Moati est aussi égocentré que Le Pen et ne se rend pas compte de la façon dont JMLP l'utilise, surveille ses faits, gestes et paroles devant lui étant certain que les meilleurs morceaux voulus par JMLP seront retenus.
Cette danse dont il parle, c'était du cousu main pour Moati et de la grande mise en scène de JMLP.
Cette danse précisément, censée montrer la joie et la sérénité d'un JMLP après la passation de pouvoir, reflète à peu près l'exact inverse de l'état dans lequel se trouvait JMLP, mais la précise version qu'il voulait donner à Moati en particulier.
JMLP veut toujours et sans cesse réécrire sa propre histoire, la romancer, construire sa légende, en faire un chef d'oeuvre quand elle est à bien des égards assez médiocre et surtout surfaite, dans la mesure où elle est entièrement fabriquée, voire, préfabriquée.
La scène des conseils à Marine reste typique, JMLP veut rester l’incontournable, la "sagesse" ^ ^ incarnée.
Il veut certes un peu humilier sa fille -qui se la joue fourbe comme elle sait si bien le faire, y compris avec son père.
Je suis personnellement très complice avec mon père, et c'est pour ça que lui comme moi nous disons ce que nous pensons en vrai, on sait se traiter de con quand on le pense vraiment et argumenter, on n'a pas peur de blesser et on sait rire de se traiter d'imbéciles, on écoute et on admet si les arguments sont valables.
Chez les Le Pen, c'est vicieux, malsain, faux-derche et lèche-cul tout à la fois.
Au passage, on note l'appel au staff, l'absence de sincérité de la marque des tribuns d'estrade, des faiseurs de tours, rien de spontané, rien de naturel, ça les trahirait.
Etre un "professionnel" de la politique, c'est, pour eux, être un pro du trémolo, un maître de l'entourloupe, une cantatrice chauve.
Moati savait évidemment filmer la poule aux oeufs d'or et ne se sent plus péter d'être admis dans (à) la cour Le Pen, lui, un juif.
Moati est un petit juif, un petit journaliste, comme il existe des petits juges, des gens petits.
Même s'il a un côté terriblement attachant parce qu'il est vivant, curieux, et sans doute le sent-on vulnérable, comme s'il portait encore le fardeau du juif reconnaissant envers ses bourreaux de le laisser respirer.
Bref, pas un juif normal puisqu'un juif normal, c'est un homme normal plus un héritage exceptionnel qui devrait faire de lui un homme fier, debout.
Pas un brosseur de souliers de parvenu, pas une carpette sur laquelle il autorise ce qui le fascine à s'essuyer, pas une larve qui n'ose pas devenir papillon sans l'autorisation de son prédateur.
Moati, c'est le Natalie Dessay du journalisme, il rachète en truculence ce qui lui manque en notes, la chanteuse admet ses carences solfégiques, Moati admet sa fascination presque morbide.