Dans une société où l’avenir s’écrit en noir, où personne n’est épargné par le risque de déchéance social même s’il n’a pas démérité, c’est un au-revoir en-bas qui a été rendu au nom d’un peuple français qui n’a jamais existé, pas plus hier et encore moins aujourd’hui.
Je suis Française dans la moindre de mes cellules souches -c'est-à-dire dans l'âme- et je ne suis pas Johnny, ni Johnny Hallyday ni Jean-Philippe Smet, ce produit bâti sur le mensonge et la pourriture d’un milieu que l’on vend au monde avec autant de vernis que le portrait originel est hideux.
Toute la tartufferie symbolique autour du personnage, de sa vie comme de sa mort hérisse mon âme de Française, bonjour colère bonjour tristesse, on lui aura tout pardonné, on ne me pardonnera pas cet article sur sa vie à celui de sa mort, je me sens avoir bien seule la liberté de l’écrire.
Quel artiste, quel homme de media, quelle personnalité politique s’y risquerait, qui mettrait un terme direct à sa carrière qui se fait souvent en fonction de la courbure des salamalecs que l’on est prêt à consentir à cette bulle d’entre soi qui vous porte ou vous explose à la gueule, qu’est-ce qu’elle a leur gueule, de plus que les autres, sinon d’être conforme, la rebellitude normalisée, une raffarinade à la hauteur d’un petit milieu artfairiste.
Seul peut se permettre une critique vraie celui qui n’est rien ni personne, un luxe aujourd’hui, une véritable richesse si tant est qu’on peut l’asseoir sur une instruction solide, trésor précieux accordé par cette France qui m’est si chère.
Dieu merci la transmission existe encore pour tous en France, l’école encore non complètement atteinte par l’américanisation, même si le mal ronge, sournoisement.
Jean-Philippe Smet a été une victime iconique de tout ce qu’il ne nous faut pas devenir.
Il a commencé par mentir sur ses origines, il fallait être à moitié anglo saxon, son milieu art-ificiel a fabriqué le produit qui allait se vendre avec fureur, le côté obscur est une force attractive universelle, Vador Hallyday était né, cap bling-bling et masque de strass, le méchant d’opérette excitant le bourgeois en rébellion contre un petit milieu dont il ne se risque pas à sortir, la liberté se limitant à ce qu’autrui se fixe comme propres limites.
Pâle copie des produits préfabriqués américains, on savait les ingrédients pour que la sauce à la française prenne, on se met à consommer des stars en boîte comme des savonnettes.
Victime plus ou moins consentante, un esprit faible dans une carrure forte, le charisme d’huître de Jean-Philippe Smet transfiguré par un Johnny chargé aux puissances psychotropes et vapeur d’alcool dont il ne manquera pas plus tard d’accuser son propre public de l’usage qu’il en a fait. Comment croyez-vous que se fabrique une star, reprochera-t-il bientôt à ses fans.
Il a mis le prix, il l’a payé, mais somme toute pas bien cher, une année de douleur contre une vie de déchéance, il s’en sort bien, ceux qui ont dû le plus souffrir de ses démons furent sans doute ceux qui avaient une conscience dans son cercle proche.
Y en avait-il ? On l’espère au regard des enfants qu’il a eu car si Johnny reconnaissait qu’il se défonçait jusqu’à “enculer des arbres”, on tremble à l’idée qu’on ait pu laisser des gamins dans son entourage, ne serait-ce que pour leur éducation, et l’on sait malheureusement de la jeune Laura a été trouvée dans des états lamentables abandonnée nue dans les nuits parisiennes droguées au dernier stade.
Qu’on préserve les enfants de “l’amour” des camés et des alcooliques.
Mais le tout Paris se pâme de ces frasques et c’est ce genre d’idoles que l’on donne à nos enfants.
Depardieu, Delarue, vedettes starlettes Canal qui laissent là aussi leurs enfants entre les mains d’un Weinstein encensé jusqu’à l’overdose.
S’ils ne savent plus quelle position adopter face à un Polanski pris en flagrance droguant une gamine pour en abuser, c’est que même eux peine à naviguer sur leurs propres vagues.
Et pourtant cela fonctionne toujours très bien, on se demande si les carrières ne sont font pas au prorata du degré de déchéances physique et morale, c’est en tout cas, le goût amer que cela laisse et qui heurte la mère de famille que je suis.
L’hypocrisie atteignant son comble, comme il se devait sans doute, dans le recueillement d’une cathédrale, toute croix en bandoulière et signature en decorum, Johnny en Christ Roi, l’apothéose de alcoolo-cathodique New Born Again.
Et tels philosophe ou journaliste-écrivain de l’époque d’y voir le peuple français dans son essence existentielle, n’en jetons plus.
Je ne connais pas de peuple français, la notion de “peuple” est obsolète, complètement dépassée, même si finalement l’hommage “populaire” y fait écho.
Un hommage national, dont il n’a bien heureusement pas été question, a bien plus de sens car faisant référence à la nation qui est le cadre de l’organisation politique des citoyens.
Le “peuple” est une notion folklorique qui finalement sied bien à la mise en scène d’un enterrement à l’américaine avec bondieuseries convoquées en deus ex machina, tout le monde a droit au Paradis, même Dorian Gray finalement, c’est du Wilde au pays de Disney où les Johnny ne peuvent pas être les méchantes sorcières aux pommes empoisonnées parce qu’elles se vendent trop bien dans Gala et via Universal.
Car derrière les façades ravalées du gotha du show business, si l’on doit casser la gueules aux dealers, ils se chargent déjà eux-mêmes d’écourter leurs jours dans la violence, ce parrain corse tonton de l’ex-femme d’un intime du clan Hallyday, tombant de crimes organisés en balles perdues par ses frères en maffiosie, le théâtre était au grand complet.
Dark Djony le dernier de la dernière des idoles
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