LE DÉBAT SUR CET ARMEMENT MAJEUR RELANCÉ
En exhumant cette affaire, la Cour des comptes relance le débat, récurrent en France, sur cet armement majeur que le pays, avec les Etats-Unis, est seul à maîtriser. Le Charles-de-Gaulle entré en service en 2001, restera seul, or il doit régulièrement être mis à quai pour maintenance. La décision d'acquérir un deuxième porte-avion qui aurait permis la « permanence à la mer » avait été validée en 1980, avant d'être suspendue cinq fois en raison des gels de crédits de la défense, puis de facto abandonnée en 2013 : le nouveau Livre blanc de la défense ne mentionne plus la question.
Récemment, le gouvernement a tranché pour une « rénovation à mi-vie » duCharles-de-Gaulle. L'arrêt durera entre septembre 2016 et février 2018, et coûtera 1,3 milliards d'euros (soit l'équivalent de la moitié du prix du bâtiment neuf). Il s'agit de recharger les deux cœurs nucléaires du bateau, de vérifier des centaines d'équipements et de moderniser les armements. Le précédent arrêt avait eu lieu en 2008.
La défense étant sous contrainte financière sévère, certains critiquent cette décision. « Allez demander au président iranien Rohani ou à feu le régime de Kadhafi à quoi servent les porte-avions français et américains ! », rétorque l'amiral Edouard Guillaud, chef d'état-major des armées. Parce que cet outil stratégique est toujours considéré comme un attribut de la puissance, les marines de guerre des grands émergents, Inde et Chine au premier rang, sont en train de s'en doter.
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