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Marine ou la trahison tranquille

  La garde rapprochée extrême-libérale de Marine Le Pen, entre IFRAP et Hayek ...

Photo de Oriane Borja.

"Bernard Monot: âgé de 51 ans, la tête de liste FN a obtenu 24,18% des voix et entre pour la première fois au Parlement de Strasbourg. Fils d'assureur et natif de Nice, cet analyste financier adhère au parti frontiste en 1989. Il y est depuis 2006 conseiller spécial en charge de la stratégie économique. Se considérant comme un économiste «libertarien», il est notamment à l'origine de la doctrine du FN sur la monnaie, le financement de l'Etat, l'emploi et les retraites." (Le Figaro 26/05/14).

Les libertariens pénètrent facilement le Front National grâce à l'ignorance de ses cadres et de ses dirigeants au premier chef, en matière économique.
Les journalistes n'étant pas plus avancés semble-t-il, ils sont incapables de comprendre le processus de pénétration, volontaire, coordonné, et évidemment à l'opposé des principes français.


Incapables de comprendre que la "liberté monétaire", principe libertarien importé des USA, est à l'opposé de la "souveraineté monétaire".

On retrouve évidemment la pensée anglo américaine dans le programme de Marine Le Pen, avec l'indexation à l'étalon-or (en refourguant un peu de gaullisme au passage, le Général de Gaulle s'étant déjà fait avoir par les Américains).

En France, les attributs de l'Etat sont (étaient) intangibles depuis toujours :
le droit de battre monnaie faisait partie de ses prérogatives qui lui conféraient sa souveraineté monétaire.

Une monnaie= Une Nation


Ce principe a toujours été entendu de nos rois.

Le "franc" a été crée pour cela et signifie "libre.

La Reine de France, Anne de Bretagne, avait fort bien compris cela et s'empressa lors de son deuxième mariage, de demander à recouvrer sa souveraineté monétaire, ce qui permis à la Bretagne d'exister indépendamment pendant des siècles.

Notre souveraineté monétaire est indispensable à notre "Unité", principe constitutionnel dans tous les sens du terme, de la France.
L'unité nationale est à la fois un principe constitutionnel depuis la Révolution, mais également constitutif de notre Etat-Nation depuis le départ.

Les attributs de souveraineté de l'Etat sont restés inchangés depuis la création de la France et ont perduré après la Révolution, ce qui a permis la survie de la France.

Ce n'est qu'après la seconde guerre et la victoire des Américains, que les attaques libérales ont pu avancer.

A coups de Traités européens, notre souveraineté fut dépecée, les attributs de l'Etat réduits à peau de chagrin :

- droit de battre monnaie (nerf de la guerre, disparu entre les mains de Bruxelles)
- droit de faire et d'exécuter les Lois (qui ne sont aujourd'hui à la quasi unanimité que des transcriptions des directives européennes votées par le Parlement Européen mais décidées par la Commission Européenne non élue.
- droit de se défendre (peu à peu grignoté)
- droit de rendre justice (relativement préservé mais évidemment attaqué par les libertariens)

Ajoutons que pour les libertariens, l'école ne saurait être publique (le programme de Marine Le Pen, laisse une large place à l'instauration de la libéralisation, avec autonomie des établissements dès le primaire très libéralement marquée, et rien contre l'emprise des écoles hors contrat et leur communautarisme avancé, déjà bien en pointe grâce à l'action des lobbies libéraux), et l'Etat ne saurait s'ingérer dans les ressources stratégiques ni les transports, ni la santé en général (lutte contre l'Obama Care, alors je vous laisse estimer ce qu'ils pensent de la Sécurité sociale ...).

Les libertariens entendent indexer les monnaies sur l'étalon-or.

Notons que la France n'a plus d'or ou quasiment plus, et que les ressources en la matière sont détenues par des groupes privés (avec toutes les "mystérieuses" disparitions d'or aux USA, qui ont bien été transférées dans des mains privées, la FED étant considérée par les libertariens comme encore trop dépendante de l'Etat américain.

De plus, si l'or est une monnaie de référence, il y aurait donc deux monnaies : le franc, et l'or, et quelque chose d'autre qu'une seule nation et qu'une seule souveraineté et que l'indépendance nationale.

La monnaie ne reste plus un attribut de souveraineté mais devient un instrument financier dépendant des possesseurs des ressources de matières précieuses.

Ressources accaparées, via les moyens du bras armé américain, et comme par hasard largement réparties chez des anciens de l'OSS/CIA et/ou puissants oligarques industrialo financiers en place qui ont pu s'emparer des richesses des matières premières, acquérir une puissance financière telle qu'ils ont pu acheter ou racheter l'ensemble des richesses de la planète, ce qu'ils s'appliquent à faire encore pour le peu que détiennent encore les forces nationales.


Le propre du libertarianisme est de considérer l'Etat comme un rempart au libéralisme à détruire à tout prix, seul doit rester une forme d'Etat fort, fortement enclin à permettre le libéralisme.
L'Etat ne doit plus être que ce garant.

L'économie est elle "régulée" par une dite "autorégulation", dont il faut bien comprendre qu'elle est la loi du plus fort.
Cet ordre "naturel" se chargeant d'éliminer ce qui doit être éliminer pour un meilleur "ordre", une économie "saine".

Aux USA, les lobbies libertariens ne cachent pas leur volonté de répandre leur idéologie.
Ils disposent de moyens considérables, et de réseaux bien établis en France depuis une vingtaine d'années et en continuelle expansion.
Lobbies qui opèrent de manière transversale dans tout le spectre politique, avec la facilité que l'on voit dans le parti pauvre en cadre de Marine Le Pen.

Bernard Monot parle bien de l'Ecole autrichienne à laquelle il adhère, contre l'Ecole de Chicago qu'il charge de tous les maux actuels.

Ce sont deux écoles libérales dont la première, l'Austrian school (tout aussi américaine que l'autre, sinon plus puisque basée sur les principes fondateurs des Etats-unis issus de la Boston Tea Party), entend prendre le pas sur la seconde, l'Ecole de Chicago, encore trop interventionniste à leur goût.

On voit mal dès lors comment Bernard Monot, conseiller et rédacteur du programme économique de Marine Le Pen, prétendrait le contraire, sinon à jouer sur les termes, les définitions et l'ignorance.

De nombreux détails du programme de Marine Le Pen doivent être analysé à la lumière du prisme libertarien.

Ajoutons que Bernard Monot n'est pas seul, il nomme le Professeur Sulzer comme des siens, et nous savons que Aymeric Chauprade est lié à cette école libérale, j'ai déjà parlé de ses liés nombreux, ceux avec l'Institut de Formation Politique et l'IFRAP devrait amplement suffire à une personne avertie.
Chacun d'entre ses personnes et institut sus-nommés, se chargeant de former les cadres de Marine Le Pen et Marine Le Pen elle-même.


Sans que tout cela ne dérange absolument personne, ni même n'ai suscité jusqu'à présent la moindre interrogation.
Plus c'est gros , plus ça passe.

Personnellement, je pense à l'électorat, ses espoirs, et l'extraordinaire incohérence et mur, et disons-le, trahison, vers lesquels Marine avance tout cela.

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