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A la source royale de notre droit du travail et de notre modèle économique

- Dès la fin du Moyen-Âge, les pouvoirs publics prennent conscience de la nécessité politique d’encadrer et de contrôler juridiquement les activités de travail, sous la pression de ceux qui ne trouvent pas leur place dans l’organisation traditionnelle du travail et qui risquent à terme de déstabiliser une société strictement hiérarchisée.

Au XIVe siècle, les rois de France Philippe IV et Jean Le Bon intervinrent dans la législation du travail et provoquèrent la réunion de commission sur les salaires (1331 et 1351) et les conditions d’embauche (1354).

Ce mouvement d’appropriation du travail comme objet d’intervention du politique n’est pas propre à la France.
Toutefois, le droit médiéval est pour l’essentiel un droit coutumier.


Le roi intervient assez peu en matière de droit privé et les laboratores de l’époque médiévale ne sont pas protégés par un contrat mais par un statut.

Leur métier garantit leur appartenance à un groupe et détermine ainsi leur place dans la société.

Les salaires et les conditions de travail sont fixés par les statuts urbains.

Etienne Boileau est nommé par Saint Louis Prévôt de Paris en 1261. Chargé de la juridiction des métiers, il se heurte à la difficulté de trancher les litiges en l’absence de textes écrits, les règlements de métiers n’étant connus pour la plupart que par des traditions orales transmises de père en fils et de maître en maître.

Il invite donc chaque communauté de métiers à rédiger ses statuts et décide, après les avoir homologués, de les réunir en un seul recueil .

Ce recueil, dont le titre exact est Les Établissements des Métiers de Paris, est connu sous le nom de Livre des Métiers.

Il est communément daté de l’année 1268, bien que son élaboration ait probablement nécessité plusieurs années.
Deux parties composent le Livre des Métiers. La première (101 titres) présente le statut des communautés, la seconde (31 titres) traite des impôts, droits et redevances dus par les métiers.

Une troisième partie, consacrée aux justices et juridictions, n'a jamais été rédigée (ou a été perdue).

Le Livre des Métiers constitue le premier document de référence pour la connaissance des métiers de Paris sous l’Ancien Régime, qu'enrichiront ensuite les ordonnances royales et les registres fiscaux : registres de la taille de 1292 et de 1313, Grande Ordonnance de 1350, Ordonnance des bannières de 1467, Edit royal de mars 1673 dû à Colbert, Edit royal de mars 1691, jusqu'à l'Édit de Turgot de février 1776.


- Le mercantilisme est un courant de la pensée économique datant du triomphe de la monarchie absolue (depuis le xvie siècle jusqu'au milieu du xviiie siècle en Europe).

Il considère que « le prince, dont la puissance repose sur l'impôt, doit s'appuyer sur la classe des marchands et favoriser l'essor industriel et commercial de la Nation afin qu'un excédent commercial permette l'entrée des métaux précieux ».

Cette doctrine se généralise et plaide en faveur d'une vision dynamique de la politique de l'économie nationale.

Les tenants du mercantilisme prônent le développement économique par l'enrichissement des nations au moyen d'un commerce extérieur convenablement organisé en vue de dégager un excédent de la balance commerciale.

Résultat qui est obtenu par un investissement raisonné et volontaire dans des activités économiques à rendement croissant, comme l'avait identifié l'économiste italien Antonio Serra dès 1613.

Pour ce faire, l'État se trouve investi de la responsabilité de développer la richesse nationale, en adoptant des politiques pertinentes de nature défensive (protectionnisme) mais aussi offensive (favorisant l'exportation et l'industrialisation).
De nos jours, la discussion de la pertinence et de la validité des idées mercantilistes refait surface, notamment dans le débat contemporain sur la mondialisation.

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