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Textes externes - Page 3

  • Terrorisme, Claude Hermant et extrême-droite

    Alors que le mercenaire Claude Hermant est inquiété par la justice dans le cadre des derniers attentats terroristes, petit rappel :


    Un ancien du DPS révèle à «Libération» les activités de déstabilisation et d'infiltration menées en France et en Afrique.
    Ce témoin est un soldat perdu. Un soldat du Front national. Il révèle, à visage découvert, l’existence jusqu’en 1999 d’un groupe paramilitaire secret au sein du FN. Non pas celui des gros bras déjà connus, mais ce qu’il appelle «30 à 60 fantômes»: une sorte de «service action» du FN, mis en place par Bernard Courcelle, l’ancien chef du DPS ­ de 1994 à 1999. Claude Hermant, 38 ans, a été membre du service d’ordre du FN, Département Protection et Sécurité, DPS, pendant six ans.
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    Recruté par Courcelle, il a suivi son patron, début 1999, lors de la scission du Front. Mal lui en prend. Courcelle, qui a annoncé son ralliement à Bruno Mégret, est chargé d’une mission de sécurité par le Congo de Denis Sassou N’Guesso. Il fait partir Hermant, et plusieurs membres de l’ex-DPS, à Brazzaville. L’opération tourne mal. Hermant est incarcéré durant sept mois, avant d’être gracié par le président Sassou (Libération du 14 mai). Courcelle est venu témoigner contre lui. Libéré, Hermant coupe les ponts. Le service d’ordre auquel il a appartenu s’est scindé en deux: les uns sont restés au DPS de Le Pen, les autres ont rejoint le DPA (Direction Protection Assistance) de Bruno Mégret.

    «Fantômes».«Le DPS est actuellement fragilisé, car en pleine restructuration sur les deux Fronts, écrivait Hermant à la justice congolaise en 1999, il est du pouvoir médiatique d’effacer définitivement cette armée des ombres en faisant éclater la vérité.» Il parle d’un «système hors la loi», dont il désigne «la tête pensante»: Courcelle. Une force de frappe secrète chargée, selon Hermant, d’infiltrer les «ennemis» (Ras l’Front ou SOS Racisme) et des bandes de jeunes susceptibles d’accentuer le climat d’insécurité dans certains quartiers, non acquis au Front national. Bernard Courcelle, ancien capitaine d’un régiment de parachutistes d’infanterie de marine et ex-informateur de la DPSD (direction de la protection et de la sécurité de la Défense), aurait calqué sa structure de sécurité sur celle des services spéciaux. Un service action, un service de renseignement et un découpage territorial de la France en six grandes zones géographiques calquées sur les zones militaires.

    Hermant n’est associé à la structure dite des «fantômes» qu’en 1997. Auparavant, il est rodé et testé à des missions de sécurité ou des combats de rue à l’occasion des meetings du FN ou de contre-manifestions. Dans cette période, Hermant rejoint la crème du DPS, un «groupe de choc» composé de 200 ex-militaires ou baroudeurs sur la touche. Tantôt enrôlés sous le vocable d'«unité mobile d’intervention» (UMI), dotés d’un équipement semblable à celui des CRS, les gros bras endossent aussi une tenue civile plus discrète, dite «tenue numéro deux», pour infiltrer des associations ou mener des «expéditions punitives» dans des banlieues. Ces faits ont été relatés par la commission d’enquête parlementaire de l’Assemblée nationale, dans son rapport de mai 1999. Le député Bernard Grasset (PS) en dressait un constat accablant: «Loin du service d’ordre classique […], c’est un mouvement aux accents paramilitaires marqués, qui n’hésite pas à provoquer, intimider voire "faire le coup de poing". Tour à tour service d’ordre musclé, pseudo-police, garde prétorienne et service de renseignement, il inscrit son action dans un substrat de violence et de haine typique de la culture d’extrême droite.»

