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Soros contre Horowitz, tout contre

Pas sectaire : Femen rencontre l’extrême-droite islamophobe (Màj)

Femen / Vlaams BelangPhoto Franck Creyelman

Sasha Shevchenko, une des fondatrices et chefs du mouvement FEMEN, a rencontré jeudi 6 février à Paris un drôle de sympathisant : Frank Creyelman.

Cadre de l’extrême-droite belge…et fan de Femen

Sur une photo immortalisant l’instant (ci-dessus), ce dernier s’affiche fier, presque sous le charme ; une groupie parmi les centaines d’autres que comptent les Ukrainiennes. La responsable Femen est elle aussi tout sourire. Creyelman est un pilier du Vlaams Belang, parti d’extrême-droite belge. Il est très impliqué dans ce qui a trait aux questions internationales (il est président de la Commission des Affaires Etrangères du Parlement flamand), on l’a vu ces dernières années en voyage de soutien à Israël ou encore à la Syrie ; militer dans une organisation pro-russe au côté d’un certain Luc Michel, personnage étrange, décrié au sein de sa mouvance. Ces derniers mois il a eu plusieurs contacts avec Svoboda, le parti ukrainien ultranationaliste. Mais rien à voir avec sa rencontre avec Alexandra Shevchenko, tient-il à préciser. En bref, un profil trouble, comme il y en a beaucoup eu autour des Femen.

Le Vlaams Belang  est un des partis européens les plus à la pointe contre "l’islamisation de l’Europe". Une démarche opportuniste depuis le 11 septembre, et qui lui permet de "tourner la page" de l’antisémitisme tout en favorisant de nouveaux appuis.

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Creyelman à des manifestations anti-mosquées / Creylman au côté du leader de l’extrême-droite belge Filip Dewinter

"Action commune contre l’islamisation"

Que signifie cette photo ? Nous avons interrogé Creyelman, qui s’est montré très ouvert. La photo a été shootée lors d’un café pris à Paris, jeudi 6 février. Après un an et demi de correspondance virtuelle avec "Alexandra" (il nomme par son prénom la responsable Femen avec laquelle il a échangé mails et coups de téléphone),  il souhaitait la faire venir en Belgique le mois prochain, pour une action commune avec lemouvement des "femmes contre l’islamisation".

EncouragementMessage Facebook publié sur le mur d’Alexandra Shevchenko

Cette amorce de rapprochement détonne. Je lui rappelle qu’en France, les soutiens Femen se trouvent plutôt à gauche. Ce à quoi il répond :

"Je pense qu’elles ne sont ni de droite ni de gauche…elles s’occupent des femmes avant tout…Il y a des choses qui nous unissent, d’autres qui nous séparent…Nous sommes d’accord sur la question des femmes et de l’islam..", un tel rapprochement "c’est bon pour les Femen c’est bon pour nous aussi".

Il se démarque très clairement de leurs actions en Ukraine mais se montre très intéressé par leurs positions sur "l’islamisation". Il affirme avoir tenté de rencontrer les Femen une première fois à Kiev, il y a un an de cela, en vain, en raison de délais trop courts. Il les suit de longues dates, ayant des contacts en Ukraine et "avant même qu’elles ne soient connues", insiste-t-il.

Son mouvement prendrait bien en charge leur venue en Belgique mais il ne s’agit pas de financer les Ukrainiennes, dit-t-il.

L’action qu’il aurait voulue pour le mois de mars n’aura finalement pas lieu.

Pour les Ukrainiennes, c’eut été un tournant à cent quatre-vingts degrés et un quasi suicide politique. Néanmoins, leur parcours est parsemé de retournements d’alliances et en Ukraine elles soutiennent l’union de l’opposition comprenant l’extrême-droite et se sont affichées au côté groupes radicaux. Une ancienne Femen France nous avait confiées : "elles se sont appuyées sur nous, puis sur le PS et Caroline Fourest et après elles iront chercher ailleurs d’autres soutiens". Pour expliquer le refus, Creyelman met en cause les Femen françaises, pour qui les liens du Vlaams Belang avec le FN et sa ligne "discriminatoire" seraient inacceptables.

