B - Restauration scolaire et sponsoring
Les cantines scolaires sont régies par une Charte et la circulaire interministérielle du 25 juin 2001.
N’ayant pas la force contraignante d’une loi, elles interdisent a priori le sponsoring, sauf en ce qui concerne l’apposition de la marque propre de la société qui sous-traite les repas.
Le leader Sodexo, travaille tant dans la restauration des entreprises qu’avec les collectivités, il organise des espaces sur le modèle des campus à l’américaine et des animations « pédagogiques » .
Ce genre de sous-traitances privées engendré par une législation sur l’hygiène de plus en plus drastique, a augmenté les coûts et donc les prix qui ne cessent de croître, d’autant plus avec l’introduction du bio, sans compter les envolés à venir des denrées alimentaires.
Ces entreprises privées dont le but est de faire des bénéfices, composent des menus souvent peu équilibrés et qui arrivent sous vide avant d’être réchauffés.
Mauvaises matières grasses, mauvaises alliances de produits, beaucoup de sauces et d’enrobage, perte de vitamines des plats préparés à l’avance, etc.
Les enfants ne mangent pas ou peu d’autant que les collations du matin pour les petits, restent la norme malgré les démarches pour les supprimer (cela permet aux enseignants d’avoir un moment « calme » et dit « pédagogique »).
Il est évident que la dérive concernant la présence de marques publicitaires et tout à fait envisageable dans la mesure où les budgets des collectivités comme celui de l’Etat, se réduisent, que les coûts augmentent et qu’il faut bien trouver l’argent quelque part avant que les prix de la cantine ne deviennent complètement prohibitifs, ce qui est déjà le cas pour les familles modestes .
Les prix sont extrêmement variables selon le lieu géographique, les variations du simple au quadruple existent par exemple pour les revenus les plus bas quand elles sont plus dégressives pour les plus hauts revenus (exemple : repas de 0,80 à 3 euros à La Trinité (06), contre 3,70 à 7,10 à Thouaré-sur-Loire (44)).
On note un sorte de sponsoring larvé avec l’offensive des produits Max Havelaar dans les cantines.
Il est mentionné dans les menus les produits issus du commerce équitable avec le logo de cette marque dont le lien est d’ailleurs facilement établi puisque les mairies affichent et revendiquent fièrement cette démarche idéologique.
Problème des marques type « Saveur de l’année » (Monadia) qui travaillent avec les restaurations scolaires.
Problème des zones test des entreprises privées qui fonctionnent en partenariat avec les entreprises de restauration, elles testent les nouveaux produits sur les enfants avant de les mettre sur le marché (forme, saveurs), et dans l‘espoir que les enfants demandent les mêmes à la maison.
En échange, les entreprises de restauration sont rémunérées par ces marques.
C - Exploitation commerciale du temps de cerveau disponible
Plus précisément, il serait question de rentabiliser commercialement la mise en friche du cerveau de l’enfant, ou plus exactement son manque d’esprit critique, sa seule capacité de porosité à tout ce qu’on lui donnera à avaler.
L’utilisation des écrans (télévision, ordinateurs, consoles) ne serait pas si nocives pour un cerveau bien structuré.
Elle est dangereuse dans les trois premières années où l’enfant a principalement besoin d’un échange par le soin, le regard attentif, la communication les yeux dans les yeux, de sens qui se répondent, de bras qui le rassurent.
La structuration première du cerveau se fait in utero et les toutes premières années sont primordiales.
Ensuite, l’écran peut être utilisé de manière parcimonieuse et contrôlée.
Le temps de cerveau disponible se réduisant naturellement chez un enfant instruit correctement.
Et si évidemment la publicité a envahi cette part de marché, elle n’aurait aucun impact chez un enfant dont les parents assumeraient leurs responsabilités éducatives.
On a tendance à se décharger sur d’autres de nos propres carences. C’est au final, le parent qui autorise, le parent qui décide, lui qui installe le cas échéant, un contrôle parental s’il se rend bien compte de son absence d’autorité.
Le responsable de la dégénérescence éducative est moins au final le media, que le parent, lui-même soumis à l’idéologie de l’enfant roi et la politique familiale qui incite à se débarrasser de ses enfants plutôt que de s’en occuper (modes de garde contre salaire parental).
