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Shoah

Shoah est le mot hébreu qui désigne ce qu'on ne peut pas désigner tant cela dépasse l'entendement humain, toutefois, ceux qui me comprennent pas ce que cela signifie, ne sont tout simplement pas humain.

L'indépendance d'esprit, c'est d'avoir une conscience.

 

 

 

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    T V J'ai toujours cru que le terme Shoah était exclusif, désignant l’extermination systématique des juifs, et seulement eux, par le régime nazi. 
    D'où ma révolte, car les homosexuels, handicapés, communistes, tziganes, roms,... toutes ces minorités, et j'e
    n oublie beaucoup d'autres, ont elles aussi été exterminées méthodiquement, sans qu'un seul mot ne désigne leur assassinat, sans qu'un mot n'honore leur mémoire.
    J'aime bien ta définition de la Shoah, le terme y semble universel.
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    Oriane Borja Ce n'est pas ma définition, c'est la définition, la shoah, c'est l’indicible.
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    A H L'humanité définie par un seul événement d'il y a 70 ans. Dis-nous Oriane, n'étions -nous pas humains avant le 20è siècle ?
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    Oriane Borja Certains l'étaient plus ou moins, d'autres moins encore.
    Mais on ne découvre son humanité que durant son vivant, je parle de ceux qui découvrent leur humanité ou leur inhumanité le cas échéant, aujourd'hui.
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    Oriane Borja Celui qui aujourd'hui, ne comprend pas la shoah, est inhumain.
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    Oriane Borja Mais se hisser vers l'humanité n'est pas chose simple.
    Il faut avoir pleine conscience de la shoah, d'une chose inimaginable qui s'est passée, pour cela, et encore faut-il avoir une conscience.
    Je ne suis pas certaine pour ma part par exemple, qu'un enfant puisse avoir pleinement conscience de ce qu'est la shoah, et je n'aime que moyennement qu'on le fasse répéter mécaniquement, par souci de plaire, son intérêt pour la shoah.

    Je me souviens très bien des périodes de ma vie où on m'a scolairement fait prendre conscience de la shoah.

    J'étais au primaire quand on nous a demandé de regarder Holocauste (terme remis en cause plus tard).
    C'était un film, à la télé.
    On n'avait pas le droit de regarder la télé chez nous, nous ne l'avons pas regardé, en plus mon père pensait que c'était trop horrible pour que nous regardions une chose pareille, il ne plaisantait pas du tout avec le sujet.

    Ensuite, nous avons étudié l'histoire au collège.
    J'ai été présentée au Concours national de la résistance parce que ma copie avait été sélectionnée pour représenter mon collège.
    Il y avait une partie histoire, une partie personnelle, qui a beaucoup ému et qui a été lue à haute voix.
    Je lisais beaucoup de livres, j'avais notamment lu toute la littérature de mon âge sur le sujet.
    J'ai gagné un Prix, une bourse, des livres notamment celui de Lucie Aubrac dédicacé.

    Ca m'a évidemment beaucoup marquée, j'étais d'autant plus impliquée que tout à coup je réalisais que oui, j'étais élevée dans le religion juive, je connaissais le judaïsme, chose qui me semblait normale même si je savais que les autres n'étaient pas forcément élevés ainsi.
    Mais c'étaient des choses personnelles, même à l'intérieur de ma propre famille, chacun ressentait cela comme il le voulait.
    Dans ma fratrie, ça n'intéressait pas trop, c'était soit moqué, soit ignoré, moi, ça m'intéressait.
    Je regardais volontiers les émissions Source de Vie et A Bible ouverte de Josy Eisenberg le dimanche matin, je lisais tous les livres sur le sujet que me présentait mon père qui lui, y consacrait sa vie.

    Mais ce n'est que lorsque je suis devenue étudiante que j'ai voulu regarder Shoah, seule.
    Je voulais connaître vraiment.

    Mais je crois après analyse, que ma conscience n'a pu se parfaire qu'avec l'âge et la vie.
    J'étais déjà révoltée, je n'aimais pas que l'on fasse souffrir, je n'aimais pas la violence, mais je ne savais pas pourquoi, c'était un ressenti.

    Avec les études, j'ai compris.
    J'ai compris les combats historiques, les aller-retour incessants entre ce que l'homme peut faire de meilleur et de pire, les ressorts de la violence, du pouvoir. J'ai compris pourquoi le bien était le bien et le mal le mal.

    Je pense qu'on améliore sa conscience avec le temps, et sans doute en y prenant gare, pourquoi il vaut mieux faire le bien que le mal, pourquoi le bien vaut plus que le mal, et que ce sont tout sauf des notions dont il faut se moquer quand j'entends d'autres le faire, ce qui m'insupporte au plus haut point comme je ne supporte pas la bêtise même s'il faut souvent faire avec.

    Mais une chose est sûre pour moi, toutes ces choses sont de l'ordre du personnel, du djihad, du combat contre soi-même, d'une histoire que l'on règle entre soi et sa conscience.
    On peut difficilement en parler.

    Soit on ne parle pas de la shoah parce que le trop fort reste à l'intérieur, soit on en parle avec respect, on ne peut pas en plaisanter ou en parler de façon anodine, sauf à ne pas avoir cette conscience dont je parle, suffisamment développée.

    Plus la conscience est développée, plus on est humain,
    moins on arrive à comprendre la shoah, plus on s'éloigne de l'humanité.

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