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  • Gramsci même pas peur



    Ou comment une telle allégation ne peut absolument pas être un principe universel.

    Cela peut peut-être être valable dans des pays instables institutionnellement, des nations récentes et/ou dont les fonctions organiques sont décentralisées.

    Cela reste impossible sur de vieilles nations aux principes forts et imbriqués comme la France où les idéologies pénétreront de façon superficielle des fondations garanties notamment par des garde-fous aussi complexes que cohérents.


    « la prise du pouvoir ne s'effectue pas seulement par une insurrection politique qui prend en main l'État, mais par un long travail idéologique dans la société civile qui permet de préparer le terrain »
    Hélène Védrine (Les philosophes de l'histoire, Payot, 1975).

  • Une éducation américaine avec son ACADEMI et son Dieu belliqueux

    Le nouveau ministre de l'éducation de Trump rêve de faire "progresser le royaume de Dieu".

    Elle est à la tête du Family Research Council dont j'ai déjà parlé maintes fois sur ce blog.

    Le Family Research Council où se forment Boutin, Béatrice Bourges, Franck Margain notamment, ainsi que de nombreux cadres politiques français.

    C'est également cette branche des lobbies d'extrême-droite qui opère en Russie et en Europe auprès de Konstantin Maloffev et toute l'extrême-droite européenne.



    Erik Prince, le frère de Betsy DeVos (ministre de l'éducation divine de Trump dont le think tank forme de nombreux cadres français, européens et opère jusqu'en Russie), est le fondateur de Blackwater (maintenant appelé Academi), une société militaire connue notamment en raison d'un procès pour une affaire d'assassinat de 17 civils irakiens.

    C'est un fervent supporter de Trump, qui s'en est d'ailleurs vanté sur Breitbart, le site de Stephen Bannon.

    La défense extérieure étant une prérogative d'Etat et l'Etat étant voué à disparition dans l'idéologie au pouvoir, la privatisation de l'armée s'opère(rait) dans une logique théorique.

    Les puissances d'argent à qui profite l'impérialisme ont sans doute besoin de ce genre de plan B car l'opinion publique américaine et mondiale ne supportait plus leur premier support d'Etat américain.

    Ajoutons qu'Academi n'a pas signé la Convention de Genève et que les armées privées n'auront plus à s'embarrasser de quelques détails techniques en matière de barbarie, ce qui doit plus efficace et rentable.

    Ils n'interviendront plus sous drapeau ni sous faux-drapeau, mais sous couvert d'armées privées, quelles responsabilités, quels commanditaires, les peuples ne sauront même plus clairement à qui ils doivent leur malheur.

    Du reste, l'impérialisme US ne repose pas seulement sur la grosse artillerie militaire, les techniques de soft power prenant dorénavant le pli sur les gros rangers des GI américains.

  • Une brève explication de l'avenir

    Il faut bien comprendre ce qu'offrent les "réformateurs" ou autres révolutionnaires conservateurs et assimilés.

    Ils vous présentent un "projet" (oui, ils envisagent les affaires de la Cité comme un packaging commercial à deux balles), vendu à grand renfort de publicité médiatique et naturellement présenté comme la modernité, le progrès en marche, la C5 ou la C6, une Constitution considérée comme un IPhone.

    C'est que l'affaire en question vient tout droit du Nouveau Monde.

    Leur super programme créatif n'est jamais que la vieille idéologie Mayfloweriste d'affairistes qui n'émerge pas dans une Cité où la chose est publique.

    Tout leur système repose sur l'idéologie libérale de la grande liberté, moins d'Etat, moins de règles, moins de protections, tout s'ordonne naturellement.

    La vieille construction empirique qui a bâti la nation la plus robuste et la plus juste ne vaudrait rien comparé à la fluide île flottante anglo saxonne.

    Exit nos Codes, nos protections, nos réglementations, vive la loterie américaine où la vie n'est qu'un jeu, où tu perds, ou tu gagnes en te perdant, mort aux vaincus.

    Voyez, où acheter votre maison en bois apportée et à emporter sur un plateau en trois minutes via un huissier diplômé du seul investissement qu'il a consenti : son chapeau de cow-boy qui, une fois porté, lui donne tous les atours du juge de paix.

    Vous achetez votre vie en trois minutes chrono, tant pis si elle s'écroule en un temps tout aussi record une fois le nid livré et écroulé à demeure.

    Tu as joué tu as perdu, tu as eu ta chance, manque de bol, tu n'en a pas eu.

    Nul recours, nulle loi pour t'aider, la loi de la jungle est légère, a-t-on vu qu'elle soit régie dans un lourd bouquin, pourquoi ne pas avoir une bibliothèque où figure la Princesse de Clèves tant qu'on y est.

    Non, là c'est ou tu es prince ou tu crèves, tout est écrit d'avance.

    Et le récit est déroulé à l'avenant, si ta roue s'est arrêtée à la banqueroute, tes enfants auront une école de merde (où tu n'apprends que la violence. Dans les écoles de riches aussi mais il s'agit de la violence économique, plus subtile), une santé de merde, une justice de merde, un travail de merde, bref, une vie de merde, le tout garanti par le système sans avoir à élaborer de complexes protections venant combler les vides juridiques et de ton existence.

    Mais attention, la fortune peut t'être favorable, si Dieu (eh oui) en a décidé ainsi.
    S'il était écrit dans les lignes de ta main que tu aurais les moyens de te payer des avocats, la complexité peut t'être accessible.

    Car là est tout le vice et toute l'hypocrisie.

    Soit la chose est publique, soit elle est privée, et l'assurance, les garanties, ça existe, au prorata de tes bitcoins.

    Les juristes américains ne sont pas en manque, puisque toute la vie -enfin la vraie, pas celle du pauvre pour qui ça n'en est pas-, est régie par le contrat privé.

    Alléger, alléger le droit public, on va en bouffer comme on nous vend le dernier régime miracle jusqu'à devenir obèse d'avoir vécu de vent.

    Avale ton bol de flexibilité et de liberté tous les matins, arme-toi d'impatience et prends ton abonnement à la national rifle society, tu tiens ta vie comme ta peau de bête, au bout du fusil.

    A ce rythme, il faudra sans doute donner urgemment un statut de personne à la chose animale, question de survie.