Dès la maternelle, les nouvelles méthodes engendrées par les pseudo « sciences de l’éducation » qui entendent mettre l’enfant au centre des savoirs, ne structurent pas le cerveau correctement.
Les méthodes globales (toutes les méthodes ne partant pas du plus petit élément pour aller vers le toujours plus complexe avec force exercices d’application, sont des méthodes globales) utilisées par la suite, ne sont pas celles qui obéissent aux lois neurologiques de notre cerveau. (Travaux de Roger Sperry, du Docteur Wettstein Badour, du Professeur Stanislas Dehaene)
La pensée est prémâché et avalée d’un bloc, c’est le plus souvent le dernier qui a parlé qui a raison.
La publicité occupe le vide laissé à la fois par le manque d’éducation parentale puis par le manque d’instruction.
L’éducation parentale effective favorisant l’entrée dans l’instruction qui seule, structure et permet l’accès à l’analyse, l’esprit critique.
Si l’on peut réglementer la publicité des chaînes publiques, il semble inenvisageable de légiférer de façon exhaustive en matière de publicité commerciale ciblant les enfants en ce qui concerne les medias privés et/ou étrangers, l’Etat outrepasserait ses prérogatives telles que nous les envisageons.
D - Les palliatifs
Si l’Omc et l’Ocde ont tablé sur l’échec de notre Education Nationale pour accélérer la fuite en avant et installer leur nouvel ordre éducatif mondial, les entreprises privées sont et demain davantage encore, les bénéficiaires de l’anéantissement de notre ancienne école de la transmission des savoirs.
1) Marché du soutien scolaire
Il n’a cessé de croître au fur et à mesure que l’inquiétude des parents allait grandissante, tant face à l’échec patent de l’école, que celui de leurs enfants, et que le marché de l’emploi se rétrécissait comme peau de chagrin.
En la matière, on trouve de tout à mettre dans son panier.
Nombreuses petites entreprises s’y sont cassées le nez tant les salaires bas des employés nécessite une gestion au plus près qui ne tient pas la concurrence face aux grandes qui peuvent se permettre de centraliser les coûts, publicitaires notamment.
Le résultat est au petit bonheur, la formation des maîtres, le plus souvent des étudiants, étant davantage évaluée sur le tas et si les familles y ayant recours sont en mesure de les évaluer.
Le secteur reste précaire et aléatoire, les cours sont demandés à la petite semaine, et les budgets des familles tendant à se réduire.
Les aides fiscales de l’Etat sont importantes même si là encore, elles baissent, et les enseignants reconnaissent à raison que l’état a là une bien étrange façon de financer le marché privé quand parallèlement il restreint les budgets attribués au service public.
L’utilisation du budget éducatif restant à redéfinir en réinstaurant une école de l’instruction quand aujourd’hui le système de l’éducation globale qui prend le pas, s‘avère tant improductif intellectuellement qu’il le deviendra à terme, économiquement.
2) Marché des logiciels ludo éducatifs
Dans ce domaine également, les grands groupes de jouets ont investi un secteur très rentable, permettant encore aux parents de se décharger de leur souci éducatif.
Le marché s’étend toujours davantage et a su s’adapter au nouvel ordre éducatif mondial.
A l’affût des derniers programmes qui changent sans cesse, faisant valoir toutes les différentes éditions pour mieux promouvoir leur produits.
La demande glissant peu à peu de l’édition traditionnelle aux logiciels informatiques, les bénéfices ne cessent de croître grâce aux faibles coûts de revient des supports.
On sait que l’usage des matériels ludo éducatifs n’est en aucune manière en rapport avec la quantité d’achat de ces produits qui sont vite délaissés par les enfants.
L’essentiel est basé sur le marketing, en partenariat avec les marques à la mode qui accordent des licences, la qualité du travail éducatif virtuel n’est d’ailleurs que la dernière des préoccupations, tant le marché se gagne davantage sur le packaging, la publicité, le marketing et les réseaux commerciaux.
On note que le niveau réel des enfants n’a cessé de régresser au fur et à mesure que les familles s’équipaient de matériels pédagogiques des plus sophistiqués .
