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  • Ces pro-russes formés par les libertariens américains (où l'on reparle de la filiation états-unienne de l'"Institut pour la Démocratie et la Coopération")

     
     
     
     
     
     
     

    mercredi 5 février 2014

    Le réseau pro-russe derrière la campagne de diffamation anti-ukrainienne

     
    J'observe une forte vague de faux reportages, incorrects et exagérés qui surestiment l'importance de l’extrême droite dans les manifestations pro-européennes actuelles en Ukraine. Alec Luhn, journaliste de The Nation résidant à Moscou (Russie), écrit sur « le nationalisme ukrainien au sein de l'Euromaïdan », Seumas Milne a déclaré dans les pages deThe Guardian, qu'en « Ukraine, les fascistes, les oligarques et l'expansion occidentale sont au centre de la crise », tandis que Eric Draitser « analyste géopolitique indépendant » autoproclamé écrit sur son propre site Stop Imperlialism (plus tard publié aussi par Centre for Research on Globalization), que la « violence dans les rues ukrainiennes [...] est le dernier exemple de la croissance d'une forme la plus insidieuse du fascisme en Europe depuis la chute du Troisième Reich ».

    Ces articles et beaucoup d'autres sont tous écrits sur un modèle similaire et leur but est de discréditer l'Euromaïdan comme une manifestation fasciste, néonazi ou, au moins, d’extrême droite.

    Chaque mobilisation politique de masse en Ukraine est accompagnée de tentatives visant à compromettre le soulèvement du peuple, en les associant aux radicaux de droite. Cela s’applique non seulement aux soulèvements ou protestations, mais aussi aux événements importants. Par exemple, quelques semaines avant le championnat de football Euro-2012, la presse britannique a hystériquement accusé les Ukrainiens de racisme et de xénophobie et a averti que toute personne de couleur qui arrive en Ukraine pour le match de foot serait inévitablement et immédiatement tuée. A la fin du championnat, aucun magazine britannique ne s’est excusé auprès des Ukrainiens quand il a été constaté qu’il n’y a eu aucun incident lors du championnat raciste impliquant les fans ukrainiens.

    La campagne actuelle de diffamation de l'Euromaïdan est la plus forte attaque sur la société civile ukrainienne et la politique démocratique. Des attaques similaires ont aussi eu lieu dans le passé, bien que leur intensité n'ait jamais atteint le niveau d'aujourd'hui. Lors de la « Révolution orange » le régime ukrainien semi-autoritaire sous la présidence de Leonid Koutchma avait aussi tenté de souiller le candidat démocratique à la présidence, Viktor Iouchtchenko, en l'associant à l'extrême droite. Et voici une histoire qui relie le passe au présent.

    A la veille des élections présidentielles en 2004, qui ont abouties à une impasse entre Viktor Ianoukovytch et Viktor Iouchtchenko; un certain homme, Edouard Kovalenko, chef du parti d'extrême droite virtuel Assemblée nationale ukrainienne (UNA), a déclaré que lui et son parti organiseraient une marche en faveur de Iouchtchenko comme candidat à la présidence. Le bureau de M. Iouchtchenko a immédiatement répondu qu'ils n’avaient jamais eu besoin d'un tel soutien, et ont fait de leur mieux pour s'éloigner de l'initiative sordide de M. Kovalenko. Pourtant le bureau de Iouchtchenko ne pouvait pas entraver cette marche et, le 26 juin 2004, Kovalenko a manifesté :

    Edouard Kovalenko (au centre) conduit une marche de l'UNA

     

    Lors de la réunion qui s’est tenue après cette marche, Kovalenko a déclaré : « Nous, le parti nationaliste de droite, soutenons le seul candidat des forces de droite : Viktor Iouchtchenko. Une Ukraine, une nation, un peuple, un président ! ». Et il a fait un salut hitlérien.


    Pour accomplir tout cela, Edouard Kovalenko a été payé une énorme somme d'argent par Viktor Medvedtchouk, chef de l'administration présidentielle (sous la présidence de Leonid Koutchma), qui a plus tard été impliqué dans la fraude électorale en faveur du candidat pro-russe, M. Ianoukovytch, ce qui a déclenché la Révolution orange. M. Medvedtchouk a été (et est toujours) connu pour ses liens personnels étroits avec Vladimir Poutine, qui est le parrain de la fille de Viktor Medvedtchouk.

    La tâche de Kovalenko était simple : en apportant le soutien à Iouchtchenko sous les drapeaux nazis, il devait discréditer le candidat démocratique aux yeux des observateurs occidentaux. Heureusement pour Iouchtchenko, les média occidentaux en général n'ont pas adhéré à cette accusation et l'ont ignorée.

    Mais certaines organisations occidentales n'ont pas ignoré cela. L’une d'entre elles était l'excentrique britannique et apparemment inexistante aujourd'hui, Helsinki Human Rights Group (BHHRG) non-affiliée, malgré son nom, à Helsinki Committee for Human Rights. LeBHHRG a déclamé que les élections au Bélarus autoritaire, sont conformes aux normes démocratiques, que la Lettonie n'a pas été occupée par, mais était intégrée dans l'Union soviétique, que les Roms de la République tchèque n'ont pas souffert de racisme comme il a été généralement rapporté, etc. Le 24 novembre 2004 le BHHRG a publié un rapport «L'Ombre de l'antisémitisme sur les élections contestées en Ukraine », dans lequel les auteurs ont conclu :
    Avec des amis comme ceux-ci [par exemple, Edouard Kovalenko et quelques autres] M. Iouchtchenko peut sentir qu'il a tout le pouvoir du peuple nécessaire pour saisir la présidence, mais les observateurs de l'OSCE, les députés européens, Colin Powell et George W. Bush devraient-ils être en faveur d’un candidat dont les soutiens sont des néo-nazis et des négationnistes de l’Holocauste ?
    L'un des premiers sites-web qui a republié ce rapport était le même Centre for Research on Globalization, qui a récemment republié l'article d'Eric Draitser sur l'Ukraine, à propos duquel j'ai parlé au tout début. Un autre site-web qui a republié le rapport du BHHRG, cette fois en langue russe, était le site de Historical Perspective Foundation, dirigé par la nationale-conservatrice russe Natalya Narochnitskaya. Depuis 2008 elle est à la tête de l’Institute of Democracy and Cooperation basé à Paris, avec John Laughland, un journaliste eurosceptique britannique, ancien directeur des études. M. Laughland, qui est décrit comme un « isolationniste, anti-étatique, libertaire de droite », a été l'un des administrateurs duBHHRG.

    John Laughland et Natalya Narochnitskaya

    Au moins trois personnes qui ont été associées au BHHRG ont rejoint le Ron Paul Institute for Peace and Prosperity basé aux Etats-Unis : Daniel McAdams (directeur exécutif de l'Institut), Mark Almond (ancien président du BHHRG) et John Laughland. Le site-web de Ron Paul Institute est plein d'articles trompeurs sur l'Euromaïdan, l'associant avec l'extrême droite, et de diverses idioties de Mark Almond (qui aime se présenter comme « professeur d'histoire à l'université d'Oxford », mais il ne travaille même pas  dans cette université) sont particulièrement proéminentes (voir par exemple son article « L'Opposition ukrainienne et l'Occident : jouer avec le feu avec les extrêmes nationalistes »).


    Le Centre for Research on Globalization basé au Canada est aussi intéressant. Il a été fondé et est maintenant dirigé par Michel Chossudovsky ; parmi les contributeurs du Centre figurent Neil Clark, Mahdi D. Nazemroaya and William Engdahl. Chossudovsky, Nawemroaya et Engdahl sont membres du comité scientifique d'un magazine italien Geopolitica, qui inclue également John Laughland et Natalya Narochnitskaya. Geopolitica est édité par Tiberio Graziania, un fervent défenseur de la coopération eurasienne et un membre du Conseil supérieur du Mouvement international eurasien dirigé par le fasciste russe,Alexandre Douguine. En 2008 Douguine a appelé à l'occupation russe de la Géorgie, et il a même effectué un voyage en Ossétie du Sud avec ses disciples de l'Union de la jeunesse eurasienne.

    Alexandre Douguine et ses disciples en Ossétie du Sur en 2008

    Geopolitica lui-même est une antenne du magazine italien d'extrême droite Eurasia, Rivista di Studi Geopolitici, publié et édité par Claudio Mutti, un néo-nazi italien. Leconseil scientifique d’Eurasia inclue Alexandre Douguine et William Engdahl. Au début du janvier, M. Engdahl a publié un article « Le groupe d’entraînement de Belgrade financé par les Etats-Unis est derrière les protestations soigneusement orchestrées à Kyiv ».


    M. Douguine fait la promotion de l'idée de la destruction de l'Ukraine et de sa colonisation par la Russie depuis le début des années 1990. Il a également été une source d'inspiration pour la fondation d'une organisation italienne nationale-socialiste Stato & Potenza, quiappelle ouvertement à l'annexion de l'Ukraine par la Russie. Douguine et Mutti ont été amis depuis 1990 ; Mutti lui-même est étroitement liée à Stato & Potenza.

