Il a une dizaine d'années, j'avais donné un entretien pour le Front à Femmes Actuelles.
C'est la direction qui avait transmis mon nom aux journalistes du Magazine.
A cette époque, je crois qu'il n'y a avait surtout aucune autre jeune femme à la fois correcte pour ce jeu médiatique et qui acceptait de le jouer.
La photo était bien, on avait visiblement cherché à me mettre en valeur en tant que jeune femme.
L'entretien avait été cordial et le rendu, honnête, même si l'angle était de capter le quotidien et le point de vue sociétale d'une militante ordinaire.
La seule différence est que l'on voyait une jeune femme frontiste collant dans les quartiers les plus difficiles de Nantes, et que l'entretien ne parlait ni de race blanche ni de détail au sujet de la Shoah, ni d'auto défense, ni de concours de robes aguicheuses.
Et pour cause, ce n'étaient ni mes préoccupations, ni celles du Front.
Ce ne sont pas les journalistes qui ont tant changé sur ce coup-là (même si je concède et avait même averti que le glissement médiatique allait suivre le penchant à droite), ce sont les propos frontistes qui ont changé.
Le discours officiel du Front n'était pas celui de l'antisémitisme, du racisme, de la justice privée ni de l’appauvrissement du discours et de la tenue politiques dans les années 92-2010.
On m'avait félicité pour cet entretien qui était simplement vrai.
Peut-être la direction est-elle satisfaite de l'effet superficiel rendu par les pages de Grazzia, je trouve pour ma part, qu'il est pitoyable, mettant en avant les traits les plus laids qui se cachent derrière le mouvement.
Antisémitisme, racisme, justice privée, débilité, voilà ce qui est mis en exergue et que les journalistes ont simplement ramassé en se baissant au niveau de jeunes filles qu'on a dû leur mettre complaisamment dans les pattes, toutes sur le modèle d'Anne-Sophie Leclere qui avait comparé madame Taubira à un singe.
Les miss-Marionnettes ont simplement montré que les vieux démons étaient toujours là, que Marine avait créé du jeune avec du vieux rance, qu'elle a fait revenir le Front à son niveau le plus bas en matière politique, que les jeunes ne sont pas encore assez formés et bien formés à défendre les grands principes et institutions qui ont fait la France.