Gérard Depardieu est parvenu à se hisser au rang d'icône de l'extrême-droite, et non sans raison, on l'a entendu s'en prendre à ceux qui ne vivaient que de l'argent public, aux fonctionnaires de l'Etat, quand lui, Gérard l'entrepreneur le magnifique, avait investi à ses risques, et avait bien mérité d'être riche et de cracher à la gueule de tous du haut de son pognon de droit quasi divin dû à son statut d'Hercule du septième art, demi-Dieu de la finance, et sainteté libérale libertaire.
Depardieu oublie qu'il doit aussi sa fortune au public et à notre société.
Croit-il vraiment que c'est dans la misère et la corruption russes qu'il aurait pu tourner et vendre ses films ?
Qu'est-ce que c'est que ces gens qui se croient faits tout seuls quand ils ont évidemment été portés par tous les autres !
La France s'honore d'avoir des serviteurs publics, des fonctionnaires, des institutions publiques qui ont fait son histoire et sa grandeur.
Lui se croit autorisé à insulter ce qui sont nos trésors les plus précieux.
Ce minable ne sait que cracher sur la France à qui il ne sent pas reconnaissant quand elle lui a tout donné.
Qu'il dégage, bon débarras, et qu'il engraisse encore davantage dans son or, s'il croit pouvoir dormir sur ses deux oreilles, que veut-il, être encore plus gras et plus con qu'il ne l'est déjà ?
Il aura bien du mal.
Depardieu, c'est l'histoire d'un vrai voyou qui a rencontré une bourgeoise en mal de sensations fortes et qui a cru rebeller en s'offrant une racaille comme mari, qu'elle a introduit dans le milieu bourgeois et cultivé de Paris.
C'est cet affrontement entre deux mondes qui a fait de lui ce qu'il est.
Le Tout-Paris avait envie de s'encanailler, le mai 68 bourgeois voulait se frotter au peuple, mais par intermédiaire interposé.
Ils en ont pris un et en ont fait un bouffon-roi.
Il était analphabète, le cinéma avait besoin d'une gueule, il a joué Depardieu toute sa vie, interprétant son propre rôle jusqu'à l'auto caricature à outrance.
Le talent improvisé, je n'y crois pas beaucoup, nous avons d'excellentes écoles d'arts dramatiques en France, le niveau y est très élevé, les concours difficiles et encore plus sélectifs qu'une entrée en prépa ou en médecine.
C'est à ce niveau-là que l'on trouve talent et travail réunis, pas dans le rôle récurrent d'un Depardieu s'auto interprétant à chaque rôle.
Les écoles d'art ne viennent pas du néant, elles sont l'accumulation de nos connaissances en la matière depuis des siècles.
La France est mère des arts, des lettres et des sciences, il y a eu évidemment une transmission en la matière dans ce domaine comme partout.
Voyez la commedia dell'arte.
Signifiant littéralement « théâtre interprété par des gens de l’art », c'est-à-dire des comédiens professionnels.
C'est de l'improvisation.
Mais comme dans tout art, et en musique notamment, l'improvisation n'est permise que lorsque l'on a la maîtrise.
Il est de bon ton aujourd'hui avec les nouvelles pédagogies, d'avoir inverser l'ordre des apprentissages.
C'est une grande hérésie, une méconnaissance des mécanismes d'apprentissages, en particulier au niveau neuronal.
J'ai été la première à encenser le Pygmalion de Georges Bernard Shaw et à en avoir donné une explication originale au regard de l'apprentissage, des pédagogies de transmission et du comportement du cerveau.
Depardieu a certes avalé quelques billes lors de sa rééducation orthophonique, mais l'oeuvre de Shaw est une fiction, une métaphore, une interprétation accélérée avant l'heure des travaux en neurosciences de la plasticité du cerveau.
Depardieu, c'est resté une farce.
Même s'il s'est remarquablement adapté, il est devenu un parfait vieux con de bourgeois, tout en ayant gardé l'esprit racaille et la mauvaise éducation qui ont fait son charme.
Soit le parfait imbécile d'extrême-droite.
Il en vient naturellement à dénigrer la démocratie, la civilisation, et à se permettre de voyager financièrement entre démocratie et impérialisme bananier.
Ce taré en est là, à se pâmer devant une dictature corrompue, un pays au système éducatif, de santé, de services publics déplorables qu'il nous ferait prendre pour le summum de la civilisation.
Il faut qu'il arrête l'alcool, mais les pires malades sont sans doute encore ceux qui l'écoutent et le suivent ...
Qu'il se barre, c'est comme il veut, mais qu'il le fasse en crachant sur la France et en encensant une dictature folklorique, on a le droit et même le devoir en tant que politique, de le remettre à sa place.