    Alexandre Douguine et Claudio Mutti en 2012

    Tous les personnes et groupes mentionnés ci-dessus forment apparemment une petite partie d'un large réseau qui vise à promouvoir les idées anti-occidentales, pro-russes et pro-eurasiatiques dans l'UE, aux Etats-Unis et au Canada. En outre, les personnes suivantes de ce réseau sont des contributeurs réguliers officiels de la chaîne TV Russia Today (RT), sponsorisée par le Kremlin :


    Et ces auteurs sont dans l'équipe des commentateurs politiques d’un autre service de média sponsorisé par le Kremlin, La Voix de la Russie :

    • Mark Almond (ex-BHHRG, Ron Paul Institute for Peace and Prosperity)
    • Michel Chossudovsky (Centre for Research on Globalization, Geopolitica)
    • Neil Clark
    • Eric Draitser (Centre for Research on Globalization, Stop Imperialism)
    • Aleksandr Dugin (International Eurasian Movement, Eurasia)
    • William Engdahl (Centre for Research on Globalization, GeopoliticaEurasia)
    • Tiberio Graziani (Geopolitica)
    • John Laughland (ex-BHHRG, Institute of Democracy and Cooperation, Ron Paul Institute for Peace and Prosperity)
    • Daniel McAdams (ex-BHHRG, Ron Paul Institute for Peace and Prosperity)
    • Natalya Narochnitskaya (Institute of Democracy and Cooperation)

    L'antenne de la Voix de la Russie en France est ProRussia TV, qui est liée à l'extrême droite française, représentée par le Front national et est dirigé par Gilles Arnaud, ex-conseiller duFront national en Haute-Normandie. La chef du Front national, Marine Le Pen, a reçu unaccueil chaleureux en Russie l'été dernier. En particulier, elle a rencontré Dmitri Rogozine, vice-premier-ministre, qui a aidé à fonder l’Institute of Democracy and Cooperation quand il a été l'ambassadeur russe auprès de l'OTAN (2008-2011). C'était pendant le service de Rogozine dans la mission russe auprès de l'OTAN, alors que l'Ukraine et la Géorgie se sont vu refuser l'adhésion à cette organisation.

    Marine Le Pen et Dmitri Rogozine à Moscou, 2013

    Commentant la décision du gouvernement ukrainien de ne pas signer l'Accord d'association avec l'Union européenne, Le Pen a dit qu'elle a été déçue par l'intervention de l'UE dans les affaires ukrainiennes et a recommandé aux Ukrainiens de ne pas « rejoindre ce cauchemar », c'est-à-dire l'UE (bien qu'il ne s'agissait pas de l'adhésion de l'Ukraine à l'UE). Dans cette rhétorique, Le Pen a été soutenue par Andreas Mölzer d'un parti d'extrême droite autrichienFreedom Party of Austria, qui a également suggéré – en parlant du rapprochement de l'Ukraine avec l'UE - « de prendre en compte les intérêts de la Russie [qui] est très sensible à tout ce qui se passe autour de ses frontières (ce qui) inclue l'Ukraine, qui, depuis le temps de Pierre le Grand, était une partie de la sphère d'influence russe ».

    Le vaste réseau consistant en des auteurs et institutions pro-russes est un vivier de toutes sortes de théories du complot extrémistes / d’extrême droite, euroscepticisme, racisme et théories anti-démocratiques. Aujourd'hui, c'est aussi l'une des principales sources des articles, des éditoriaux et des déclarations qui, d'une manière ou d'une autre, essaient de discréditer les manifestations de l'Euromaïdan en les associant soit avec le néo-nazisme, soit avec un prétendu expansionnisme américain. La rhétorique de ces auteurs est pleinement conforme aux observations faites par le ministre des affaires étrangères russe Sergueï Lavrov, qui a récemment critiqué le soutien occidental de l'Euromaïdan et a déclaré: « Qu'est-ce que l'incitation aux manifestations de plus en plus violents a à voir avec la promotion de la démocratie ? Pourquoi n'entendons-nous pas les condamnations de ceux qui saisissent et retiennent les bâtiments du gouvernement, qui brûlent, enflamment la police, qui utilisent des slogans racistes et antisémites et nazis ? ».

    Voici une liste des publications sélectionnées que ce réseau eurasiatique inspiré par le Kremlin a produit jusqu'à maintenant :


    Je ne sais pas si Alec Luhn, qui écrit pour The Nation, ou Seumas Milne qui écrit pour The Guardian, font partie de ce réseau pro-eurasien. Malgré le fait que leur message est similaire à celui de nombreux articles publiés par les auteurs pro-eurasiens, ils peuvent simplement ne pas savoir à propos de quoi ils écrivent. Mais ces individus, qui ont été associés avec le britannique Helsinki Human Rights Group, le Ron Paul Institute for Peace and Prosperity, l’Institute of Democracy and Cooperation, le Centre for Research on Globalization, le Mouvement international eurasien et – je suppose – de nombreuses autres institutions similaires, qui n'ont pas encore été révélées, sont de toute évidence idéologiquement poussé par des activistes anti-démocratiques engagés dans les opérations subversives anti-ukrainiennes et, finalement, anti-européennes.

    traduit par Denys Kolesnyk

    Source : Anton Shekhovtsov's blog
     

  • Le genre double effet kiss cool

    Imposer la parité à l'heure du gender a-t-il encore du sens ?

    Quid des quotas féminins dans une société où les termes mêmes de féminin et de masculin n'ont plus lieu d'être ?

    Que faire du deuxième de liste qui ne reconnaît pas dans le genre qu'on lui a octroyé, dans quelle catégorie le/la/l'/el/al/'l place-t-on ?

    Faut-il alors établir une liste en fonction des critères de genre d'un Facebook ?

    Enjoy :

    Agender: personne qui s’identifie comme étant sans genre ou non génré.e. Voir Neutrois.

    Androgyne, Androgynous: personne qui revendique une identité de genre entre le masculin et le féminin ou comme étant ni homme ni femme.

    Bigender: personne qui revendique deux identités genres ou plus (trigender).


    Cis/Cisgender: personnes qui vivent une identité de genre alignée avec le sexe assigné à la naissance. Coïncide en grande partie avec les identités de genres hétéro-normatives. Source de privilèges par rapport aux autres identités de genres minoritaires ou perçues comme anormales. Opposé à Transsexuel pour Cis et à Transgenre pour Cisgenre.


    Cis Male/ Cis Man/Cisgender Male/ Cisgender Man: homme avec une identité de genre masculine.


    Cis Female/Cis Woman/Cisgender Female/Cisgender Woman: femme avec une identité de genre féminine.

    Female to Male: personne trans dans le sens fille vers garçon, femme vers homme mais qui marque une progression sur un continuum entre féminin et masculin et non nécessairement la bascule dans «l’autre» genre ou le genre «opposé».


    FTMabréviation pour Female to Male qui présente l’avantage de ne pas repréciser les deux genres «masculin» et «féminin».

    Genderfluid: avoir une identité de genre fluide ou plurielle et qui transgresse la frontière entre masculin et féminin.

    Gender Nonconforming: personnes qui refusent de se conformer au genre assigné à la naissance et au système sexe/genre normatifs imposé par l’environnement social et culturel.


    Gender Questionings’identifier comme en phase d’interrogation ou d’indécidabilité par rapport à son genre et aux genres.

    Gender Variantdésigne des variations d’expressions de genre qui peuvent être synonymes de synonyme de «Gender Non Conforming» mais non nécessairement.


    Genderqueer: identités de genre qui se situent en dehors du –et en réaction au– binarisme homme/femme hétérosexuel et aux stéréotypes de genre ou personnes qui cumulent plusieurs identités de genres. Terme qui regroupe toutes les identités de genre volontairement dissidentes en relation ou non avec une volatilité en matière d’orientation sexuelle. Les genderqueer peuvent s’identifier comme transgenres.

    Intersex: personnes dont le sexe ne peut être assigné en fonction des critères de détermination homme/femme médicaux (chromosomes, apparence du tissu génital, appareil génital et reproducteur). Identité choisie et/ou militante pour les personnes qui refusent les assignations de sexe précoces (hormonothérapie et chirurgie) sur les enfants intersexes.


    Male to Femalepersonne trans dans le sens garçon vers fille, homme vers femme.


    MTF: abréviation pour Male to Female qui présente l’avantage de ne pas préciser les deux genres.


    Neither: personne qui ne s’identifie ni comme homme ni comme femme.


    Neutrois: personne qui s’identifie comme étant sans genre ou non génré.é. Voir Agender.

    Non-binary: personne qui refuse les identifications de genre qui se conforment au schéma binaire où sexe et genre doivent être alignés: homme/femme («sexe») // masculin/féminin (genres).


    Other: personne dont la ou les identités de genre se situent en dehors du système sexe/genre binaire ou en tant que 3e ou tout autre genre.

    O: case alternative à H/F sur les documents administratifs.


    Pangender: personnes qui refusent le binarisme des genres (homme/femme hétéronormatif et correspondant à la différence sexuelle) parce qu’ils s’identifient à ou pratiquent tous ou plusieurs genres. Proche de genderqueer.


    Trans: terme générique qui regroupe les personnes trans (transexuel.les et transgenres) et les personnes qui s’identifient comme trans en tant que tels.

    Trans*: terme chapeau qui permet de regrouper les personnes trans dans leur diversité et de ne pas opposer transsexuels.les et transgenres comme l’indique l’astérisque quelque fois remplacée par une apostrophe. Proche de «Trans».

    Trans* Female: personne de sexe non féminin qui revendique à la fois une identité trans et une identité de genre féminine.


    Trans* Malepersonne de sexe non masculin qui revendique à la fois une identité trans et une identité de genre masculine.


    Trans* Manpersonne de sexe non masculin qui revendique à la fois une identité trans et une identité d’homme.


