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Comment monter en épingle la méthode Montessori, et la découdre de fil blanc

Il est récurrent de rencontrer des articles dithyrambiques sur les nouvelles méthodes pédagogiques qui datent pourtant du début XXème fin XIXème, voire ont toujours existé en marge, dans des sectes aux allures aristocratiques.

Il en va ainsi de la méthode Montessori, dont certains se demandent toujours pourquoi elle n'est pas généralisée au plus grand nombre alors qu'elle serait si bénéfique, voire magique.

Il est vrai qu'entre science et croyance, notre société a parfois un méchant travers à vouloir revenir vers la seconde nature (qui fut en réalité notre première), qui est à la connaissance, ce que l'ombre est à la lumière.

Et d'en faire pourtant appel aux neurosciences, qui valideraient le phantasme.


Si la méthode Montessori est une très bonne affaire pour certains adeptes de l'affairo-éducation, elle ne fonctionne que pour les enfants doués à la base, ou pour les déficients, pour les autres, qui sont la majorité, elle est très dangereuse car en attendant que l'enfant veuille bien donner de lui-même sans le contraindre à un rythme commun, la majorité se laisserait aller.

L'école ne peut se permettre d'attendre des années pour qu'un enfant apprenne à lire et calculer, et juste, travailler, sous prétexte qu'il faudrait attendre qu'il ait le déclic, et même risquer qu'il ne l'ait jamais.

Seuls les bourgeois peuvent se permettre d'avoir des enfants qui ne font rien, s'ils peuvent ensuite leur refourguer un avenir clefs en main.

L'option Montessori est un luxe que ceux qui n'ont de richesses que l'école ne peuvent s'autoriser.

Du reste, elle isole les enfants chez qui elle fonctionne du reste de la communauté, rapprochant ces méthodes de celles des sectes.

C'est vite oublier que les contraintes sociales sont des biens précieux pour nous apprendre à vivre ensemble.
Dans la vie, c'est souvent à nous de nous adapter et pas l'inverse.

Quant aux neurosciences, les études et travaux qui font références sont ceux de Roger Sperry puis de Stanislas Dehaene, ils sont bien plus complexes et ramènent surtout à un apprentissage très progressif, logique et rigoureux en général, qui était celui des méthodes traditionnelles avant les années 70-80 et avant Montessori.

Ecole de papa qui avait sans doute des défauts et qui était perfectible, mais qui avait hissé l'école française à un sommet jamais ré-atteint.

Ces méthodes, nouvelles, sont surtout aujourd'hui utilisées pour forcer au démantèlement de l'Ecole publique vers la libéralisation de l'éducation.

Mais encore, des enseignants formatés à ces essais pédagogiques et avides de moderne pour le moderne, et pour l'intérêt de carrière de cela offre (on ne saurait être qu'un vulgaire petit instituteur), ont toujours tenté des percées de ces méthodes dans l'école publique ou privée, heureusement pour les enfants que cela ne dure qu'un temps.


Le neuroscientifique, linguiste et professeur au Collège de France, Stanislas Dehaene parle de Montessori uniquement pour l'histoire de la représentation des chiffres ou lettres en s'appliquant à les reproduire avec le doigt, ce que les méthodes traditionnelles appréhendaient sans avoir besoin de Montessori.

On apprenait autrefois les chiffres et les lettres, dès la maternelle, en même temps qu'on les dessinait, écrivait, travaillait.
Oui, les lignes, qui ne se font plus jamais, gravaient les lettres dans les doigts des enfants tout en les musclant progressivement si bien qu'ils n'avaient pas cette douleur que cet effort soudain engendre quand ils commencent tardivement à écrire aujourd'hui, parfois seulement en CE1.

Ce qui peut les dégoûter de le faire, à raison.

Un cerveau peut habitué à l'effort, envoie des signaux de douleurs très physiques (douleurs aux doigts et maux de tête).

Dehaene explique d'ailleurs que l'écriture en miroir est tout à fait normale au départ (l'enfant n'a pas le cerveau assez mâture pour percevoir la différence, il voit la même chose), et qu'elle se maîtrise avec l'apprentissage de la lecture (qui doit toujours être lié à celui de l'écriture, chose qui ne se fait plus non plus), il explique que Léonard de Vinci avait la faculté d'écrire avec les deux mains, en miroir, et que c'était une surcapacité neuronale.

Le problème vient des enfants qui, avec les méthodes semi globales actuelles, continuent dans le temps à confondre les deux parce qu'ils n'ont jamais eu accès en réalité à la lettre de base, qui ne s'apprend jamais aujourd'hui.

