Le petit agriculteur, c'est comme le petit entrepreneur, c'est fait pour crever, mais au passage, c'est fait pour lui montrer, avant qu'il ne meurt, qu'il est un incapable.
Car le système libéral n'est pas fait pour le petit, et alors même qu'il essaie de le lui faire croire. Self-made man, responsabilité individuelle, que de mythe on nous fait gober, pour nous manger tout cru.
Quel petit peut résister, sans contrôle et protection de l'Etat, à la rationalisation des coûts du plus gros que lui ?
Toutes les marges du gros seront placées, leur financiarisation permettra au gros de vivre davantage de cette activité que du produit même de ses ventes.
La concentration des coûts de gestion, jusqu'aux subventions qu'il sera allé marchander contre chantage à l'emploi, tout est en place pour tuer les petits qui, le temps d'une opération flexible, pourront toujours servir de produits d'appoint aux gros en sous-traitance, permettant de ne pas dépendre des dernières contraintes, bientôt destinées à toutes disparaître sous les mêmes pressions, des contrats de travail trop "indéterminées".
La sécurité de l'emploi, c'est surtout la sécurité du non-emploi par l'employeur, qui demande toujours à avoir un employé qu'il peut tordre à ses envie et mesures, et qui doit naturellement encaisser le tout, au nom du progrès, au moins.
Car, on vous répétera que c'est le nouveau sens de l'histoire, que si l'on ne s'engage pas dans ce système, dans cette mondialisation, on est forcément dépassé, arriéré.
Il est certain qu'à ce jeu, mieux vaut être bien placé, si l'on est resté au bord du chemin dans la course, on n'est pas armé pour suivre le courant dominant, dans tous les sens du terme.
Celui qui n'aura pas su dominer l'autre à un moment ou à un autre, a raté sa vie, pas de Rolex, pas de crédit, pas de bol et sans doute pas de boulot à terme.
L'incapable, le nuisible, l'assisté, accepter l'aumône des surplus alimentaire dont l'industrie se débarrassera avec autant de plaisir de faire une business-BA, que les stocks et gestion d'invendus ont un coût, que le raté avalera bien, dans un dernier effort collectif.
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