    Trans* Person: personne qui revendique à la fois une identité trans et une identité de genre en dissonance avec le sexe assigné à la naissance.


    Trans* Womanpersonne de sexe non féminin qui revendique à la fois une identité trans et une identité de femme.


    Transgenderterme qui regroupe les personnes qui ne souhaitent pas s’identifier comme transsexuels/les en raison de la connotation médicale et pathologisante du terme ou qui revendiquent d’autres identités de genres liées ou non à la construction de sexes alternatifs.


    Trans Female: personne trans féminine ou identifiée femme.


    Trans Male: personne trans masculine ou identifiée masculine.

    Trans Man: personne transsexuelle ou transgenre qui a été assignée femme à la naissance mais qui s’identifie comme homme.


    Trans Person: personne trans au sens générique ou personne trans qui revendique son identité de trans tout autant que son identité de genre.


    Trans Woman: personne transsexuelle ou transgenre qui a été assignée homme à la naissance mais qui s’identifie comme femme.

    Transgender Femalequi a une identité de genre féminine mais qui à la différence des personnes transsexuelles n’a pas forcément recours à la chirurgie ou à l’hormonothérapie pour aligner son sexe et son genre ou qui fait appel à l’une ou à l’autre.

    Transgender Male: qui a une identité de genre masculine mais qui, à la différence des personnes transsexuelles, n’a pas recours à la chirurgie ou à l’hormonothérapie pour aligner son sexe et son genre ou qui fait appel à l’une ou à l’autre. 


    Transgender Man: personne qui s’identifie comme homme trans mais non transsexuel.


    Transgender Person: personne qui s’identifie comme transgenre; plus large que transsexuel ou transgenre et en déconnexion avec son sexe assigné à la naissance ou avec son sexe «biologique».

    Transgender Womanpersonne qui s’identifie comme homme trans mais non transexuelle.

    Transsexual: personne qui s’identifie comme transsexuel selon la définition médicale et a généralement recours à l’hormonothérapie et à la chirurgie pour faire coïncider, sexe, genre et présentation de soi.

    Transsexual Female, Transsexual Woman: femme transsexuelle.


    Transsexual Male, Transsexual Man: homme transsexuel.


    Transsexual Personpersonne transsexuelle.


    Two-spirit: terme générique qui désigne des hommes qui pratiquent une identité de genre féminine et des femmes qui pratiquent une identité de genre masculine chez les Native Americans.

  • Vent d'Est, d'Ouest en Est

    Les pays de l'Est, c'est comme en Afrique, ou en Amérique Latine, on attend toujours qu'une dictature corrompue en remplace une autre, le tout dans un folklore inaltérable, avec l'aide des forces anti nationales.

    En attendant que l'on atteigne nous-mêmes ce degré de "civilisation" ...

  • Paris, Kiev, Nantes

    VIDEOS. Manif anti-Hollande : 19 policiers blessés et 250 gardes à vue
    leparisien.fr
    Aux cris de «Hollande démission», 17 000 personnes selon la police, 160 000 selon les organisateurs, ont défilé ce dimanche après-midi à Paris, à...
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    • Oriane Borja
       
     

  • Se servir de sa tête, ce n'est pas foncer avec bille en tête

     

    Les pauvres imbéciles qui manifestaient aujourd'hui  à Nantes -avec en fer de lance émeutiers, l'internationale camée des punks à chiens et des fils de bourgeois- sont les mêmes qui insultaient des gens comme moi qui travaillent depuis vingt ans à les prévenir de ce qui allait arriver.

    Ils ont voulu l'Union Européenne, ils voulaient que l'on soit tous régis par une égale loi supérieure, ils subissent maintenant les dicktats des normes bruxelloises et se voient imposer des mégapoles et le Los Angeles way of life.

    Le projet d'aéroport s'inscrit dans un vaste programme régionalo mondialiste autour de mégapoles en lien avec le processus libéral de l'"Economie de la connaissance" au sujet duquel j'ai déjà écrit.
    Problématique que j'ai abordée en tant que tête de liste de la Loire-Atlantique aux dernières élections régionales, dans l'indifférence générale.


    Je rappelle d'ailleurs que, juste avant que je n'y remette bon ordre, le Front était pour le projet d'aéroport ...
    En pleine élection régionale, et alors que Brigitte Neveu et Béjarry défendaient le projet, j'ai expliqué pourquoi il fallait être contre, il faut dire que j'avais fait des recherches, moi, chose qui ne se faisait pas du tout à l'époque.
    Le Front ne sait d'ailleurs toujours pas précisément pourquoi il est contre.

    Ca ferait d'ailleurs hiatus puisque les souverainistes de PMC sont on ne peut plus à

    fond dans le processus ERTo delorien de Lisbonne ...

    La solution, c'était de ne pas s'enchaîner à l'UE et aux multinationales qui sont derrière.

    Maintenant, il faut en sortir.

    Les opposants au projet d'aéroport n'étant pas du tout enclin à remettre en cause la véritable origine du malheur qui les accable.

    Il s'agit en effet d'une véritable remise en cause de notre style de vie tout entier, de la primauté de l'économique sur le politique et donc sur le peuple, au profit du marché.

    Aujourd'hui, de la même manière, ils s'agitent, et vont jusqu'à insulter ceux qui ne font pas comme eux.
    Pourquoi ?
    Ils ont transféré leur pouvoir de peuple à une oligarchie, ils ont creusé leur propre tombe, avec leur propre terre.

    Et que vaut leur violence, dans un monde qui alors demain, tomberait sous le coup d'une même autre violence adverse, guignoleries jusqu'à quand ?

    Ils ne savent que fuiter en avant, vers toujours plus de chaos, alors que combattre aujourd'hui, c'est surtout avoir le devoir de ne pas être con.

    Il ne faut pas bien être fûté pour manifester dans un monde où l'oligarchie industrialo financière gouverne.

    La revolución !, c'est vraiment un truc de pays sous-développé.

     

     

     

  • Qui est vraiment Ioulia Timochenko ?

     

     

     

     

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    Egérie de la « Révolution orange », qui a amené en 2005 le camp pro-occidental à la tête de l'Ukraine, Ioulia Timochenko est généralement présentée dans nos médias comme la garante de la démocratie et des droits de l'homme face au camp « pro-russe ». Sa récente incarcération, unanimement considérée comme politique par nos dirigeants, a ravivé l'élan de sympathie dont elle bénéficie en Europe et aux Etats-Unis. Pourtant, le parcours de cette puissante femme d'affaires est moins rose qu'il n'y paraît à première vue : corruption, liens avec l'extrême droite, pion de l'impérialisme US... De quoi sérieusement égratigner l'image de parfaite démocrate que l'on essaie habituellement de lui donner.

     

     

     

     

    Egérie de la « Révolution orange » et pion de rechange des USA

     

    Ioulia Timochenko a commencé sa carrière politique dans les années 1990. En 2002, elle a fondé le « Bloc Ioulia Timochenko », une coalition de partis opposés au président de l'époque, Leonid Koutchma. Ce dernier était réputé pro-russe et perçu d'un mauvais œil par les pays occidentaux. Aux élections présidentielles de 2004, le Bloc Ioulia Timochenko a choisi de soutenir le candidat pro-européen Viktor Iouchtchenko contre le successeur de Koutchma, l'ancien Premier ministre Viktor Ianoukovitch.

     

    Dans un premier temps, Ianoukovitch fut déclaré vainqueur des élections. Des fraudes ayant été constatées par divers observateurs, les partisans de Iouchtchenko se sont mobilisés pour contester les résultats. De grandes manifestations ont eu lieu et un second scrutin fut finalement organisé, dont Iouchtchenko est sorti vainqueur. Tout ce processus a été appelé « Révolution orange », du nom de la couleur des partisans de Iouchtchenko.

     

    Pendant toute la durée de la campagne et de la « révolution », Ioulia Timochenko a accompagné et soutenu Viktor Iouchtchenko. Son rôle dans l'élection de ce dernier est indiscutable. « Timochenko est un leader énergétique et charismatique, avec un style politique parfois combatif, qui a fait campagne de manière efficace pour Iouchtchenko  », lit-on dans un Rapport au Congrès américain de 2005 (1). Juste retour des choses, elle fut nommée Première ministre par le nouveau Président.

     

    Iouchtchenko et Timochenko
    lors de la Révolution orange

     

    La Révolution orange a été présentée à l'époque comme un mouvement de contestation spontané né du mécontentement de la population ukrainienne. Certes, il ne fait aucun doute qu'une partie des Ukrainiens étaient mécontents de leur classe politique, ni qu'ils sont sortis dans la rue par conviction. Toutefois, de nombreuses sources démontrent aujourd'hui que la révolution ne fut pas si « spontanée » que l'on croit, mais qu'elle avait été au contraire soigneusement préparée avec l'aide de Washington.

     

    Dans le documentaire Les États-Unis à la conquête de l'est (2), on voit par exemple comment, deux mois avant les événements, des stages ont été organisés pour former de jeunes Ukrainiens aux méthodes de la « révolution douce ». La technique est simple et a été appliquée à la lettre : surveiller de près les élections afin de constater des irrégularités commises par la partie adverse ; contester les résultats à l'aide de sondages que l'on a soi-même réalisés à la sortie des urnes ; mobiliser la population pour faire annuler le scrutin ; appeler à l'organisation de nouvelles élections. Au cours de celles-ci, son propre candidat, soutenu par la « communauté internationale » et jouissant de la vague de contestation populaire, affrontera un adversaire accablé par les accusations de fraudes. Il aura dès lors toutes les chances de son côté pour être élu (3).