    Barbouzeries. Pour les combats de rue, Hermant a le profil. Sportif de haut niveau, champion de boxe américaine, catégorie super-lourds, dans les années 80, para, il a fait ses classes à Beyrouth au 1er régiment de chasseurs parachutistes, il a combattu à deux reprises en Croatie dans la 106e brigade de volontaires étrangers. En 1997, Hermant suit 90 jours de formation intensive au siège du FN, destinée à lui apprendre les rudiments de l’action clandestine. Libération a pu consulter les feuillets remis aux stagiaires «fantômes». Il y est question d’espionnage, «buts et formes». De la «conduite à tenir pour éviter d’être compromis». Du «recueil de documents, plans ou matériels (vol, photographies)». Des directives liées au secret en général («le nom des chefs ne doit pas être divulgué à des inconnus»). Des fiches techniques ­comprenant des recettes miracles pour fabriquer des explosifs sont aussi distribuées par les instructeurs.

    Le secret est total. «Il est évident qu’un tel programme ne peut fonctionner qu’en distribuant des moyens financiers aux "fantômes", expliquait Hermant à la justice congolaise. Ils sont indétectables, car ils fonctionnent avec de faux papiers, fournis par Courcelle, et de beaucoup d’argent liquide. Il leur interdit de téléphoner, écrire ou faire quelque chose qui laisserait des traces et relierait le "fantôme" au Front ou à Bernard Courcelle. Ils sont nomades et indépendants».

    Le coût financier de cette structure est chiffré par Hermant à plusieurs millions de francs annuels. Un budget que Courcelle aurait couvert lui-même, par des opérations internationales de mercenariat ou de vente d’armes, comme ses ventes d’armes aux forces tchétchènes, via la Croatie. En 1998, les services de police ont d’ailleurs détecté, grâce à leurs indicateurs, des circulations d’armes de guerre ­d’origine croate­ parmi les membres du DPS.

    Claude Hermant témoigne d’autres projets africains. Projets putschistes, barbouzards, généralement rétribués assez chers. La dernière opération aurait visé à l’élimination de l’ancien ministre des Finances congolais réfugié en France, Moungounga N’Guila, à la demande du ministre de l’Intérieur congolais Pierre Oba. Opération finalement annulée, en mars 1999. Niché dans l’appareil frontiste, le groupe «opérationnel» de Courcelle était donc utilisé pour des missions qui dépassaient largement le cadre du FN. L’enquête que devraient provoquer ces révélations dira jusqu’à quel niveau le Front national a pu être informé des barbouzeries de Courcelle. En 1999, le DPS avait échappé de peu à la dissolution. L’explosion du FN avait rassuré les parlementaires. «La réponse qui doit être apportée aux agissements du DPS, écrivait ainsi le député Bernard Grasset, doit s’inscrire dans le présent, caractérisé par la scission de fait du service d’ordre du FN.» Une conclusion bien timorée au terme de plusieurs dizaines d’auditions, dont celle de Bernard Courcelle, qui a depuis pris ses quartiers au Bénin.

    Un ancien du DPS révèle à «Libération» les activités de déstabilisation et d'infiltration menées en France et en Afrique.
    LIBERATION.FR

     

  • Terrorisme et fournisseurs d'extrême-droite

    Publié le Vendredi 23 Janvier 2015 à 06h25

    Commencée mardi, la garde à vue de Claude Hermant, une figure de l’ultra-droite régionale, s’est achevée vendredi midi. Les enquêteurs de la PJ de Lille l’ont amené au palais de justice, ainsi que sa compagne et un autre homme. Les trois personnes ont été présentées au juge d’instruction en charge de ce dossier de trafic d’armes en bande organisée.

    Placement en détention

    On ignore si elles ont été mises en examen ou si le débat sur le fond avec le juge a été différé. Quoi qu’il en soit, elles sont ensuite redescendues voir le juge des libertés et de la détention (JLD), qui leur a signifié leur placement en détention. Ces informations parcellaires s’expliquent par l’étrange chape de plomb qui pèse sur cette affaire. La raison ? « Il y a du lourd », soufflait un avocat. Me Maxime Moulin, conseil de Claude Hermant annonçait d’emblée un « black-out total ». Imité par Me Guillaume Ghestem, avocat de la compagne, et Me Éric Kuchcinski, défenseur du troisième suspect. Comme dans un film muet, on a vu derrière les couloirs vitrés les mis en cause entrer et sortir, l’un après l’autre, de l’audience à huis clos du JLD.

     

     

     

     

     

     

     

    Régions > Mouscron > Actualité

    Opération à Comines: les armes des attentats de Paris seraient liées à un habitué de l'extrême-droite flamande

    R.D.

