En ces temps chtarbés de Black Cybers' Fashion Week, il n'y a pas que les savonnettes qui partent comme des petits pains, il y a aussi des baffes qui se perdent.
On croyait le Petit Prince Thomas Pesquet joyaux dans les étoiles, on le découvre terre à terre bien au chaud dans les portefeuilles, de billet vert en coupures trébuchantes, un petit pas pour l'homme, un grand pied dedans pour l'humanité.
Pardon mais encore un qui sait parfaitement privatiser son parcours public, vendre son ascension aux parcs d'attraction disney à prétexte scientifique aux enfants dont les parents auront déboursé une somme astronomique quand la nation lui a tout donné, formation et gloire, c'est petit.
Le surhomme a sa faille kryptonicienne, et c'est à cette aune que sa révolution se heurte également au mur de la réalité, il a le son du politiquement correct et la vieille rengaine de l'action en bourse qui va bien avec.
Thomas Pesquet, tout talentueux qu'il soit, ne vole pas plus haut quand il nous survend dans les hautes sphères, une Union Européenne qui se ravit de ces partenariats public/privé au profit du privé qui pompe dans le public, la même qui se targue d'être plus verte que son Allemagne dirigeante, mais en réalité tout aussi libérale et anti écologie qu'un vulgaire Trump.
On attend le point de vue spatio temporel d'un homme qui prétend voir avec recul ce qui le détache de la pesanteur libérale qui semble être l'archéofuturisme ambiant, étouffant.
https://www.ouest-france.fr/sciences/espace/thomas-pesquet/thomas-pesquet-la-nouvelle-attraction-du-futuroscope-c-est-lui-5407734#comment-38149
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Marion Maréchal Le Pen reconvertie ?
Certains lui prêtent d'entendre des voix, en tout cas, faute de les avoir perdues aux dernières législatives tout en ayant anticipé sa défaite par une courageuse démission aux prétextes d'instincts maternels retrouvés sur le tard, elle cherchait sa voie.
Mais une libérale cons se reconvertit-elle si facilement ?
A en croire la presse, et donc ses amis qui ont laissé fuiter l'info, la voilà toute prête à recevoir son baptême vénitien, les bras du privé l'appelait de leurs vœux, le premier pieu du mur du cons bâtisseur était jeté, la voilà propulsée au sommet de la plus haute tour sans avoir passé le premier, de la pasionaria manifestante pour tous à l'entrepreneuriat magnifiscience pour peu, il n'y avait qu'un pas, l'affranchie des convictions l'a franchi solidement.
Mais le socle de l'élue du privé est-il si dur que son ancienne droite ?
De repenti en démenti, son chemin de croix fait école en croisant les travers d'un chevelu gras pas très propre sur lui, à la voix trompette cocaïne des palaces parisiens.
Un nouveau gourou pour la nouvelle élue de la finance, business plan en bandoulière, Marion à peine retournée chez sa mère et à l'école qu'elle enfante d'un nouveau bébé qui semble cette fois-ci avoir toute son attention, c'est que les intérêts courent plus vite que la lumière.
C'est ainsi à l'EMLYON qu'elle a eu la révélation.
Pour resituer, l'école de commerce lyonnaise privatisée et en perte de vitesse a fait appel à la société de classement du christ des affaires en cours Martial Guiette, piètre gérant et cador de restaurant et de domaine à en croire ces anciens salariés et créanciers laissés sur le tapis en cours de route du succès, ses paris valent bien quelques pions sacrifiés, il faut bien que les requins de la finance se fassent les dents.
Celles de la petite Le Pen rayaient jusqu'au parquet de Montretout, Le Pen le vieux entendait lui montrer de quel bois il se chauffe, l'étincelle a pris une claque, dans le râtelier.
Il fallait donc aller manger ailleurs mais il n'y a pas qu'à l'entreprise familiale que la soupe est bonne.
Car Marion a des connaissances, entre Saint Pie X et les clubs jet set parisiens, les opportunités ne manquent pas, il paraît qu'on s'arracherait la tête de pont libérale, anglais assimil'é peu ou proue en trois mois, la voilà chef d'entreprise en une semaine, ces écoles privées, il faut le dire, font des miracles.
Et dire qu'il en est qui croient qu'il faut obtenir son bac scientifique avec mention pour intégrer les classes préparatoires pour espérer à force d'abnégation et de travail de bénédictins, réussir concours pour débuter un cursus de grande école de commerce, comme c'est ringard, quand on peut rencontrer aux bains douches des chargés de com qui t'intègrent sans prépa aux meilleurs classements mondiaux.