     

    Durant leurs stages, les jeunes Ukrainiens ont reçu les conseils de jeunes Serbes du mouvement Otpor qui avait renversé Milosevic en 2000. « On leur a appris comment créer leur organisation, comment faire de leur mouvement une véritable marque, comment créer des logos, comment faire passer des messages, comment recruter du monde, mobiliser les gens autour de leur cause. Et bien sûr, comment trouver de l'argent », témoigne l'un d'eux.L'argent, en l'occurrence, a été fourni par des organisations US comme l'International Republican Institute du Sénateur McCain et la Freedom House. « Pour les Ukrainiens, on a donné une petite bourse de 30 000 dollars pour qu'ils puissent rassembler des centaines d'activistes dans le Sud de l'Ukraine, en Crimée. Ils ont été entraînés à l'action civique et à surveiller les élections », déclare le président de la Freedom House devant les caméras.

     

    On sait par d'autres sources qu'un nombre élevé d'organisations US ont travaillé à la préparation de la Révolution orange, comme USAID, la NED et la Fondation Soros. D'une manière générale, le rôle des ONG a été central. La directrice de l'International Centre for Policy Studies, un organisme financé par la Fondation Soros, a déclaré en 2005 à ce propos, très enthousiaste : « Quelque 40 000 ONG regroupent 12% de la population ukrainienne, et ces organisations ont été une force active déterminante dans la Révolution orange ». Selon elle,les « donateurs » de ces ONG se sont efforcés pendant des années d'« accentuer le développement d'un mouvement de protestation » en Ukraine, ce qui a porté ses fruits (4). Le gouvernement des Etats-Unis s'est également montré généreux, déboursant notamment une somme de 13,8 millions de dollars pour, entre autres, financer «  la formation des observateurs » et aider à la réalisation de « sondages indépendants à la sortie des urnes(5) ». Deux des éléments clés, comme on sait, de l'organisation des « révolutions douces » (6).

     

    Tee-shirt de la Fondation McCain avec les dates 
    des révolutions réussies et celles à venir 
    (source : Les Etats-Unis à la conquête de l'Est).

     

    Bref, la Révolution orange n'avait pas grand-chose de spontané, malgré tout l'espoir qu'elle a pu susciter parmi la population ukrainienne. Aussi n'y a-t-il rien d'étonnant à ce que les Etats-Unis se soient réjouis lorsque, après l'annulation du premier scrutin, Iouchtchenko a finalement remporté les élections. Iouchtchenko était « leur » candidat, celui sur lequel ils avaient placé tous leurs espoirs. Ils voyaient en lui le politicien le plus apte à défendre leurs intérêts dans la région et à éloigner l'Ukraine de la sphère d'influence russe. « La Révolution orange a suscité beaucoup d'intérêt au Congrès et ailleurs  », a résumé l'analyste Steven Woehrel dans un rapport au Congrès. « Certains avaient l'espoir que l'Ukraine pourrait finalement s'embarquer sur le chemin de réformes complètes et de l'intégration euro-atlantique après des années de demi-mesures et de faux départs (7). »

     

    Toutefois, les espoirs mis sur Iouchtchenko ont été suivis de déceptions. La « coalition orange » qui l'avait porté au pouvoir n'a jamais pu s'accorder politiquement et est restée profondément divisée. Les relations qu'il a entretenues avec Ioulia Timochenko ont été particulièrement exécrables. Ceux-ci se sont mutuellement accusés de corruption et, moins d'un an après sa nomination, Timochenko a été démise de son poste de Première ministre. Ce fut le commencement d'une crise politique de deux ans au cours de laquelle Iouchtchenko s'est rapproché de l'opposition. Finalement, cette crise s'est soldée par la réintégration de Timochenko à son poste de Première ministre en 2007, mais les relations entre les deux dirigeants sont restées hautement tendues.

     

    A cette époque, les Etats-Unis avaient déjà constaté une perte de popularité de leur ancien favori au profit de Timochenko : « Iouchtchenko est dans une plus faible position, les sondages le montrent constamment beaucoup moins populaire que Timochenko (8). » Aux élections présidentielles de 2010, l'ancien président a lamentablement échoué au premier tour avec à peine 5% des voix. Timochenko, en revanche, est arrivée deuxième juste après le candidat « pro-russe » Ianoukovitch. Aussi n'est-il pas étonnant que le soutien des Etats-Unis ait peu à peu basculé de Iouchtchenko, dont on entend aujourd'hui presque plus parler, à Timochenko. Face à la déconfiture du premier, ils ont choisi de miser sur son ex-partenaire, toujours riche du prestige de la Révolution orange, pour défendre leurs intérêts dans la région. Timochenko est en somme le pion de rechange des USA. Un pion dont, par ailleurs, la réputation de fervente démocrate est comme on va voir largement abusive.

     

     

    Candidate du mouvement fasciste

     

    « Les nationalistes de Svoboda inquiètent les juifs et les Russes », titrait récemment Le Monde(01/11/2012). Dans l'article, le journal rapportait les inquiétudes suscitées par l'entrée au Parlement ukrainien de ce parti nationaliste avec 10% des voix. « J'ai entendu des déclarations antisémites dans la bouche du leader de Svoboda. C'est très désagréable quand ce genre de force politique arrive au pouvoir », a déclaré l'ambassadeur israélien en Ukraine.« C'est la première fois qu'un parti néonazi, qui ne cache pas son antisémitisme et soutient ceux qui collaboraient avec Hitler, entre au Parlement  », a déploré quant à lui un député russe.

     

    L'entrée d'un parti comme Svoboda au Parlement ukrainien a effectivement de quoi inquiéter (9). Comme nous allons le voir plus loin, le mouvement fasciste est particulièrement fort en Ukraine. Toutefois, il y a deux choses que Le Monde n'a pas mentionnées et qui méritent pourtant la plus grande attention.

     

    La première, c'est que le parti de Ioulia Timochenko a passé une alliance électorale avec Svoboda. On ne peut qu'être frappé par l'absence de réactions qu'a suscitée cette information dans la presse française alors qu'elle était depuis longtemps connue. Dès le 26 octobre, l'agence de presse PR Newswire avait rapporté qu'un accord avait été passé entre le parti de Timochenko et Svoboda plus d'une semaine avant les élections. On lisait dans l'article : « D'après le Ukrainian Jewish Committee, Svoboda est un parti fasciste, dont le nom complet – le Parti National Socialiste d'Ukraine – a été choisi en référence au Parti national-socialiste [...] Alex Miller, chef de la commission inter-parlementaire Ukraino-Israëlienne, [...] a déclaré ne pas comprendre pourquoi l'opposition ukrainienne dirigée par Timochenko a signé un accord de coalition avec ce parti. » Si, le jour des élections, plusieurs journaux français ont évoqué l'alliance en question, tous se sont étonnamment gardé de préciser quel genre de parti était Svoboda (10).

     

    La deuxième chose que Le Monde a omis de dire, c'est que le « mouvement orange » lui-même entretient depuis longtemps des liens étroits avec l'extrême droite ukrainienne. L'Ukraine est un pays où les divisions politiques sont fort marquées géographiquement. Les régions du Sud et de l'Est, où l'on parle majoritairement le russe, sont plus tournées vers la Russie tandis que les régions du Nord et de l'Ouest, berceau du nationalisme ukrainien, sont plus tournées vers l'Occident. Lorsque l'Allemagne nazie a attaqué l'URSS en 1941, elle a trouvé dans ces dernières des forces pour la soutenir. L'Organisation des nationalistes ukrainiens (OUN), alors dirigée par Stepan Bandera, a ainsi offert à l'armée allemande deux bataillons de soldats qui ont formé ensemble la Légion ukrainienne. Cette légion a pris une part active dans l'offensive contre les Soviétiques avant d'être transformée en bataillon de police SS (le Schutzmannschaftbataillon 201) chargé de lutter contre les Résistants de Biélorussie.

     

    Fortement réprimée dans l'après-guerre, l'extrême droite ukrainienne a refait surface avec la chute de l'URSS. Elle est reparue dans ses bastions traditionnels du Nord et de l'Est du pays, où les partis de la coalition orange concentrent l'essentiel de leur base électorale. Or, depuis leur accession au pouvoir, ceux-ci ont multiplié les signes de complaisance envers le mouvement fasciste. En 2007, Viktor Iouchtchenko a par exemple réhabilité Roman Choukhevytch, ancien chef d'un des bataillons de la Légion ukrainienne (11). En 2010, c'était au tour de l'ancien dirigeant de l'OUN, Stepan Bandera, d'être consacré héros national par le Président (12). Signalons également la célébration, chaque année, de l'anniversaire de la fondation de la division Waffen SS « Galizien » en 1943. Selon le siteresistances.be (01/06/2009), cette célébration initiée par le parti Svoboda a reçu en 2009 le soutien tacite de l'ensemble des formations de la coalition orange. Quant à Ioulia Timochenko, elle a affirmé avant les élections de 2010 qu'elle continuerait, en cas de victoire, le travail entamé par Iouchtchenko pour revaloriser la « véritable histoire » nationale ukrainienne (13).

