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Journal d'un écolier extraordinaire

Nouveaux rythmes scolaires : école privée Thouaré. A 15 heures, plus de maîtresse bien sûr, les dames de cantine prennent le relais. Elles décident de faire faire des jeux de société, et puis finalement non, parce qu'il n'y a pas assez de places. Donc elles demandent aux gamins de faire leurs devoirs (pendant 1h30, autant dire le trop plein à cet âge). Très bien, et on fait quoi ensuite à l'étude ?
Les gamins :"Non, ça va, on a fait semblant." Ouf, tout va bien
.

 
Compte rendu des deux heures de cantine : deux gamins se bagarraient «pour rigoler», puis l'un a poussé l'autre un peu trop fort, cet autre n'a pas aimé, il l'a repoussé et lui a pété une dent. Heureusement que les gentils animateurs étaient là pour appeler les parents pour qu'ils s'occupent de la mâchoire de leur rejeton. On se marre comme ça à l'école.

 
Ah ! Mise en place de l'atelier philo à la place du sport. En voilà une bonne idée. J'ai un sujet au hasard sur la question de la place du sport à l'école.
Attention, le niveau des gamins doit être redoutable, ils étudient la philo depuis la maternelle, ne l'oublions pas. Comment ? Ils ne s'en souviennent pas eux ?
M'enfin !

 
Parmi les compétences clefs demandées dans nos écoles par l'OCDE, figure : l'esprit d'entreprise (t'es jamais trop jeune pour apprendre à être un bon esclave). D'où les travaux en groupe et le joyeux bordel des classes où tu dois gentiment faire comprendre au crétin fort en gueule qu'il ne dit que des conneries sans y laisser un oeil à la récré.
Mais tu as aussi la journée spéciale, sortie T'es pas cap.

 
Là se révèlent les enfants mal élevés qui poussent, passent devant les autres, filant au passage un coup dans un tibia, un poing dans l'estomac, le tout sous le regard aveugle des accompagnateurs occupés avec la cheville tordue de l'un, l'envie de dégueuler de l'autre, et de l'enseignant au regard illuminé du projet qui a vu la vierge pédagogie, et qui a déjà fait son rapport sur cette fabuleuse fabulée journée qu'il a passé deux mois à préparer avec l'équipe pédagogique pour la modique somme de 18 euros par tête de pipe après les aides de collectivités territoriales qui ont soigneusement sélectionné l'entreprise privée organisatrice parmi la clientèle électorale de la majorité en place.
Mais c'est relativement donné eu égard aux projets en immersion collective de l'agence de voyage de la Ligue de l'Enseignement (leader sur le marché éducatif).

L'esprit d'entreprise : vénérer comme un gourou sa multinationale ou un de ses sous-traitants, donner le maximum de son énergie, pour se faire virer comme une merde le jour où ta compétitivité te place sur le bouton eject. Normalement, tu dois alors être content parce que c'est bon pour l'entreprise.
Si t'as un très très bon esprit d'entreprise, tu t'autoéjectes par la fenêtre dès que tu sens que tu deviens moins bon pour l'entreprise.

Nous avons également eu la journée de la science, on a baladé les petits, ils ont paraît-il tous réussi à construire un pont du haut de leurs dix ans, ça valait le coup de désorganiser la journée d'école et celle du collège où ils étaient invités.
Le fait que les enseignants partie prenante reçoivent une formation et des gadgets de partenaires privés pour ce faire, ainsi qu'une bonne évaluation de conformité à l'attente pédagogiste de l'Inspection Académique qui leur permettra de l'avancement, les aident sans doute à trouver la séquence convaincante.
Avec les enfants, tout le monde est ravi, que demande le peuple.
On aura cocher la case dans le rapport PISA de l'OCDE, on va monter en grade au niveau mondial.
Mais ne leur demandez pas une division à l'entrée en sixième, là, vous déconnez.



 

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