    Mardi soir, une opération policière d’envergure menée à Comines visait à fouiller le domicile de Claude Hermant, figure notoire de l’extrême droite radicale française. Ce trafic d’armes aurait un lien avec les actes terroristes qui ont secoué la France en ce début d’année, porte de Vincennes, dans le magasin Hyper Cacher. Entre les mains de Coulibaly, des armes de guerre fournies par un radical installé chez nous, en Belgique..

    
Le domicile de Claude Hermant a été perquisitionné à Comines.

    D.R.

    Le domicile de Claude Hermant a été perquisitionné à Comines.

    Le domicile cominois de Claude Hermant a été ciblé par les autorités car il était suspecté d’être une cache d’armes. Si l’opération n’a pas permis de mettre la main sur les armes recherchées, plusieurs « documents pouvant intéresser l’enquête » ont été saisis.

    Selon certains riverains, évacués parmi les derniers, il s’agirait de deux gilets pare-balles et de 4 caisses en carton au contenu toujours inconnu.

    Le trafic d’armes organisé par Claude Hermant concernerait principalement des armes démilitarisées importées de Tchéquie. Notamment de puissants fusils-mitrailleurs de type « Skorpion ».

    Selon de nouvelles informations fournies par nos confrères de la Voix du Nord, certaines armes de ce trafic auraient servi aux actes terroristes survenus à Paris entre le 7 et le 9 janvier. La police judiciaire de Lille se penche sérieusement sur l’affaire de la prise d’otage dans l’Hyper Cacher. Les armes en possession de Coulibaly pourraient provenir des stocks de Claude Hermant.

     

     

    Un ancien du DPS révèle à «Libération» les activités de déstabilisation et d'infiltration menées en France et en Afrique.
    Ce témoin est un soldat perdu. Un soldat du Front national. Il révèle, à visage découvert, l’existence jusqu’en 1999 d’un groupe paramilitaire secret au sein du FN. Non pas celui des gros bras déjà connus, mais ce qu’il appelle «30 à 60 fantômes»: une sorte de «service action» du FN, mis en place par Bernard Courcelle, l’ancien chef du DPS ­ de 1994 à 1999. Claude Hermant, 38 ans, a été membre du service d’ordre du FN, Département Protection et Sécurité, DPS, pendant six ans.
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    «Fantômes».«Le DPS est actuellement fragilisé, car en pleine restructuration sur les deux Fronts, écrivait Hermant à la justice congolaise en 1999, il est du pouvoir médiatique d’effacer définitivement cette armée des ombres en faisant éclater la vérité.» Il parle d’un «système hors la loi», dont il désigne «la tête pensante»: Courcelle. Une force de frappe secrète chargée, selon Hermant, d’infiltrer les «ennemis» (Ras l’Front ou SOS Racisme) et des bandes de jeunes susceptibles d’accentuer le climat d’insécurité dans certains quartiers, non acquis au Front national. Bernard Courcelle, ancien capitaine d’un régiment de parachutistes d’infanterie de marine et ex-informateur de la DPSD (direction de la protection et de la sécurité de la Défense), aurait calqué sa structure de sécurité sur celle des services spéciaux. Un service action, un service de renseignement et un découpage territorial de la France en six grandes zones géographiques calquées sur les zones militaires.

    Hermant n’est associé à la structure dite des «fantômes» qu’en 1997. Auparavant, il est rodé et testé à des missions de sécurité ou des combats de rue à l’occasion des meetings du FN ou de contre-manifestions. Dans cette période, Hermant rejoint la crème du DPS, un «groupe de choc» composé de 200 ex-militaires ou baroudeurs sur la touche. Tantôt enrôlés sous le vocable d'«unité mobile d’intervention» (UMI), dotés d’un équipement semblable à celui des CRS, les gros bras endossent aussi une tenue civile plus discrète, dite «tenue numéro deux», pour infiltrer des associations ou mener des «expéditions punitives» dans des banlieues. Ces faits ont été relatés par la commission d’enquête parlementaire de l’Assemblée nationale, dans son rapport de mai 1999. Le député Bernard Grasset (PS) en dressait un constat accablant: «Loin du service d’ordre classique […], c’est un mouvement aux accents paramilitaires marqués, qui n’hésite pas à provoquer, intimider voire "faire le coup de poing". Tour à tour service d’ordre musclé, pseudo-police, garde prétorienne et service de renseignement, il inscrit son action dans un substrat de violence et de haine typique de la culture d’extrême droite.»