     

    Nous voyons donc bien que le mouvement fasciste ukrainien, loin de se limiter au parti Svoboda, est en fait étroitement lié au mouvement orange. Pourquoi donc le journal Le Monde, généralement si prompt à lancer des accusations d'antisémitisme, a-t-il caché cette information à ses lecteurs ? De toute évidence, le quotidien n'a pas eu envie d'écorcher l'image de la candidate fétiche de l'Occident, unanimement présentée dans la grande presse comme défendant les valeurs de la démocratie face à l'autoritaire candidat « pro-russe » Viktor Ianoukovitch.

     

    Manifestation lors de la Révolution orange
     en 2005. Le drapeau noir et rouge est
    celui des fascistes ukrainiens.

     

     

    Businesswoman trempant dans de drôles d'affaires

     

    Le tableau de la « démocrate » opposée au « semi-dictateur pro-russe » nous a été maintes fois servi, tout particulièrement depuis la condamnation de Timochenko pour abus de pouvoir en octobre 2011. La grande presse est largement revenue sur le sujet pendant la campagne électorale. Dans la majorité des cas, la politicienne a été présentée comme une prisonnière politique, condamnée pour des motifs fallacieux. « L'Occident [estpréoccupé par le recul de la démocratie en Ukraine dont l'emprisonnement de l'ex-premier ministre Ioulia Timochenko depuis 2011 est considéré comme un cas emblématique  », écrivait Le Monde le jour du scrutin (28/10/2012).

     

    Ce qui frappe dans les articles parus depuis le début du procès, c'est l'absence totale d'attention portée sur le fond de l'affaire par les grands médias. Les chefs d'accusation, lorsqu'ils sont rappelés, sont systématiquement tournés en dérision : Timochenko aurait été « condamnée à sept ans de prison pour avoir signé un contrat gazier désavantageux avec la Russie (14) ». On insiste sur son état de santé et ses grèves de la faim, mais l'on évite soigneusement de toucher à la question centrale : a-t-elle oui ou non abusé de son pouvoir à diverses reprises pendant son mandat de Première ministre ? Un bref regard sur le passé de la politicienne permettra de mesurer tout l'intérêt de la question.

     

    Ioulia Timochenko a commencé sa carrière comme femme d'affaires à la fin des années 1980. En 1991, elle a fondé avec son mari la Corporation du pétrole ukrainien, une entreprise fournisseuse d'énergie qui est devenue par la suite le principal importateur de gaz russe en Ukraine. Timochenko a présidé cette entreprise de 1995 à 1997. Vers la même période, elle s'est lancée dans la politique et est entrée au Parlement. Elle entretenait alors de bons rapports avec le Premier ministre de l'époque, Pavlo Lazarenko, grâce à l'aide duquel elle s'est construit un véritable empire financier (15). En 1997, Lazarenko fut soupçonné de corruption et contraint de quitter l'Ukraine. Quelques années plus tard, Timochenko fut accusée de lui avoir versé des pots-de-vin et soumise à une enquête judiciaire. A cette occasion, la politicienne a passé un mois en prison en 2001. Finalement, les charges ont été abandonnées suite à l'élection de Iouchtchenko en 2005 et Timochenko a pu poursuivre sa carrière politique. Lazarenko eut moins de chance : réfugié aux Etats-Unis, il fut condamné pour d'autres affaires de fraude et mis en prison (16).

     

    Un rapport au Congrès américain mentionne à propos de toute cette affaire : « [Timochenko] est une figure controversée en raison des relations qu'elle a entretenues, dans le milieu des années 1990, avec des élites de l'oligarchie, dont l'ancien Premier ministre Pavlo Lazarenko, qui purge en ce moment même une peine de prison aux Etats-Unis pour fraude, blanchiment d'argent et extorsion de fonds. Timochenko a servi comme chef d'une société gazière commerciale et vice-Première ministre dans le gouvernement notoirement corrompu de Lazarenko (17). »

     

    En refusant de s'intéresser au fond de son récent procès, décrétant qu'il s'agissait d'une affaire purement « politique », les grands médias ont fait preuve d'une indulgence injustifiée à l'égard de Timochenko. Le houleux passé de cette femme d'affaires aurait dû au contraire les faire redoubler de prudence dans leurs analyses. Mais il faut croire que noircir la réputation de l'idole de l'Occident était pour eux tout simplement inconcevable. Aussi se sont-ils une fois de plus efforcés de la dépeindre comme une enfant de chœur irréprochable, dans le mépris des règles de déontologie les plus élémentaires.

     

     

    Conclusion

     

    « Si la Russie reprend le contrôle de l'Ukraine, de ses 52 millions d'habitants, des richesses de son sous-sol et de son accès à la Mer Noire, elle redeviendra une grande puissance s'étendant sur l'Europe et l'Asie. [...] Entre 2005 et 2010, l'Ukraine doit être prête à des discussions sérieuses avec l'OTAN. Après 2010, le principal noyau de sécurité en Europe consistera en : la France, l'Allemagne, la Pologne et l'Ukraine. » Voilà ce qu'écrivait en 1997 Zbigniew Brzezinski, l'un des stratèges US les plus influents, dans son livre Le grand échiquier. Ces propos expliquent parfaitement les stratégies des Etats-Unis à l'égard de l'Ukraine (18). Dans le but de soustraire ce pays à l'influence de la Russie, ceux-ci ont aidé les leaders de la coalition orange à prendre le pouvoir en 2005 au moyen d'une révolution minutieusement préparée. Ioulia Timochenko, personnage clé de la révolution, est devenue leur principal atout après la perte de popularité de Viktor Iouchtchenko. Les liens unissant son mouvement à l'extrême droite ukrainienne ont été soigneusement cachés, de même que les sombres affaires de corruption dans lesquelles elle a trempé. Tout a été fait pour la présenter sous un angle parfait au public occidental. Cependant, une partie importante de la population ukrainienne, principalement dans les régions de l'Est et du Sud, où vivent beaucoup de Russes, n'est pas dupe. Elle se souvient fort bien de l'alliance qui avait déjà uni, en 1941, l'extrême droite ukrainienne à l'« Occident », lorsque l'Allemagne nazie s'était lancée dans une violente offensive contre la Russie (26 millions de morts). Aussi ne faut-il pas s'étonner que, malgré tout le battage médiatique dont il a joui chez nous, le camp Timochenko ait, une fois de plus, perdu les élections.

     

     

    Notes

    (1) « Ukraine's Political Crises and U.S. Policy Issues », Rapport au Congrès américain RL32691, 01/02/2005, p. 7 (archive Wikileaks).

    (2) Les Etats-Unis à la conquête de l'Est, un documentaire de Manon Loizeau, 2005.

    (3) Outre l'Ukraine, cette technique a été utilisée à quelques détails près en Géorgie (2003), au Kirghizstan (2005) et en Moldavie (2009).

    (4) Nanivska Vira, « Civil Society in Ukraine and the Orange Revolution », Development Outreach, Worold Bank Institute, septembre 2005, pp. 18-20.

    (5) La somme déboursée par les Etats-Unis a également servi à financer des « médias indépendants », à offrir des formations « non partisanes » sur les partis politiques, à faire de l'« éducation d'électeurs » (« voter education  ») et à former les responsables des bureaux de vote. Cf. la déclaration de John Tefft, sous-secrétaire d'Etat US adjoint aux affaires européennes et eurasiennes, le 7 décembre 2004, citée dans le Rapport au Congrès américain RL32691 déjà cité, p. 11.

    (6) On trouvera dans Les 7 péchés d'Hugo Chavez de Michel Collon une analyse détaillée des groupes style Otpor chargés de déstabiliser toute une série de pays, dont le Vénézuela. Le livre étudie également leur financement via des organisations comme la NED et USAID.

    (7) « Ukraine : Current Issues and U.S. Policy », Rapport au Congrès américain RL33460, 10/09/2008, p. 2 (archive Wikileaks).

    (8) Rapport au Congrès américain RL33460, déjà cité, p. 5.

    (9) La percée du parti Svoboda est le sujet de l'interview de Jean-Marie Chauvier, « Ukraine : les néofascistes entrent au Parlement », michelcollon.info.

    (10) Notamment Le Point et Libération, 28/10/2012.

    (11) France-Ukraine, 12/01/2010.

    (12) KyivPost, 22/01/2010.

    (13) nr2.ru, 30/01/2010. Sur le mouvement fasciste en Ukraine, voir les divers articles de Jean-Marie Chauvier publié sur michelcollon.info, notamment « Ukraine : le fascisme new look réhabilité par Iouchtchenko ».

    (14) Voir James Meek, « The millionaire revolutionary », The Guardian, 26 novembre 2004.

    (15) AFP, 11/11/2011.

    (16) BBC News, 25/08/2006.

    (17) Rapport au Congrès américain RL32691, déjà cité, p. 7.

    (18) Sur les intérêts économiques et géostratégiques en jeu, voir notre article « Les enjeux de la bataille pour l'Ukraine », michelcollon.info.

     

    Source : michelcollon.info

     

     

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    UKRAINE. Ioulia Timochenko, la dame pas toujours de fer est de retour

    Jean-Baptiste Naudet

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    Publié le 23-02-2014 à 11h24Mis à jour à 18h10

    De la femme d'affaires à l'égérie de la Révolution orange en passant par la Dame de fer charismatique, retour sur le parcours tortueux de celle qui sera candidate à la présidentielle de mai.

    Ioulia Timochenko place Maidan le 22 février Efrem Lukatsky/AP/SIPAIoulia Timochenko place Maidan le 22 février Efrem Lukatsky/AP/SIPA
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    Avec ses tresses blondes traditionnelles, son visage d'ange, son sourire charmeur, on lui donnerait le Bon Dieu sans confession. Mais, même affaiblie, malade, les traits tirés à sa sortie de prison, Ioulia Timochenko a gardé toute sa hargne, sa froide détermination qui fait dire d'elle que l'ange est en fait un "Machiavel en jupon".

