Certains lui prêtent d'entendre des voix, en tout cas, faute de les avoir perdues aux dernières législatives tout en ayant anticipé sa défaite par une courageuse démission aux prétextes d'instincts maternels retrouvés sur le tard, elle cherchait sa voie.
Mais une libérale cons se reconvertit-elle si facilement ?
A en croire la presse, et donc ses amis qui ont laissé fuiter l'info, la voilà toute prête à recevoir son baptême vénitien, les bras du privé l'appelait de leurs vœux, le premier pieu du mur du cons bâtisseur était jeté, la voilà propulsée au sommet de la plus haute tour sans avoir passé le premier, de la pasionaria manifestante pour tous à l'entrepreneuriat magnifiscience pour peu, il n'y avait qu'un pas, l'affranchie des convictions l'a franchi solidement.
Mais le socle de l'élue du privé est-il si dur que son ancienne droite ?
De repenti en démenti, son chemin de croix fait école en croisant les travers d'un chevelu gras pas très propre sur lui, à la voix trompette cocaïne des palaces parisiens.
Un nouveau gourou pour la nouvelle élue de la finance, business plan en bandoulière, Marion à peine retournée chez sa mère et à l'école qu'elle enfante d'un nouveau bébé qui semble cette fois-ci avoir toute son attention, c'est que les intérêts courent plus vite que la lumière.
C'est ainsi à l'EMLYON qu'elle a eu la révélation.
Pour resituer, l'école de commerce lyonnaise privatisée et en perte de vitesse a fait appel à la société de classement du christ des affaires en cours Martial Guiette, piètre gérant et cador de restaurant et de domaine à en croire ces anciens salariés et créanciers laissés sur le tapis en cours de route du succès, ses paris valent bien quelques pions sacrifiés, il faut bien que les requins de la finance se fassent les dents.
Celles de la petite Le Pen rayaient jusqu'au parquet de Montretout, Le Pen le vieux entendait lui montrer de quel bois il se chauffe, l'étincelle a pris une claque, dans le râtelier.
Il fallait donc aller manger ailleurs mais il n'y a pas qu'à l'entreprise familiale que la soupe est bonne.
Car Marion a des connaissances, entre Saint Pie X et les clubs jet set parisiens, les opportunités ne manquent pas, il paraît qu'on s'arracherait la tête de pont libérale, anglais assimil'é peu ou proue en trois mois, la voilà chef d'entreprise en une semaine, ces écoles privées, il faut le dire, font des miracles.
Et dire qu'il en est qui croient qu'il faut obtenir son bac scientifique avec mention pour intégrer les classes préparatoires pour espérer à force d'abnégation et de travail de bénédictins, réussir concours pour débuter un cursus de grande école de commerce, comme c'est ringard, quand on peut rencontrer aux bains douches des chargés de com qui t'intègrent sans prépa aux meilleurs classements mondiaux.
Car oui, MMLP ne rentre pas à l'école comme tout le monde, elle en crée une directement, une surdouée, demandez à Mariani, à Buisson, à Zemmour, à Polony, à Beigbeder, à Zimmern, tous vous le diront, cette fille, c'est la pierre philosophale tout crachée, juré.
Il faut dire que des créateurs d'école, c'en est plein l'école libérale, et la libéralisation de l'enseignement sous l'égide de la sainte patronne union européenne, une divine obole.
MMLP n'avait même pas besoin de lancer un SOS Education que son projet était déjà tout tracé, voire traçable.
Si ce n'est pas de l'art, c'est de la méthode, explications de texte ou, comment créer son école pour les nuls :
Intégrer une école de business en allongeant un chèque ou un CV financièrement aguichant, l’école privée, hors-contrat de préférence, est aussi soucieuse de vos compétences que ces diplômes sont bidons.
Mais à ce prix, tout est compris, achat de classements bien compris.
Le business du ranking est si juteux que même les écoles prestigieuses peuvent s'y vendre, parfois de façon anonymement hypocritement gênée, payer de la publicité pour monter dans un classement, c'est moyen de s'en donner les chances.
On s’écœure des expertises indépendo dépendantes de Monsanto, on devrait adorer vomir les classements des experts des sociétés de notation des écoles, non ?
Payer, c'est garantir la clientèle, qui rentabilise l'affaire et permet jusqu'à acheter son emploi futur, soit en reproduisant le schéma, soit en garantissant aux entreprises, le sujet adéquat, capable de faire de l'argent par tous les moyens possibles, même légaux, et puis, flexibilité oblige, le candidat s'effacera de lui-même dans les montages jopcables, entre temps, l'écran de fumée aura fait l'affaire, ce monde est libéré de toute contrainte, puisqu'on vous le dit.
L'établissement fait, étude de personnalité, prêt bancaire étudiant, aide au choix de l'école privée éventuellement très proche de l'organisme de crédit, et oriente donc dans les méandres du classement exactement là où il faut, du reste, il y en a pour tous les goûts, une corde au cou bien ficelée.
Marion n'a pas été embauchée, elle demande des conseils, pardon, elle rencontre "dans l’unique but de discuter d’une éventuelle convention de consulting marketing" han, han.
Tout de suite, ça en jette leur set de table ronde.
Sûrement de bons conseils puisqu'il a plombé de nombreuses affaires douteuses en laissant salariés et créanciers sur le carreau.
Mais qui vend quoi et à qui ? Moulinette et rétropédalage, il ne faudrait pas croire en l'existence de conflits d'intérêts, qu'on nous dit, c'est sûr, enfin, c'est clair, enfin, pas de ça chez eux, le monde respectueux de la finance, ça se respecte, et puis le crédit, faux que ce soit crédible, donc c'est dit, c'est faux, tout est faux, tout ce qu'il ne faut dire est dit, et réciproquement.
Bon, dans tous les cas, il ne faudrait pas croire que le projet d'école vient des copains conffinier mouliné de l'IFRAP, ils font ça, mais pas comme ça, la sainte libérale discrétion, c'est sacrée.
Il ne faudrait pas croire non plus que le business réside dans le fait de faire croire à une clientèle ignorante ou intéressée que son école a de la valeur, ce qu'elle achètera par avance et qu'elle remboursera par la clientèle que ce classement payé lui rapportera.
Et, monnaie de la pièce montée sur le gâteau, tout cela grâce à l'Union Européenne qui nous impose la libéralisation de l'enseignement, c'est-à-dire sa mise en vente à la découpe, en faisant croire que ces écoles de commerde auraient plus de valeur que nos grandes écoles publiques gratuites.
CQFD
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