    Barbouzeries. Pour les combats de rue, Hermant a le profil. Sportif de haut niveau, champion de boxe américaine, catégorie super-lourds, dans les années 80, para, il a fait ses classes à Beyrouth au 1er régiment de chasseurs parachutistes, il a combattu à deux reprises en Croatie dans la 106e brigade de volontaires étrangers. En 1997, Hermant suit 90 jours de formation intensive au siège du FN, destinée à lui apprendre les rudiments de l’action clandestine. Libération a pu consulter les feuillets remis aux stagiaires «fantômes». Il y est question d’espionnage, «buts et formes». De la «conduite à tenir pour éviter d’être compromis». Du «recueil de documents, plans ou matériels (vol, photographies)». Des directives liées au secret en général («le nom des chefs ne doit pas être divulgué à des inconnus»). Des fiches techniques ­comprenant des recettes miracles pour fabriquer des explosifs sont aussi distribuées par les instructeurs.

    Le secret est total. «Il est évident qu’un tel programme ne peut fonctionner qu’en distribuant des moyens financiers aux "fantômes", expliquait Hermant à la justice congolaise. Ils sont indétectables, car ils fonctionnent avec de faux papiers, fournis par Courcelle, et de beaucoup d’argent liquide. Il leur interdit de téléphoner, écrire ou faire quelque chose qui laisserait des traces et relierait le "fantôme" au Front ou à Bernard Courcelle. Ils sont nomades et indépendants».

    Le coût financier de cette structure est chiffré par Hermant à plusieurs millions de francs annuels. Un budget que Courcelle aurait couvert lui-même, par des opérations internationales de mercenariat ou de vente d’armes, comme ses ventes d’armes aux forces tchétchènes, via la Croatie. En 1998, les services de police ont d’ailleurs détecté, grâce à leurs indicateurs, des circulations d’armes de guerre ­d’origine croate­ parmi les membres du DPS.

    Claude Hermant témoigne d’autres projets africains. Projets putschistes, barbouzards, généralement rétribués assez chers. La dernière opération aurait visé à l’élimination de l’ancien ministre des Finances congolais réfugié en France, Moungounga N’Guila, à la demande du ministre de l’Intérieur congolais Pierre Oba. Opération finalement annulée, en mars 1999. Niché dans l’appareil frontiste, le groupe «opérationnel» de Courcelle était donc utilisé pour des missions qui dépassaient largement le cadre du FN. L’enquête que devraient provoquer ces révélations dira jusqu’à quel niveau le Front national a pu être informé des barbouzeries de Courcelle. En 1999, le DPS avait échappé de peu à la dissolution. L’explosion du FN avait rassuré les parlementaires. «La réponse qui doit être apportée aux agissements du DPS, écrivait ainsi le député Bernard Grasset, doit s’inscrire dans le présent, caractérisé par la scission de fait du service d’ordre du FN.» Une conclusion bien timorée au terme de plusieurs dizaines d’auditions, dont celle de Bernard Courcelle, qui a depuis pris ses quartiers au Bénin.

    Un ancien du DPS révèle à «Libération» les activités de déstabilisation et d'infiltration menées en France et en Afrique.
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    Je suis d'accord avec une bonne partie du texte, mais personnellement je ne peux valider la référence à la prétendue liberté d'expression d'un Dieudonné ou d'un Zemmour qui sont à mes yeux de dangereux déstabilisateurs de l'Etat et de l'unité nationale, l'un par son antisémitisme, l'autre par son islamophobie, et pas seulement, ainsi que la référence au libertarien Snowden dont l'idéologie et les réseaux (dont sont d'ailleurs Dieudonné, Soral et autres Zemmour) tentent d'assassiner mon pays dans ses fondements.

    Quant à la Manif, voir Liberman faire son Charlie, c'est amplement suffisant, il n'y aurait rien d'autre à rajouter que ce dessin représentant l'extrême-droite israélienne avec la pancarte "Je suis Charlie" pour que Charlie soit assassiné une seconde fois, s'il ne se mourrait pas déjà, Charb le rebelle dans les bras d'une femme, avocat d'affaires, ministre UMP, c'était déjà l'image de cet anarchiste qui baise (pour rester dans la caricature) un corps dont les reins sont ceux de Sarkozy et la tête, celle du MEDEF.