    A 53 ans, la brune décoloré pour faire plus couleur locale a perdu la superbe de son look de paysanne ukrainienne glamour, alliant subtilement tradition et modernité. Elle sort aujourd'hui de son hôpital-prison, auréolée de la gloire du martyre.

    Mais toujours déterminée : déjà elle annonce qu'elle se présentera à la prochaine élection présidentielle, prévue pour le mois de mai. Son sort est l'une des causes de la Révolution.

    L'Union européenne exigeait, officieusement mais fermement, sa libération avant la signature de l'accord d'association de l'Ukraine avec l'UE, dont la suspension a mis le feu aux poudre fin novembre. Une condition sans doute inacceptable pour son ennemi juré, le président Viktor Ianoukovitch, qui entretenait à l'encontre de la "tsarine de Kiev" une vendetta shakespearienne.

    Le retour sur la scène politique ukrainienne de la "Dame aux tresses" va sans doute compliquer le travail d'une opposition déjà divisée et sans réel programme. D'autant plus que, si la détermination et l'ambition de Ioulia Timochenko sont sans failles, sont parcours est souvent incertain, changeant, tourmenté.

    De la dame aux tresses à la Dame de fer

    Car avant d'être connue sous l'appellation flatteuse "d'égérie de la Révolution orange", - le premier mouvement pro-européen qui, en 2004, fit reculer le président Ianoukovitch qui avait falsifié les élections- , la belle Ioulia Timochenko était surnommé "la princesse du gaz".

    C'est en vendant de l'or bleu russe que la future championne pro-européenne qui défie Moscou a fait fortune et assuré son ascension politique. En 1995, elle fonde avec son mentor Pavel Lazarenko, qui deviendra ministre de l'énergie puis premier ministre, la compagnie de distribution d'hydrocarbures Système énergétiques unis d'Ukraine (SEUU).

    Devenu ministre, Lazarenko, qui fut condamné en 2006 à neufs ans de prison pour fraudes, blanchiment d'argent et extorsions aux Etats-Unis, lance une réforme dont le principal bénéficiaire (près de 4 milliards de dollars) fut sa compagnie et celle de Timochenko....

    A cette époque, la "Dame aux tresses" s'entend très bien avec les Russes: elle fait d'excellentes affaires avec le géant du gaz russe Gazprom.

    Une femme d'affaires ambitieuse

    En 1996, l'ambitieuse femme d'affaires, qui est devenue l'un des premières fortunes d'Ukraine, se lance en politique, fonde bientôt son parti "La Patrie", qui sera le socle au Parlement de la coalition qu'elle baptisera modestement "le Bloc Timochenko".

    Avec ses robes moulantes, ses mini-jupes et ses talons aiguilles, elle fait sensation dans un monde politique d'hommes en costumes sombres. Rompue aux techniques modernes de communication comme aux bonnes vielles méthodes de la corruption, elle connait une rapide ascension.

    En 1999, elle devient ministre de l'énergie du président Léonid Koutchma, qui, assailli de toutes parts notamment pour corruption, finira dans les bras de Moscou après avoir fait des œillades à l'Ouest.

    Elle est congédiée en 2001 par Koutchma en raison de ses ambitions et de son succès, car elle a réussi à reformer le très stratégique secteur énergétique, selon ses partisans.

    Parce que l'on a découvert de graves fraudes, selon ses détracteurs. Accusée de "contrebande et de falsification de documents" pour avoir importé frauduleusement du gaz russe en 1996, lorsqu'elle était présidente des Systèmes énergétiques unis d'Ukraine, elle est arrêtée et, déjà, emprisonné, quelques semaines. Lorsque la fortune politique lui sourira de nouveau, les charges seront abandonnées.

    Premier ministre après la "Révolution orange"

    Rejetée par le système, cette femme pourtant originaire de Dnipropetrovsk, une ville russophone et russifié du sud de l'Ukraine, se lance alors à corps perdu dans l'opposition "nationaliste", avec la même détermination qu'elle a mis à construire son empire gazier.

    L'oligarque enrichie dans des conditions douteuses, au féroce appétit de pouvoir et d'argent, compense son manque de légitimité populaire par un vibrant populisme.

    Avec sa fortune, elle sait aussi acheter des fidélités. Lors de la révolution orange de 2004, elle est aux avant-postes, enflamme les foules par ses discours radicaux et bien balancé. Elle est belle, charismatique, énergique, bonne oratrice et courageuse. La paysanne glamour s'est mué en "Dame de fer".

    Elle devient "la Timochenka". Nommée premier ministre après la révolution orange, "l'ingénieur-économiste" mais de type post-soviétique gère le pays de façon assez désastreuse, menant à la large victoire-revanche de Viktor Ianoukovitch en 2010 dans un pays exsangue.

    A en croire les télégrammes de l'ambassade américaine à Kiev, révélés par Wikileaks, son bilan se résume alors en ces termes : paralysie politique, gabegie, économie étouffée par la corruption. La guerre intestine pour le pouvoir avec le président Ioutchenko, l'autre "héros" de la révolution orange, paralyse alors toutes réformes.

    La corruption fait des ravages, le pays s'endette, la production décline. Les partisans des réformes sont écartés. Comme souvent, Ioulia Timochenko joue double jeu: elle est soutenue en sous-main par les oligarques qu'elle qualifie publiquement de "cancer". Assoiffée de pouvoir, elle veut tout contrôler mais, à en croire le télégramme de l'ambassade US, "manque de compréhension élémentaire des fondamentaux de l'économie."

    Ses compétences sont gravement mises en causes. Son ascension, sa fortune et celle de son parti doivent beaucoup aux sombres manœuvres plus frauduleuses qui sont le quotidien de la transition post-soviétique.

    Des relations ambigües avec Moscou

    A la présidentielle de 2010, elle échoue loin derrière Viktor Ianoukovitch. C'est la vendetta. En 2011, elle est jugé et condamnée à sept ans de prison pour "abus de pouvoir", pour avoir signé comme premier ministre en 2009 un contrat gazier très avantageux pour la Russie.

    Accusé d'être pro-russe et corrompu, Ianoukovitch se venge et neutralise son adversaire en l'accusant d'avoir vendu le pays à Moscou. Certains analystes estiment qu'en fait Ianoukovitch, qui passe, à tort, pour un pro-russe sans nuance, a aussi voulu se venger de la lune de miel entre Ioulia Timochenko et Vladimir Poutine.

    Car pour la présidentielle de 2010, le Kremlin aurait en fait soutenu Timochenko contre son poulain naturel Ianoukovitch. Comme souvent chez les politiciens ukrainiens ballotés au gré de la crise entre les brutales pressions russes et les promesses d'Européens velléitaires, tout se joue à front renversé.

    La "pro-européenne" Timochenko déclare alors que la Russie est un "partenaire stratégique", tandis que le "pro-russe" Ianoukovitch se prononce désormais pour une adhésion à l'Union européenne... Sous la pression de la Russie, qui n'a pas hésité à couper le gaz en plein hiver, la dame aux tresses, "pro-occidentale" mais qui a fait fortune avec la Russie, a commencé à balancer vers l'Est pour garder le pouvoir.

    C'est d'ailleurs à ce moment là que la première ministre ukrainienne a vu les poursuites et le mandat d'arrêt international lancés à son encontre par les autorités russes pour corruption, classés sans suite. Quand il le faut, le "Dame de fer" ukrainienne sait aussi plier.

    Jean-Baptiste Naudet

  • La manipulation en Ukraine, c'est rigolo, et chez toi ? Ou, comment un chercheur vient corroborer ce que je dis depuis depuis le départ

    DÉCRYPTAGE22/02/2014 à 10h35

    Plongée dans les réseaux américains de la Manif pour tous

    Claudine Frank


    En perte de vitesse, l’organisation anti-mariage gay la plus importante des Etats-Unis s’intéresse au modèle français de la Manif pour tous. Sa stratégie repose entre autres sur la manipulation de minorités ethniques.


    Capture d’écran de Brian Brown, président de NOM, à la Manif pour tous, janvier 2013 (NationForMarriage/YouTube)

    Prof de lettres bilingue, homo converti bi, Américain élevé par une mère lesbienne (il le répète souvent), Robert Oscar Lopez apparaît parfois sur le siteNouvelles de Franceou sur les pages Facebook des Journées du retrait de l’école. Dans Les Manifs pour tous (LMPT), il est presque toujours présent.

    Surfant sous le radar des médias français, Lopez est l’émissaire et le traducteur du National Organization for Marriage (NOM), la plus importante organisation anti-mariage gay des Etats-Unis. NOM se rattache à la France par un autre biais : la com’ sur Internet de NOM est gérée par OPUSfidelis – dont le PDG David Lejeune est membre du conseil de la Lejeune Foundation USA, branche américaine de la « traditionaliste et anti-avortement » Fondation Lejeune. EtLudovine de la Rochère, présidente LMPT, est chargée de communication chez Lejeune (France).