Tout le reste des travaux démontre que Montessori est une mauvaise méthode car semi globale.

Dahaene explique les hémisphères analogiques et analytiques, il explique comment cela fonctionne et comment les nouvelles pédagogies ne permettent en réalité que la répétition de choses incomprises, et encore, quand on a la capacité de répétition.

Il est parfois difficile de comprendre que c'est la répétition "bête" d'un exercice jusqu'à sa maîtrise, qui permettra de franchir les étapes suivantes, jusqu'à s'en affranchir.


Pour des écoliers, faire un exercice de base, met toutes leurs capacités de recherche en branle, en cela, l'apprentissage est un objet de recherche perpétuelle, mais on ne peut pas leur demander de chercher plus loin que l'application "bête et méchante" durant leur phase d'apprentissage des fondamentaux, dans leurs dix premières années.

On voit comment les activités proposées aujourd'hui, visent à ce que les enfants trouvent une règle par rapport aux documents qu'on leur aura fournis.
Cette règle à découvrir saute à nos yeux d'adulte car nous la connaissons, pour l'élève, c'est souvent du chinois, d'autant plus que, censée avoir été découverte seul, la règle risque fort de rester introuvable dans les cahiers, et ne sera donc pas appliquée.
La méthode d'apprentissage qui donne la règle (du jeu) et permet aux petits de l'appliquer, à force de s'exercer, est beaucoup plus sûre et rassurante pour cet âge où l'on a un besoin forcené de sécurité pour aller de l'avant.

Il faut avoir été assez en empathie avec des enfants et vu leur désarroi face à ce genre d'exercices censés leur donner confiance en eux, pour comprendre l'absurdité de l'essai thérapeutique.

On peut dire que la méthode Montessori est appliquée aujourd'hui dans de nombreuses écoles, sauf que c'est une application de masse alors qu'elle est censée être individualisée, ce qui est impossible en démocratie où toute la population doit être instruite.

Elle ne peut être donc que privée, payante, chère.

Pour avoir la même mauvaise méthode, sauf à ne presque pas avoir besoin d'école, ce qui concerne une infime minorité d'enfants, curieux de nature et de culture, qui vont par eux-mêmes rétablir la progressivité des apprentissages, ils vont recomposer ce qu'on leur apprend globalement, mais ils le font si vite et de façon si instinctive, que même leurs maîtres, ignorants, ne le perçoivent pas.

Par ailleurs, tous les enseignants devraient montrer de l'intérêt aux enfants qu'ils instruisent, à la fois sur ce qu'ils transmettent mais aussi sur les élèves, c'est le b a ba de la pédagogie, et cela n'a rien avoir avec une méthode, cela a avoir avec l'être.

Cela garantit un meilleur apprentissage naturellement, l'enfant qui sent qu'on le prend en considération vous en sera redevable.

Mais cela ne se décrète pas, en revanche, ça se rencontre, on a le bonheur de rencontrer ce genre de professeurs dans sa scolarité, et au-delà de la méthode, on en sortira grandi.

Quant aux échecs des expériences de Masson (expériences de mise en recherche de l'enfant), toujours appliquées bien qu'elles n'aient pas du tout fait leurs preuves, et pour cause, elles ont démontré l'inverse de ce qu'elles prétendaient défendre, elles sont toujours en application (le comble de la méthode scientifique), elles viennent toujours de la même erreur de base, la même que Charpak faisait.

A savoir que les enfants ne sont pas des chercheurs, que leur cerveau est en formation, qu'il est incapable de voir une erreur, il faut qu'il sache d'abord.

Le chercheur, le créatif, ne peut atteindre son niveau que parce qu'il maîtrise les bases.

L'enfant sans base ne peut deviner les fautes par magie.

Il est stupide de vouloir lui apprendre l'orthographe en lui donnant un texte faux qu'il doit s'amuser à corriger, sous prétexte de rendre l'apprentissage plus ludique, ou de le mettre sur un prétendu piédestal et d'égalité avec le maître.

C'est doublement dangereux car il peut retenir les fautes s'il a une mémoire visuelle, et qu'il ne saura jamais la grammaire en général, ou ses tables, ou ses règles, s'il ne les a pas apprises et travaillées afin que se créent les chemins synaptiques qui lui serviront ensuite, à faire correctement, et à aller plus loin avec ces outils qu'il lui faut d'abord s'approprier avant de s'en servir, bien, et bien plus tard (création).



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