On lira avec profit l'article du Monde Diplomatique de novembre 2013 (page 27 ) d' Olivier Pironet et intitulé
" Machiavel contre le machiavélisme ".
En tête de son article, cette phrase qui annonce la couleur : " On associe souvent son nom à l'action de gouvernants cyniques et manipulateurs. Forgée par ses détracteurs, cette mauvaise réputation cache en fait un authentique théoricien de la liberté et du pouvoir populaire".
Vient ensuite cette appréciation de choix d'un expert en la matière : " Le Prince est le livre des républicains "
( Jean-Jacques Rousseau ).
De nombreuses citations et faits viennent étayer cette perception d'un Machiavel opposé à toutes les formes de tyrannie et très favorable à l'émancipation des peuples.
Quelques unes :
" Le grand nombre sert à servir contre les grands et l'ambition des riches ".
" Il faut toujours confier le dépôt de la liberté à ceux qui ont le moins le désir de la violer ".
" Les riches seuls et les puissants proposent des lois, bien moins en faveur de la liberté que pour l'accroissement de leur pouvoir ".
Les citoyens " doivent examiner la force du mal, et, s'ils se sentent capables de le vaincre, l'attaquer
sans considération ".
Il faut savoir enfin que Machiavel, contrairement aux penseurs républicains de son époque, n'était pas partisan d'une république oligarchique, mais d'une République populaire ( stato popolare ) fondée sur l'autorité suprême d'une assemblée au sein de laquelle le peuple peut participer, au même titre que les grands, à la direction des affaires de la cité.
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