Car oui, MMLP ne rentre pas à l'école comme tout le monde, elle en crée une directement, une surdouée, demandez à Mariani, à Buisson, à Zemmour, à Polony, à Beigbeder, à Zimmern, tous vous le diront, cette fille, c'est la pierre philosophale tout crachée, juré.
Il faut dire que des créateurs d'école, c'en est plein l'école libérale, et la libéralisation de l'enseignement sous l'égide de la sainte patronne union européenne, une divine obole.
MMLP n'avait même pas besoin de lancer un SOS Education que son projet était déjà tout tracé, voire traçable.
Si ce n'est pas de l'art, c'est de la méthode, explications de texte ou, comment créer son école pour les nuls :
Intégrer une école de business en allongeant un chèque ou un CV financièrement aguichant, l’école privée, hors-contrat de préférence, est aussi soucieuse de vos compétences que ces diplômes sont bidons.
Mais à ce prix, tout est compris, achat de classements bien compris.
Le business du ranking est si juteux que même les écoles prestigieuses peuvent s'y vendre, parfois de façon anonymement hypocritement gênée, payer de la publicité pour monter dans un classement, c'est moyen de s'en donner les chances.
On s’écœure des expertises indépendo dépendantes de Monsanto, on devrait adorer vomir les classements des experts des sociétés de notation des écoles, non ?
Payer, c'est garantir la clientèle, qui rentabilise l'affaire et permet jusqu'à acheter son emploi futur, soit en reproduisant le schéma, soit en garantissant aux entreprises, le sujet adéquat, capable de faire de l'argent par tous les moyens possibles, même légaux, et puis, flexibilité oblige, le candidat s'effacera de lui-même dans les montages jopcables, entre temps, l'écran de fumée aura fait l'affaire, ce monde est libéré de toute contrainte, puisqu'on vous le dit.
L'établissement fait, étude de personnalité, prêt bancaire étudiant, aide au choix de l'école privée éventuellement très proche de l'organisme de crédit, et oriente donc dans les méandres du classement exactement là où il faut, du reste, il y en a pour tous les goûts, une corde au cou bien ficelée.
Marion n'a pas été embauchée, elle demande des conseils, pardon, elle rencontre "dans l’unique but de discuter d’une éventuelle convention de consulting marketing" han, han.
Tout de suite, ça en jette leur set de table ronde.
Sûrement de bons conseils puisqu'il a plombé de nombreuses affaires douteuses en laissant salariés et créanciers sur le carreau.
Mais qui vend quoi et à qui ? Moulinette et rétropédalage, il ne faudrait pas croire en l'existence de conflits d'intérêts, qu'on nous dit, c'est sûr, enfin, c'est clair, enfin, pas de ça chez eux, le monde respectueux de la finance, ça se respecte, et puis le crédit, faux que ce soit crédible, donc c'est dit, c'est faux, tout est faux, tout ce qu'il ne faut dire est dit, et réciproquement.
Bon, dans tous les cas, il ne faudrait pas croire que le projet d'école vient des copains conffinier mouliné de l'IFRAP, ils font ça, mais pas comme ça, la sainte libérale discrétion, c'est sacrée.
Il ne faudrait pas croire non plus que le business réside dans le fait de faire croire à une clientèle ignorante ou intéressée que son école a de la valeur, ce qu'elle achètera par avance et qu'elle remboursera par la clientèle que ce classement payé lui rapportera.
Et, monnaie de la pièce montée sur le gâteau, tout cela grâce à l'Union Européenne qui nous impose la libéralisation de l'enseignement, c'est-à-dire sa mise en vente à la découpe, en faisant croire que ces écoles de commerde auraient plus de valeur que nos grandes écoles publiques gratuites.
CQFD
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Au-revoir là-haut, le film, Un tableau d'humanité dans la palette des personnages
Le point de vue de chacun est déterminé par sa propre histoire, mon jugement n'est pas celui d'un professionnel du cinéma ni même de la littérature, mais davantage guidé par des émotions et des références culturelles propres.
Sur la guerre, en général et celle-ci en particulier, il est bon de démythifier le roman national comme de le démystifier.
Le mythe de la guerre patriotique est remis en question lors de la scène de l'hôtel Lutecia, on ne peut s'empêcher de penser à la citation d'Anatole France :"On croit mourir pour la patrie, on meurt pour les industriels".
Les personnages historiques, du Tigre aux Maréchaux, en prennent pour leur grade, leur cirque est démasqué.
La première victime d'une guerre, nous le savons tous aujourd'hui, c'est la Vérité.