Les écoles ont parfois recours a des supports éducatifs vendus dans le commerce.
3 ) Les réseaux d’influence, antirépublicains
On connaît assez les réseaux de gauche de l’Education populaire et de la Ligue de l’enseignement qui développent une myriade de réseaux tant sur notre territoire qu’au niveau international.
On sait aujourd’hui le partenariat qu’ils exercent avec l’Ocde et le Longlife Learning, au service du marché éducatif et du modèle marchand mondialiste.
On sait moins ce qui se passe du côté de la droite, si tant est que l’on soit capable de différencier la gauche de la droite dans ce domaine comme dans tous les autres, là encore, il ne s’agit que d’une différence de degré et non de nature.
Luc Chatel est né aux États-Unis et fut notamment spécialiste en marketing auprès du groupe L’Oréal et secrétaire d'État auprès du ministre de l'Économie, détails non sans signification pour devenir ministre de l'Éducation nationale française.
National étant un bien grand mot quand on sait que nos politiques en la matière n’ont cessé de saborder sa filiation héréditaire de transmission des savoirs pour s’aligner sur le Nouvel ordre éducatif mondial décidé dans les lointains organismes que sont l’Ocde, l’Omc, Fmi, et autres Banque mondiale.
Les qualifications du ministre le prédestinait à parachever l’œuvre de Xavier Darcos, qui, comme François Bayrou, autre de ses prédécesseurs, fut membre de l’association libérale « Créateur d’école » dont "(la) mission (fut) l'identification des verrous et les moyens de les faire sauter, (...)(préconisant) de ne pas tomber dans le piège de la réforme globale, mais identifier avec précision les actions nécessaires, tout en les rendant possible... ".
Elles exercent toute une forme de politique anglo saxonne antirépublicaine, c ’est la politique des «lobbies». Là où il a un marché, il y a un ou même des, groupes de pressions, concurrence oblige.
La nomination de Luc Chatel à l’Education n’est pas une coïncidence.
On se moquera de savoir qui de ces ministres, de leur philosophe libéral Philippe Némo, ou membres du Club de l’Horloge, fait partie des nombreuses associations, courants ou partis politiques qui appliquent les dogmes libéraux, certains ont pu changer de nom, mais on peut citer : Alternative libérale, Avenir de la culture, Sauvegarde retraites, Droit de naître, le GEFI, l’Institut pour la Justice, Contribuables associés, Institut pour la recherche sur les administrations publiques, l'association parlementaire pour la liberté de l'enseignement conduite par Jacques Barrot, Réseau liberté, Conscience politique, Catholiques pour la liberté économique, Sos-éducation, Fondation pour l'école, et petite dernière sur le marché, Lire Ecrire et son scoladon…
Peu importe leurs liens croisés ou tordus, il est de rigueur de n’émettre aucune filiation entre ses officines qui se veulent indépendantes , l’important étant surtout qu’elles appliquent toutes les mêmes « directives » libérales .
Pour nos partisans du tout économique, l’école est un marché comme un autre, et il est aberrant qu’il survive en France un service public en la matière comme dans d’autres.
Le cas de SOS-éducation est intéressant, la concurrence menant logiquement au monopole, c’est elle qui tient la corde.
A sa création, elle avait envoyer une pétition destinée à défendre la politique familiale française, en anglais, s’excusant en préambule de n’avoir pu traduire du fait de l’urgence !
Les similitudes entre la politique éducative qu’elle préconise et celle menée aux Etats-Unis avec l’idée d’un réseau d’établissements indépendants sur la base d’une chartre minimale imposée par l’Etat, sont flagrantes.
Ils souhaitent la mise en place d’écoles distinctes pour les enfants de « ceux qui ne lisent pas les mêmes journaux, ne votent pas pour les mêmes partis, n’ont pas les mêmes genres et styles de vie, etc. » Vision ultralibérale de l’éducation, on ne s’étonnera donc pas qu’elle proposa une conférence avec Yvon Gattaz, ancien président du MEDEF, à la questure de l’Assemblée Nationale, où elle a donc ses entrées.