     

    Mais les gens sont sidérés, il leur fallait une messe.

     

    Aurelien Denizeau"Parodie "républicaine"

    La Marche Républicaine de dimanche se voulait-elle un rassemblement de citoyens unis pour dénoncer le terrorisme, rendre hommage aux victimes et défendre les valeurs républicaines? C'est râté. En quelques heures, les vautours de la politique française comme internationale l'auront transformé en une espèce de vaste parodie, qui frise l'insulte à la mémoire des 17 victimes des attentats ayant ensanglanté Paris.

     

     

    L'idée d'une manifestation à peine lancée, tous les partis se sont précipités dessus pour en récupérer un bout. Le FN a été le grand cocu de l'affaire. Lui qui espérait regagner l'onction des autres partis à l'occasion de cette marche en a été mis à l'écart sans autre procès. Le parti n'est pourtant pas connu pour avoir été laxiste envers la menace djihadiste. Mais le sectarisme a parlé, et le FN a raté cette belle occasion de goûter au juteux gâteau que les autres partis se partagent avec appétit.

    Le président Hollande et son Premier Ministre Manuel Valls sont naturellement en tête du cortège, trop heureux de cette ocasion de regagner - du moins le pensent-ils - un peu de ce crédit qu'ils avaient totalement perdus. Oubliés, les appels à la censure contre Dieudonné, Tariq Ramadan ou Eric Zemmour! Oublié, le soutien sans faille aux djihadistes syriens, dont les frères Kouachi étaient d'éminents représentants! Le PS découvre soudain les vertus de la liberté d'expression et le danger djihadiste (ils n'ont pas été jusqu'à inviter les gouvernements syrien ou irakien, pourtant en pointe dans cette lutte, à manifester...)

    Une telle occasion ne pouvait être loupée par l'UMP, dont les gros bataillons défilent, d'Alain Juppé à François Fillon, en passant par Jean-François Copé (qui vole un pain au chocolat finit djihadiste, c'est évident...) Cette manifestation ne sera donc plus un rassemblement de citoyens, mais une tribune d'expression et de publicité de différents partis politiques, ainsi que d'autres mouvements (qui vont des LGBT au CRIF, en passant par le CCIF, SOS Racisme, et les divers représentants religieux). 

     

    Les manifestants auront la chance d'avoir à leurs côtés d'autres éminents représentants de la République et de la liberté d'expression, venus du monde entier.

    Voyez plutôt. 

    Petro Porochenko, l'allié des néo-nazis ukrainiens. Néo-nazis à côté desquels le FN fait figure de parti gauchiste. 

    Avidgor Libierman, ministre des Affaires Etrangères israélien et dirigeant du parti d'extrême-droite "Israel Beytenou", à qui l'on doit l'idée pittoresque d'utiliser la bombe nucléaire contre la bande de Gaza, accompagné du ministre des Affaires religieuses, Naftali Benett, président d'un autre parti d'extrême-droite (tendance religieuse), qui ne voyait "aucun problème" au fait d'avoir "tué beaucoup d'Arabes" dans sa vie (enfin, tant que le FN n'est pas invité, la morale est sauve, n'est-ce pas?).

    Ahmet Davutoğlu, premier ministe de la Turquie, pays où un journaliste est menacé de neuf ans de prison pour... avoir caricaturé le Premier Ministre Erdoğan.

    Jean-Claude Juncker, délinquant fiscal désormais reconnu.

    Divers présidents africains dont l'autoritarisme n'est égalé que par la corruption, et qui infligent aux journalistes de leurs pays respectifs un sort que l'on n'aurait sûrement guère apprécié à Charlie Hebdo. 

    Eric Holder, ministre de la Justice américain, le même qui s'était chargé des poursuites contre Edward Snowden, Chelsea Manning, et qui semble soudainement découvrir les vertus de l'irrévérence et de la liberté d'expression. 

    Des ministres du Qatar, d'Arabie Séoudite et des Emirats Arabes Unis, grandes démocraties connues pour leur défense de la liberté d'expression (les 50 coups de fouet reçus hier par un journaliste saoudien pour blasphème en témoignent sûrement) et leur lutte sans faille contre le fondamentalisme islamique et le djihadisme. 