La corruption des hommes est le fil rouge du film, la bourgeoisie d'argent est dépecée à l'aune de ses travers. Le pouvoir en petites coupures, c'est bien peu de chose.
Entre Les Marchands de gloire et Topaze, nos dirigeants actuels n'ont hélas rien inventé.
Au milieu de ce champ de ruine humaine, on trouvera tout de même toujours un Javert, fonctionnaire incorruptible, amis dont on ne saurait dire si son service de l'Etat est mué par la conscience ou par un problème personnel avec les hommes. Jolie façon de l'avoir choisi par un Edouard averti des rouages de l’administration et de ses médailles tout droit sorties de La Ferme des animaux, là encore, la référence à Topaze et aux palmes académiques revient.
Les petites gens et la classe moyenne ne sont pas épargnées, telle bonne sœur plus sensible à sa croix en bandoulière qu'à la douleur des hommes, cette femme qui se laisse acheter la garde de la petite orpheline qu'elle recueillait déjà moyennant compensation financière.
Notre héros de guerre, courageux mais toujours vivant (les plus valeureux ne sont-ils pas tous morts ?) qui n'hésite pas à violenter honteusement des mutilés de guerre pour leur voler leurs anti-douleur.
Humain trop humain.
Il y a du Maupassant là dedans.
L'artiste de génie Edouard, tout en poésie, n'arrive-t-il pas lui-même à se sortir de ce qui semble être un déterminisme familial et de classe, voulant surpasser son père dans l'escroquerie.
Là où il remporte la mise, peut-être, c'est sur la compassion, sa mère lui a, à mes yeux, dé-livré l'amour nécessaire qui le lui permet. Seuls semblent compter la reconnaissance et l'amour de son père qui lui ont manqués, et qui arrivent, mais trop tard, ce qui lui permet tout de même, oiseau, de s'envoler, libéré de ce poids, son père s'avoue vaincu.
C'est par le vol que le fils surpasse "le plus grand des voleurs" qui était son père, le mal par le mal, on a du mal à en sortir.
[Aparte : L'Etat a bon dos, ce sont les hommes qui le volent et le rendent impuissant, l'Etat n'est pas fait pour abandonner, ce sont les hommes qui le font. Il faut rendre à César.]
Mais sans doute laisse-t-il un père qui comprend que l'argent, le pouvoir et la domination qu'ils procurent ne sont rien par rapport à un seul geste d'amour.
Le lieutenant Pradelle n'aura pas eu cette opportunité, il reste égal à lui-même tout le long, en dessous de tout.
A côté de celui qui aurait pu être son maître et qui le méprise, il est un piètre élève.
Le père Péricourt a pour supériorité d'avoir conscience de sa médiocrité en ne s'entourant que de personnes corruptibles et stupides, il ne s'embarrasse pas d'hypocrisie. S'il est un horrible personnage, il est indéniablement doté d'intelligence, de subtilité, de raffinement, là où Pradelle n'a que vulgarité, grossièreté sous un masque de dandy, encore un Dorian Gray dont les traits lisses dissimulent mal le portrait hideux.
Chacun son persona dans la vaste farce de la comédie humaine.
Les femmes ne sont pas mieux représentées, si la sœur est capable de pleurer un frère qu'elle croit mort, elle a toute compétence pour donner à son enfant, un père ordurier; d'elle ou de son mari, elle sait se faire diable sous une apparence angélique, et finit par gagner la partie d'infidélité par une humiliation digne de son père.
La femme de chambre quant à elle, récupère la mise d'une Cendrillon mais sans le moindre caractère, elle est aussi joli qu'insipide et pardonne bien vite l'écart de patriotisme de son favori.
Le premier et dernier personnage du film, donne, l'air de rien, la dernière leçon, un instant de moralité l'homme de loi qui sait contourner les règles, il ferme les yeux, il doit bien cela à son fils qui a donné ses vingt ans pour la France.
Il y a une grande poésie dans ce film, essentiellement portée par le génie d'un artiste meurtri, tant par une guerre absurde que par sa guerre personnelle après la perte de son être le plus cher en la personne de sa mère.
On ne l'entend pas parler ou presque, ni avant ni après sa mutilation, qui symbolise sans doute, son impossibilité à dire sa douleur, à l'exprimer, avant comme après, il dessine, admirablement, avec sensibilité, des êtres humains, qu'il vaut mieux connaître en image qu'en réalité, on sera moins déçu.
Profondeur de sentiments qui touche l'abîme tant que le Ciel, là-haut.Lien permanent Catégories : culture