Ce café entre Shevchenko et Creyelman reste symptomatique de la nature des Femen  : un mouvement opportuniste, prêt à "donner sa chance" à n’importe quel soutien.

Islamophobie "féministe" et vice-versa…

Sur le fond, l’existence même de cette rencontre à première vue contre-nature illustre  l’évolution de l’extrême-droite européenne et des Femen. Le Vlaams Belang, comme la plupart des partis d’extrême-droite européen a abandonné l’antisémitisme au profit de l’islamophobie. Une islamophobie maquillée derrière des arguments progressistes : droit des femmes et des minorités, laïcité… C’est l’objet du mouvement "femmes contre l’islamisation", une émanation du Vlaams Belang dont Creyelman s’est fait le porte-parole auprès de Shevchenko. Pour ce groupe habitué aux campagnes chocs et sexy, prendre contact avec les Femen n’est pas totalement incohérent.

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Campagne “Liberté ou islam ?” Gradations : “conforme à la loi islamique”, "provocant", “salope”,  “lapidation”…

Quant aux Femen, leur opposition au monde arabe et musulman en général est une constante. Plusieurs témoins ukrainiens, chercheurs ou militants en attestent et ce depuis longtemps. Des militantes françaises, revendiquant des origines arabes, s’en sont elles-mêmes senties la victime. Elles évoquent des communiqués à destination de la presse étrangère écrits sur un ton dramatisant, proche de l’affabulation. Exemple. Soumise à la question sur Al Jazeera par des féministes, les Femen publieront un communiquéévoquant une séance de "lapidation" et la "rhétorique musulmane traditionnelle anti-américaine et anti-israélienne" des intervenantes, en décalage avec la véritable teneur du débat. Une marche Femen dans la Goutte d’Or devient un "défilé sur un quartier islamique", un des "plus dangereux de Paris", ce qui aurait provoqué le "ressentiment" des riverains masculins. L’épisode de la Goutte d’Or sera, pour des militantes comme Safia Lebdi…la goutte d’eau de trop. Depuis, le mouvement, via sa chef française Inna Shevchenko, déploie une rhétorique islamophobe de plus en  plus assumée, sur le mode "islam=terrorisme".

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Mise à jour : C’est face aux caméras de TF1 (à 2’50) qu’Ina Shevchenko aura répondu au contenu de cet article. "Il peut y avoir des gens d’extrême droite qui nous arrêtent dans la rue pour prendre des photos avec nous. Mais je suis certain que Sasha ne connaissait pas cet homme" a-t-elle déclaréCe qui provoque la correction suivante de la journaliste : "Il (le député) avait bien rendez-vous avez la Femen pour discuter d’une conférence intitulée Les femmes contre l’islamisation en l’Europe".

Marine Le Pen sur des tracts du Vlaams Belang

BELGA Publié le vendredi 24 janvier 2014 à 14h21 - Mis à jour le lundi 24 février 2014 à 14h16

 

BELGIQUE Filip Dewinter, l'une des figures de proue du VB, avait déjà annoncé auparavant que Marine Le Pen soutiendrait une éventuelle campagne dans le Hainaut.

 

 

 

 

 

 

Le Vlaams Belang pourra compter sur un soutien de Marine Le Pen, la présidente du FN français, dans sa campagne pour conquérir des sièges au parlement bruxellois. L'information devait être annoncée officiellement dimanche au congrès du parti, elle a été révélée dès vendredi par le site brusselnieuws.be. Mme Le Pen soutiendra la campagne sous forme d'un message vidéo, qui sera diffusé à un meeting le 3 avril. Elle apparaîtra également dans les tracts électoraux.

Depuis des années déjà, le Vlaams Belang mène campagne en deux langues en Région bruxelloise, où il met moins l'accent sur les enjeux communautaires et davantage sur l'immigration et la sécurité. Un petit nombre de voix francophones peut se révéler rapidement payant, comme l'ont montré les dernières élections régionales, où le parti a obtenu trois sièges au parlement bruxellois.

Filip Dewinter, l'une des figures de proue du VB, avait déjà annoncé auparavant que Marine Le Pen soutiendrait une éventuelle campagne dans le Hainaut. Le parti envisage en effet d'y présenter une liste tirée par la fille de M. Dewinter, Veroniek.

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