    Des Américains séduits à la Manif pour Tous

    L’AUTEUR
    Claudine Frank est un chercheur franco-américain, diplômée de Harvard en littérature comparée et de l’Ecole de journalisme de Columbia ; elle a enseigné à Harvard, l’université de Chicago et à Barnard College, et travaille sur Georges Bataille et les années 30. Rue89

    Ces liens vous paraissent obscurs ? Ils le sont, c’est normal. Obscurs sont toujours les réseaux, denses, créés par NOM en 2007 pour tenter d’influer – par des luttes acharnées, mais avec peu de succès – les lois des Etats et de la nation américaine.

    Le site NOM exposed dévoile ainsi les liens existant entre NOM et, entre autres, le Witherspoon Institute aux recherches discrètes (dont un responsable expliquait : « Nous tentons d’influencer ce que pensent les gens »). Tous deux sont fondés parRobert P. George, archiconservateur prof de droit naturel à Princeton et le président de Witherspoon, Luis Tellez, est membre du conseil d’administration de NOM, et de l’Opus Dei.

    NOM et Witherspoon sont proches de l’église mormone, des églises évangéliques, et des Knights of Columbus – gigantesque ordre fraternel catholique aux 17 milliards de dollars d’actifs [PDF].

    Suite au triomphe en juin 2013 du mariage gay à la Cour suprême, NOM est en perte de vitesse sur le terrain législatif et financier – l’admet même une fan. D’où l’intérêt des « nomistes » pour le modèle français : celui-ci pourra-t-il relancer la machine ?

    Lors de la manif parisienne de janvier 2013, le président de NOM, Brian Brown,est en extase. Après l’adoption de la loi Taubira, il s’unit avec le Collectif Famille mariage au sein d’une International Organization for Marriage (IOM).

    Robert Oscar Lopez, l’agitateur anti-LGBT

    Lopez, lui, joue l’entremetteur, sans trop afficher – en France – ses liens politiques.

    ROBERT OSCAR LOPEZ À LA MANIF POUR TOUS

    2 février 2014, Paris

    Sous des allures de rigolo un tantinet à la traîne (lors de la manif du 2 février 2014, il évoque « le marxisme, les New Critics, l’épistémologie historique, le post-modernisme » et dit que son philosophe favori « c’est Michel Foucault ») il tient un blog d’extrême droite mais folklo, pro-enfants. Il réserve sa propagande Fox News radicale pour American Thinker et Public Discourse, publié par Witherspoon.

    En 2011, il assimile ainsi Obama et son parti aux esclavagistes :

    « Dans les années 1850, les républicains étaient le nouveau parti, tout comme le Tea Party est en quelque sorte un nouveau parti au sein d’un parti. Le Parti démocrate était détestable à l’époque, poussant le paternalisme et la démagogie jusqu’à défendre la plantation [exploitation agricole reposant sur l’esclavage, ndlr] comme étant le meilleur moyen de garantir la subsistance de la société ; tout comme de nos jours ils font passer paternalisme et la démagogie pour de la “justice sociale”. »

    Esclavagistes, aussi, sont à le lire les parents homoparentaux :

    « Si vous achetez un être humain, qu’est-ce sinon un écho de l’histoire malheureuse du monde de la servitude humaine. »

    NOM CONTRE LA VIOLENCE
    Le patron de NOM Brian Brown alancé un appel au calme, après le vote du 23 avril en France : « Nous exhortons tous les citoyens français à contacter leurs législateurs pour exprimer leur forte opposition à cette politique... Nous condamnons dans les termes les plus forts la violence par quiconque de chaque côté de ce débat. »

    Lopez envisage la violence (les « anti-élite » dit-il, provoquent une « guerre mentale » qui « devra être réglée par des combats de rue ») maiscondamne ainsi la réaction policière dans les échauffourées parisiennes du 24 mars 2013 :

    « Pire que la police Jim Crow brandissant chiens et tuyaux d’eau contre des enfants noirs dans les marches de Martin Luther King. »

    Oscar Lopez est un agitateur anti-LGBT (lesbiennes, gays, bi et trans). Il écrit :

    « En remportant des “victoires” aux Etats-Unis, en Angleterre ou en France, les ligbitistes endossent ce que les tireurs appellent une “silhouette” : une forme visible qui en fait des cibles. »

    Des cibles, pour ces « mouvements souterrains en Angleterre et en France » qu’il appelle de ses vœux.

    A Bruxelles avec Frigide Barjot

    Après son discours lors de la Manif pour tous du 2 février 2014 (voir la vidéo plus haut), Causeur relève qu’un « universitaire américain » hostile à la « théorie du genre », « n’a pas de mots assez durs pour ce qu’il présente “non pas comme une philosophie, mais comme une idéologie qui engendre la peur” ».

    Pourtant, Lopez n’avait pas refusé de participer, le 21 mars 2013, à l’Atelier littéraire « The Gendered Body – The Violence of Rhetoric and Institutions », d’un colloque à Lille. Le soir-même, il rejoint sur scène Frigide Barjot, Camel Bechikh, Anne-Claude Girard et Xavier Bongibault (en fait, il revient avec Barjot d’un voyage à Bruxelles, où ils se sont adressés à des sympathisants et ont participé à la Semaine pour la vie au parlement européen).

    Trois jours plus tard, le 24 mars 2013, il manifeste à Paris, puis le 26 mars à Washington D.C. où NOM applaudit ses va-et-vient. Christine Boutin et Frigide Barjot devaient l’y accompagner, mais la première était indisposée, et Barjot « a dû rester à Paris pour répondre aux communiqués de presse diabolisant son mouvement », dit-il.

    Ce qu’un document interne a révélé

    Les stratégies marketing de NOM furent révélées par la publication, en 2012, de documents internes confidentiels (2008-2009) :

    • pour restaurer « la moralité sexuelle traditionnelle dans la culture d’élite », faire appel à « une communauté mondiale d’intellectuels très reconnus » ;
    • pour combattre Hollywood, réunir « par-delà les frontières nationales une communauté d’artistes, athlètes, écrivains, reines de beauté et autres séduisantes élites non-cognitives » (Lopez est-il cognitif ou non cognitif ?) ;
    • sauvegarder « l’innocence » des enfants en bannissant la pédagogie sexuelle de l’école ;
    • rechercher l’émotion par de bonnes questions : « Qui vais-je blesser si j’abandonne le mariage ? » ;
    • « Engranger une documentation sur les victimes » : il s’agit de trouver des enfants de couples de même sexe et de recenser leurs soucis (Lopez étant comme une victime exemplaire de l’homoparentalité, incarnation de l’étude Regnerus subventionnée par Witherspoon, et discreditée aux Etats-Unis et en France).

    La manipulation des minorités ethniques


    « National Strategy for Winning the Marriage Battle » : la couverture du document confidentiel

    Dans la mire de NOM, pour créer ce « mouvement global pour protéger le mariage », il y a la France, mais aussi la Russie, où Brown se rend avec cinq Français de l’extrême droite – Aymeric Chauprade, Fabrice Sorlin, Odile Téqui, François Legrier et Hugues Revel – pour contrecarrer en 2013 l’adoption d’enfants russes par des parents homos ou célibataires dans les pays pro-mariage gay.

    La révélation-choc, machiavélique, découverte dans ces documents confidentiels, c’est le projet de manipuler des minorités ethniques contre le mariage gay et les homos :

    • encenser dans les médias ces Noirs qui s’opposeraient à ce que celui-ci soit assimilé à un droit civique ;
    • faire concourir « contre des partisans blancs du mariage gay » des candidats « démocrates noirs, jeunes et attrayants ».

    NOM s’intéresse aussi beaucoup aux Latinos, en forte croissance démographique.

    « Est-ce que leur assimilation à la culture anglo dominante incitera les Hispaniques à abandonner les valeurs familiales traditionnelles ? Nous devons interrompre leur processus d’assimilation en rendant le soutien pour le mariage un badge clé de l’identité latino – un symbole de la résistance à l’assimilation inappropriée. » (Le bisexuel Robert Oscar Lopez est marié.)

    On retrouve des échos de ces stratégies dans les ponts qui sont lancés entre LMPT et une partie de la communauté musulmane de France...

    A l’écoute des musulmans anti

    Maintenant, c’est peut-être la France socialiste, révolutionnaire, chic et « cool » et ouverte à l’Europe qui doit faciliter une mue de NOM, dans le genre printemps français, « French Spring ».

    Sur la question du mariage gay, voici qu’une « nation apparemment progressiste », écrit Lopez, « peut changer d’avis ». Chez LMPT, il trouve une « stratégie pour mobiliser tous les partis », fondée sur les « puissantes critiques du mariage gay provenant des homos » – tels Philippe Arino, et le site Homovox.com. Et c’est la « tradition française des droits de l’homme », non pas l’Eglise, qui motive cette « rébellion » contre l’adoption homoparentale, la procréation médicalement assistée (PMA) et la gestation pour autrui (GPA) – « l’élevage et l’achat des enfants ».

    Stratégies démographiques ? Dès janvier 2013, Brian Brown avait noté que « les leaders musulmans – une minorité assez importante en France – étaient en train d’élever leurs voix ». Le même jour, sur le même site, on pouvait lire :

    « Les musulmans français rejoignent l’opposition au mariage de même sexe. »

    De quoi rappeler des souvenirs. En 2012, à Seattle des organisations soutenues par NOM ont travaillé avec la communauté musulmane pour tenter de renverser le mariage gay dans l’Etat de Washignton. Par ailleurs, Brown avait le projet d’ébruiter dans les pays arabes l’engagement pro-homos de multinationales, telles que Starbucks, qui s’en trouveraient sanctionnées financièrement...

