Son Pygmalion, immortalisé par Audrey Hepburn dans My First Lady, est une oeuvre majeure.
C’est l’histoire d’un linguiste,.
Il faut lire et écouter les linguistes, Upinsky, Chomsky, Stanislas Dehaene sont des linguistes.
Leur connaissance de la langue leur permet de décrypter les perversions de la pensée.
Le scientifique de J.B. Shaw est tellement persuadé que la langue est un outil qu’il fait le pari de transformer une vulgaire petite marchande ignorante en une grande « lady » et de duper tout le monde quant à son origine sociale.
Et en effet, l’apprentissage de la phonétique, qui est de la grammaire, le travail acharné de la petite marchande de fleurs, la métamorphose en une jeune femme fascinante.
Toute la sensibilité de Shaw repose ensuite sur une autre évolution radicale, la petite paysanne insignifiante ne s’est pas contentée de paraître avoir reçu une éducation de grande famille. En recevant l’instruction de la grammaire, c’est tout son esprit qui s’est mis en branle, elle comprend le monde qui l’entoure et ressent des émotions qu’elle ignorait auparavant.
Elle comprend hélas, et cela explique la référence à Pygmalion, que l’histoire se finira pas bien pour elle, car elle pense comme une « lady », alors que sa condition sociale ne change pas et son maître qui connaît sa véritable origine, la méprise alors qu’elle, en est tombée amoureuse.
La maîtrise de l’orthographe et de la grammaire au sens large, repose sur la méthode d’apprentissage de la lecture et de l’écriture qui doivent être inséparables.
Avec la méthode globale, ou semi-globale, on plonge directement l’élève dans la complexité sans qu’il connaisse le pourquoi du comment. Ces méthodes marchent sur la tête en inversant l’ordre des choses, en partant du général pour aller au particulier.
Or le cerveau humain s’est structuré de telle manière que son fonctionnement obéit à des lois.
Avant même l’existence de l’écriture il y a quatre milles ans, les traces étaient des images. La naissance de l’écriture s’est faite sur des idéogrammes.
Il a nécessité deux milles ans d’histoire pour perfectionner le système en l’amenant peu à peu à l’abstraction de la lettre.
Les idéogrammes nécessitaient d’apprendre par cœur en quantité incroyable avant de pouvoir lire et écrire, seuls quelques scribes étaient capables de le faire.
Le chinois, par exemple a longtemps fonctionné sur la base de milliers de caractères à maîtriser avant de pouvoir appréhender la matière, longtemps, cela a bloqué la population à l’accès à la lecture. Le système a été simplifié mais il repose encore sur plusieurs centaines d’entités lorsque nous fonctionnons nous sur quelques lettres.
Ce n’est qu’avec le passage de l’Egypte Antique à la Grèce Antique qu’apparaît le système alphabétique.
Cela va favoriser l’accès à la lecture et l’écriture et par la même à la pensée car un plus grand nombre de personnes peuvent dès lors asseoir leur réflexion sur la maîtrise du langage, la transmission permettant une évolution exponentielle.
La science nous prouve aujourd’hui que la méthode globale ne stimule pas toutes les régions de notre cerveau car seule la partie faisant appel à la mémoire est activée en priorité.
Avec la méthode alphabétique, qui part du plus petit élément pour aller vers les plus complexes de façon rigoureuse et progressive, la partie analytique est sollicitée de manière satisfaisante.
Il va de soi aussi que seule la répétition de l’exercice permet que le chemin neuronale se face et se retrouve, c’est juste de la médecine, toute chose honnie par les néo-pédagogues qui trouvent cela stupide.
La méthode alphabétique repose très rapidement sur la grammaire dont la maîtrise des règles par leur apprentissage et la pratique par l’exercice répétitif, s’ancre dans notre cerveau pour devenir automatique.
Il est évident que c’est sur le langage que s’asseoit la pensée, et que plus le langage est riche et maîtrisé, plus la pensée est riche, claire et logique.
La rhétorique est une arme redoutable qui vous permet de comprendre l’homme et le monde.
L’apprentissage global, par la mise en situation de recherche, sévit aujourd’hui dans toutes les matières et pas seulement en français.
Ainsi l’orthographe catastrophique de la jeunesse issue du néo-pédagogisme n’est que la partie émergée d’un mal beaucoup plus profond car d’une réduction phénoménale de l’exploitation de notre cerveau.
J’ajoute que le calcul de QI et rapports de ce genre prétendant évaluer le niveau des personnes, reposent seulement sur la conformité du résultat avec les nouvelles normes qu’ils ont établies, c’est-à-dire la capacité de l’individu à ressortir une pensée et un pseudo-raisonnement pré-mâché. C’est ainsi qu’on voit un Emmanuel Todd faire semblant de ne pas voir de problème dans l’instruction et prétendre que le niveau monte, puisqu’il fait le choix de se baser sur les rapports pondus par les mêmes qui mettent en place et exploitent le filon.
Les néo-pédagogies sont un système autrement plus lucratif que les méthodes traditionnelles d’apprentissages, on ne lâche pas la poule aux oeufs d’or.
L’échec scolaire permet à la Ligue de l’Enseignement de monter des projets subventionnés d’ « education populaire » ainsi que de « formation continue ».
Face à la catastrophe qu’ils génèrent, ils proposent une fuite en avant, ils ont inventé le mouvement perpétuel.
De l’autre côté de la médaille, le système libéral n’a plus qu’à s’appuyer sur le néant et sur le poisson pour imposer son filet de domination.
Ces méthodes de l’« apprendre à apprendre » ne sont d’ailleurs pas d’origine anglo-saxonnes, si c’est bien aux Etats-unis que l’escroquerie a pris, l’origine en est européenne.
Ce sont des psychiatres qui ont fait à l’origine des expériences sur des débiles mentaux, ils ont été expulsés par l’Académie de médecine.
Ils ont alors sillonné le monde, en Asie, en Amérique Latine, puis aux Etats-Unis où les idées farfelues et l’esprit sectaire sont plébicités.
Leurs théories, alors même qu’elles n’étaient pas adaptées aux simples d’esprit qui ont besoin d’être structurés encore davantage que les autres, ont fait florès.
Il faut dire qu’elles sont « vendeur », elles partent du postulat que les enfants possèdent en eux un potentiel qui ne demande qu’à être révélé en le laissant lui-même construire ses propres savoirs.
Plus de règles à apprendre, ni d’exercices répétitifs, sensés être abrutissants. D’ailleurs tout ce qui existait avant est méprisable.
C’est l’enfant-roi, l’enfant au centre de tout, fini le maître, finie la transmission, fini l'esprit libre without you.
http://www.youtube.com/watch?v=t3mC4485Ue0&feature=related
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