mais en Russie, le salaire gris est aussi culturel que l'alcoolisme, et que la propagande, ce n'est pas évident d'avoir des chiffres véritables en tous les cas.