    Sur son blog, Oscar Lopez affiche Farida Belghoul et des femmes voilées qui manifestent : « Des extrémistes catholiques, je ne pense pas », ponctue-t-il. Ilraconte aussi que les musulmans « traditionalistes » anglais sont « furieux » contre les mosquées de Londres, qui ont demandé « à leurs fidèles de garder le silence sur le mariage de même sexe pour ne pas fâcher les leaders du Parti travailliste ».

    Cet été, au mois d’août, dans la ville universitaire de Princeton déserte, écrasée de chaleur et d’humidité, Witherspoon propose un « Islam and Marriage Seminar ». S’y retrouveront les partisans les plus conservateurs des valeurs familiales, Robert George et Ryan Anderson, avec Abdallah Adhami – controversé pour ses remarques sur l’homosexualité. Ils doivent y examiner« les rôles des musulmans aujourd’hui dans le témoignage moral public au sujet du mariage ».

  • Ukraine, propagande contre propagande

    Alors qu'il est qu'il est toujours amusant de constater que les partisans du coup d'Etat plus ou moins musclé en France -et qui sont venus soutenir les dernières initiatives américaines- poussent des cris d'orfraie devant les tentatives ukrainiennes, voici le témoignage de syndicalistes ukrainiens, article paru dans Informations Ouvrières n°286 (semaine du 30 janvier au 5 février 2014), qui rejoint bien ma propre analyse.

     

    Que se passe-t-il en Ukraine ?

    20 février 2014, 14:17

    Que se passe-t-il en Ukraine, où le centre de Kiev est le théâtre de scènes de guerre civile ? Ce 28 janvier, le Premier ministre a démissionné, et la Rada (Parlement) a abrogé les mesures répressives adoptées il y a quelques jours, après deux mois de manifestations qui ont suivi le report de la signature d'un accord d'association avec l'Union Européenne.Nous livrons ici quelques réflexions, en nous appuyant sur des éléments de discussion avec des militants ouvriers de la région (Ukraine et Biélorussie). 

     

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    Pourquoi des centaines de milliers d'Ukrainiens manifestent-ils depuis deux mois ?

    Un militant ouvrier de Biélorussie, présent à Kiev la semaine dernière nous indique:

    " Après le refus du gouvernement Azarov de signer un accord d'association avec l'Union Européenne, à Kiev et dans certaines régions, en particulier la partie centrale et occidentale de l'Ukraine, les manifestations ont commencé, sous le nom d'Euromaïdan. Au cours de ces événements, la violence a été utilisée de part et d'autre.Nous considérons de façon critique le régime existant en Ukraine, qui exprime les intérêts des groupes oligarchiques et est caractérisé par un degré très élevé de corruption.C'est ce pouvoir qui a mis en œuvre, de longue date, des réformes néolibérales, qui a remis en cause les acquis sociaux, plongeant dans la pauvreté une partie du peuple.

    Nous partageons donc le juste sentiment d'indignation et de mécontentement du peuple ukrainien vis-à-vis du gouvernement actuel."

     

    Le gouvernement ukrainien était-il opposé à la signature d'un accord d'association avec l'Union européenne ?

    Ce militant poursuit:

    "Le régime actuel en Ukraine, hier partisan acharné de cet accord d'association, n'a pas renoncé aujourd'hui à un rapprochement avec le capital international.

    Les désaccords au sein de la classe dirigeante en Ukraine ne portent que sur le fait de savoir à quels groupes profitera une remise en cause de la souveraineté nationale de l'Etat.

    Une partie a tenté de manœuvrer entre les intérêts des compagnies occidentales et russes, tandis que d'autres se sont comportés comme des compradores nettement orientés vers l'Ouest."

    Le régime ukrainien, d'abord chaud partisan de l'accord d'association avec l'Union européenne, s'est donc détourné de cette perspective dès lors qu'un accord avec la Russie, signé le 17 décembre, lui apparaissait plus avantageux. La Russie y a investi 15 milliards de dollars et baissé le prix du gaz russe vendu à l'Ukraine.

     

    Qu'aurait signifié la signature d'un accord d'association avec l'Union européenne pour les travailleurs ?

    Vladimir Poutine a eu beau jeu de souligner que les 15 milliards de dollars d'investissement russe ne sont liés "à aucune condition, ni à aucune hausse, ni à aucune baisse, ni au gel des avantages sociaux, des retraites, des bourses ou des dépenses".

    Poutine a fait clairement allusion aux conditions posées par le Fonds monétaire international (FMI) en cas de signature d'un accord d'association avec l'Union européenne: un plan d'austérité budgétaire, et une hausse du prix du gaz.

     

    Qui sont ceux qui manifestent à Kiev et dans certaines villes de province ?

     Il y a bien entendu des citoyens, issus de ce que les médias appellent les "classes moyennes", qui protestent contre la corruption des oligarques et les lois répressives.Et il y a les forces organisées, par exemple le parti de l'ancien boxeur Vitali Kltschko, Oudar, parti fondé en avril 2010 avec "l'aide" de la Fondation Konrad-Adenauer, liée au parti chrétien-démocrate d'Allemagne (la CDU).Il y a le parti "Svoboda" (Liberté), qui se revendique de l'héritage de l'Organisation des nationalistes ukrainiens (qui, lors de l'invasion de l'URSS en juin 1941, a collaboré avec les nazis).

    Nos correspondants indiquent que, fin décembre 2013, "des militants syndicaux qui participaient à "l'Euromaïdan" ont été la cible d'attaques physiques des militants nationalistes. Ainsi à l'appel de la tribune officielle, des nervis ont tabassé trois militants de la Confédération des syndicats libres d'Ukraine (KVPU) tandis que leur tente était lacérée à coupe de couteaux. Et ce n'est pas un cas isolé: les groupes paramilitaires nationalistes font régner la terreur parmi les manifestants".

    La presse montre les "Berkouts" (CRS) envoyés par le régime et déplore les manifestants"morts pour l'Europe". Mais, en face, est apparu un groupe ultra violent, "Pravyi Sektor", qui se situe "à droite" de Svoboda.Qui est derrière ce groupe qui, de toute évidence, cherche à provoquer le chaos ?

     

    Les gouvernements français et américain dénoncent "l'ingérence étrangère" de la Russie, qui serait derrière le président Yanoukovitch.

     C'est "l'hôpital qui se moque de la charité".Que le pouvoir russe craigne pour ses intérêts et cherche à les défendre ne fait aucun doute. Que dans un pays qui a longtemps été opprimé et partagé entre des grandes puissances étrangères, le sentiment national soit fort et légitime, c'est certains. Mais qui, sur la place centrale de Kiev (le fameux "Maïdan Nezalejosti") a déclaré devant les manifestants, le 15 décembre 2013: "Nous sommes ici pour soutenir une juste cause, le droit souverain de l'Ukraine à décider librement et indépendamment de son destin, qui est de se lier à l'Europe" ?Qui a déclaré à la même tribune: "Nous disons clairement que l'ingérence de la Russie et de M. Poutine est inadmissible" ?

    Ce sont les sénateurs des Etats-Unis McCain (républicain) et Murphy (démocrate), venus "soutenir" et promouvoir la signature de l'accord d'association avec l'Union européenne, au nom du gouvernement américain.

    Quand des représentants de la principale puissance mondiale viennent, en personne, prêter main forte à des partis d'opposition, ce ne serait pas de "l'ingérence" ?Le 10 décembre 2013, l'un des principaux services secrets américains privés, Strategic Forecasting Inc. (en abrégé Stratfor), surnommé "le cabinet fantôme de la CIA" a publié sur son site internet un rapport sur l'Ukraine, dans lequel on lit:"Le soutien américain aux mouvements de protestation en Ukraine est un moyen de fixer l'attention de la Russie sur sa région et de la détourner de l'offensive contre les Etats-Unis."

     

    On oppose souvent l'Ukraine occidentale, "tournée vers l'Europe", et l'Ukraine orientale, "tournée vers la Russie". Y'a-t-il un risque de dislocation du pays ?

     Un risque suffisamment sérieux pour être ouvertement évoqué. Ainsi sur BFMTV: "Cela commance à être connu: un projet de partition de l'Ukraine émerge, ses partisans agissent dans la discretion." 

    Cela ne serait pas la première fois sur le continent qu'un tel émiettement sous l'égide des grandes puissances aurait lieu (Yougoslavie, Kosovo, etc.).

    Cette fois-ci, il s'agit du deuxième paus d'Europe en superficie, peuplé de 45 millions d'habitants...Cela n'irait certainement pas dans l'intérêt du peuple ukrainien, ni d'aucun autre peuple. Comme conclut ce militant biélorusse:

    "Une véritable alternative au système oligarchique ne viendra pas d'un espoir illusoire envers un quelconque "gentil sauveur" venu d'Occident ou d'ailleurs, mais seulement de la lutte directe du peuple pour ses droits sociaux."

     

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    Article paru dans Informations Ouvrières n°286 (semaine du 30 janvier au 5 février 2014).

  • L'extrême-droite, vecteur récurrent des USA pour déstabiliser les Etats

    L'"opposition" ukrainienne ?

    Qui ne voit pas que les nazis de là-bas sont les mêmes "dissidents" manipulés par les Etats-Unis sous le nom du Printemps Français et de La Manif Pour Tous en France, qu'il s'agit des mêmes tirs et vastes mouvements ourdis par les mêmes et pour les mêmes raisons.

    Rappel (et consulter la rubrique "libertariens" sur mon blog pour plus d'infos) :