Cette association rend un diagnostic correct du niveau catastrophique actuel des élèves. Mais la réponse qu’elle préconise est aussi effrayante que le mal, et elle se positionne d’ores et déjà sur une part du «marché éducatif».
Comme il l’est préconisé au niveau de l’OCDE ou de l’OMC, nos dirigeants devraient profiter de cet échec pour faire disparaître le service public de l’éducation nationale, celui qui, a priori devrait consister en une école républicaine forte, capable de transmettre à tous les élèves, quelles que soient leurs origines, sociale, confessionnelle, culturelle, un patrimoine commun de connaissances, une instruction qui serait un véritable ciment de la Nation et qui permettrait la promotion sociale de chacun.
SOS Education se targue d’exercer une certaine pression sur les gouvernements ( mais bien sûr, les lobbies n’existent pas en France), ainsi se vante-elle d’avoir abouti aux prises de position de Gilles de Robien sur les méthodes de lecture, avec toutefois le succès que l’on sait dans la pratique.
Les groupes de pression font partie du système mondialiste, ils génèrent un marché, mais on ne les laisse penser qu’ils exercent un pouvoir que dès lors qu’ils sont mainstreams (dans le courant dominant).
4) Les écoles hors-contrat, dérive libérale et problématique du chèque éducation
Il était également mainstream de s’aligner sur le processus anglo-saxon des écoles hors-contrat.
Si nous reconnaissons le libre choix de l’école entre écoles publiques et écoles privées, nous ne souhaitons qu’une instruction nationale, creuset de la nation.
Les écoles hors-contrat sont des écoles à la carte d’inspiration ultralibérale qui ont davantage une logique de rentabilité et de sélection par l’argent.
Leur idéologie libérale ne les empêchant pas de faire pression sur les gouvernements pour obtenir des aides fiscales, mais encore revendiquent-elles le Chèque éducation.
Le principe de l’école libérale est une catastrophe pour la cohésion nationale, elle a ouvert le champ à l’instauration d’une multitude d’écoles communautaristes, catholiques bien sûr, puisque la volonté affichée de la Fondation pour l’école par exemple, est d’investir les écoles privées sous contrat où elle voit un réseau captif, mais encore des écoles coraniques, kurdes, etc.
Le tout sans aucun contrôle.
La Fondation pour l’école n’a par exemple qu’une volonté de satisfaire une cliente, mais non de revenir aux méthodes traditionnelles d’instruction.
Ainsi a -t-elle mis en place, avant même de proposer à ses membres la façon de créer son école, un réseau de formation payant où il est proposé la méthode Montessori qui est une école appliquant les principes des nouvelles pédagogies jusqu’à leur paroxysme. L’enfant décidant par lui-même s’il aborde telle ou telle matière.
Les écoles hors-contrat s’inscrivent parfaitement dans le marché éducatif et les conceptions de l’Ocde puisqu’elles sont par essence attirées par les méthodes qui génèrent des flux financiers. Or les nouvelles pédagogies nécessitent sans cesse de nouvelles formations, d’une part parce qu’elles entretiennent un goût du nouveau pour le nouveau, mais encore parce qu’elles s’adaptent aussi à la demande de flexibilité demandée par les instances économiques et financières, c’est là encore leur intérêt économique.
Le concept de Chèque éducation est un concept mondialiste. Il paraît inopportun pour nous de continuer à l’utiliser.
Ce système a été initialement développé en 1990, dans la ville de Milwaukee (États-Unis) sous le nom de « school vouchers » et a depuis été mis en place au Chili (le Chili a servi de laboratoire mondialiste en matière d‘éducation, l‘ensemble du système scolaire a été privatiser ne laissant plus qu‘un reliquat public poubelle), en Suède (un des fers de lance des nouvelles pédagogies en Europe), aux Pays-Bas, à Hong-Kong (l’Asie, et tout spécialement la Corée du Sud est le meilleur élément du Nouvel ordre éducatif mondial) et dans plusieurs autres États des États-Unis. Il a par ailleurs été expérimenté, puis abandonné, au Royaume-Uni. Plus récemment, il a fait l'objet d'un large débat dans plusieurs cantons suisses, sans avoir été retenu.