    Sans oublier les incontournables de la droite austéritaire européenne: Angela Merkel, David Cameron, Mariano Rajoy, et tout l'appareil de l'OTAN (au cas où l'on n'aurait pas compris que l'avenir, c'est l'occidentalisme, qu'on se le dise!)

     

    Nul doute que ceux qui auront refusé de participer à cette mascarade seront taxés de tous les noms - en particulier s'ils portent un patronyme à consonnance étrangère. Nul doute non plus qu'il existe parmi les gens qui vont marcher d'innombrables citoyens sincères dans leurs revendications, et qui ne sont pas responsables de la récupération politicienne de la marche; à ceux-là, on ne pourra que conseiller de se boucher le nez. 

     

    Et terminons par citer du Charlie Hebdo: c'est dûr d'être aimé par des cons !"

  • Où est Charlie quand on ne s'autorise pas à réfléchir ?

    La durée de leur fuite, des terroristes trop calmes, le manque de protection de la rédaction de l’hebdomadaire satirique, les armes des terroristes… Aldo Giannuli, expert des services secrets italiens, n’est pas convaincu par la version officielle.

    Lors de cette funeste journée du 7 janvier 2014, date marquée à jamais comme synonyme de la mort de 12 personnes lors de l’attentat terroriste contre Charlie Hebdo, l’hypothèse d’un complot faisait déjà son chemin.

    Et aujourd’hui, ce n’est ni plus ni moins qu’Aldo Giannuli, experts des services secrets italiens, qui publie un article sur le blog de Beppe Grillo.

    Il est fort possible que cet attentat soit l’œuvre d’individus d’une toute autre importance… C’est très louche.

    Aldo Giannuli

    Selon lui, cette tragédie porte bel et bien la trace de l’extrémisme religieux, mais « cette affaire sent le cramé »...

    Les éléments qui le portent à penser cela ? Des papiers d’identité « oubliés » dans la voiture, à la durée importante de la fuite des terroristes, en passant par la protection très réduite de la rédaction de l’hebdomadaire satirique et les armes que possèdent les auteurs de l’attentat.

    Comme dans la plupart des grandes affaires (Kennedy, l’attentat de piazza Fontana, Olof Palme, le 11-Septembre, la mort d’Oussama Ben Laden, etc.), quelque chose cloche, et de nombreuses interrogations s’imposent. Comment est-il possible qu’un objectif aussi sensible que la rédaction de Charlie Hebdo ait été si peu protégé ? Où les auteurs de l’attentat se sont-ils procurés ces armes ? Ils les ont ramenées de Syrie ? Mais le plus important, c’est ceci : avez-vous déjà vu des terroristes qui vont commettre un attentat en prenant soin d’emmener leur pièce d’identité, et qui l’oublient ensuite dans la voiture ?

    Aldo Giannula, expert des services secrets italiens

    Des doutes auxquels s’ajoutent les suivants :

    On n’a jamais vu ça : des terroristes qui passent à l’action et perdent autant de temps durant leur fuite, après avoir participé à deux affrontements à l’arme à feu, contre une voiture de police notamment. Ils ramassent une chaussure puis oublient un gant. Et comment se fait-il qu’aucun blocage routier n’ait été mis en place dans la zone ? En plein centre de Paris, il doit y avoir de très nombreuses voitures de police. Et Paris est loin d’être une ville où la circulation est fluide…

    Aldo Giannula

    Et l’expert des services secrets italiens de conclure :

     

    Je crois qu’il s’agit en effet d’une piste djihadiste, c’est hautement probable étant donné le contexte, cette affaire date de près de 10 ans. Mais cela ne signifie pas qu’il ne puisse pas y avoir d’autres personnes impliquées dans cette affaire. Ni qu’on n’ait pas purement et simplement laissé faire les terroristes. Les services secrets s’attendaient sans doute à quelque chose, mais peut-être pas de cette ampleur. Il est également possible que les enquêteurs cachent quelque chose qui n’a rien à voir avec cette tragédie, et que ce qu’ils cachent pourrait sortir au grand jour. Et ils veulent peut-être éviter que ces informations soient révélées. Je pense qu’il est tout à fait possible que les personnes impliquées soient bien plus nombreuses, entre commanditaires, cerveaux, mercenaires, infiltrés, dirigeants ou cellules isolés.

    Aldo Giannu