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J'ai fait un rêve, on ne se donne pas vraiment la main mais on met le doigt dans l'engrenage

Il y a un lien fort entre les opprimés par rapport à leurs oppresseurs communs.

Ces opprimés peuvent être ou ne pas être des voyous ou des criminels par ailleurs, et avoir des jugements négatifs sur leurs proches.

Mais l’impérialisme américain fait souvent l’unanimité contre lui, cela lie mêmes les arabes aux perses et tous les courants antagonistes arabes entre eux.

Cela peut même naturellement faire des ponts entre les Français et eux.


Une fois où je collais pour une campagne au Front National, j’étais accompagnée d’une seule personne, avec notre petite voiture, nous sillonnions un secteur de la région.

Tout était calme et soudainement, nous avons été littéralement cernés par plusieurs voitures arrivées à vive allure.

Nous avions dû être repérés par les caïds d’un quartier, qui s’étaient donnés le mot pour nous bloquer après nous avoir obligés à nous engoufrer dans une petite rue déserte.

Nous n’avions pas le choix, ils étaient très nombreux et nous ont obligés à ouvrir.

Nous leur avons expliqué qu’ils faisaient erreur, qu’ils n’étaient pas nos ennemis.

Et je suis sincère, cela doit se sentir.

Non pas que je me sente une quelconque solidarité avec des voyous, là-dessus, je suis très claire, je suis tenante de notre état de droit et en toute chose, force doit rester à l’Etat que je considère comme notre bien le plus précieux.

Mais je leur ai demandé s’ils se réjouissaient vraiment que nous devenions tous Américains, s’ils voulaient vraiment que leurs enfants soient Américains.

Je considère l’impérialisme américain -qui s’exerce tout autant contre la France qu’ailleurs et j’ai écrit de nombreux articles sur la façon précise dont cela se passait, sans que cela n’ait de rapport avec les théories farfelues, puisque je me base sur des textes de lois, sur les programmes éducatifs mondiaux notamment- comme notre ennemi principal.

Le chef de la bande a fait taire les autres membres qui voulaient en découdre, il m’a textuellement dit que ce que je lui disais l’interpellait et l’embêtait parce qu’il était d’accord.

Ils nous ont laissés partir.

C’était dans une ville jouxtant Nantes.


Une autre fois, dans d’autres circonstances, j’ai eu une réaction similaire de la part du responsable des jeunes du NPA sur Nantes, qui est revenu me voir après un long échange - je tractais contre l’intervention au Kosovo à l’époque- il voulait encore discuter certains points, il a carrément engueulé ses camarades pour qu’on me laisse parler et il a affirmé devant les autres qu’il était d’accord avec de nombreux points de mon discours.

Bref, je pense qu’il y a des liens politiques entre nous, des terrains d’entente.


Si j’aime la France, c’est parce que j’admire la mécanique complexe de ses institutions en fonction de principes fondateurs dont l’esprit est celui de l’unité.

S’il faut toujours courir après la barbarie des hommes, j’aime que mes institutions la rattrapent et finissent toujours par rétablir la paix.

D’autres pays n’ont pas cette chance, soit d’avoir les institutions nécessaires, soit parce qu’ils sont dans une période de chaos, dans cet état de déséquilibre permanent.

Je n’ignore pas le degré de barbarie dont les hommes sont capables sous tous les degrés de latitude que ce soit, et je les condamne.

Mais je pense que même derrière Daech, il peut exister des hommes qui n’ont pas forcément envie du monde dont ils font partie, les dissensions existent au sein de Daech.

Et notamment du côté des militaires qui sont obligés de faire avec.

La voix de la France sera entendue partout, si elle donnait un signal fort de rupture avec l’impérialisme, elle serait aussi entendue qu’elle est attendue.

En tous les cas, c’est de l’autre côté du bord que cela interpellerait.

Et cela pourrait changer beaucoup de choses.

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