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Petit rappel de l'histoire de France à l'usage de certains barbares qui prétendent la défendre

Duel.jpgAprès l'hystérie qui s'est emparée d'une fange des membres du Front National (je ne parle pas de l'UMP et autres libéro souverainistes à leur traîne, j'estime normal que la droite -dont le Front ne devrait pas être-  se vautre dans l'imbécilité, c'est ce qui la caractérise le mieux) à la suite des récents événements mettant en scène des actes de vengeance privée, voilà que les mêmes n'en finissent pas de vouloir montrer l'étendue de leur vide cérébral en substituant le coup de poing à toute autre forme de médiation.

Virilité ne rimerait pas pour eux avec responsabilité, mais avec débilité, qu'ils compenseraient par un règlement de compte en règles maffieuses, ils s'en font un "poing" d'honneur.
Régler leur différend "entre hommes" pour un Soral, convoquer pour castagner pour un FNJ, bastonner sans sommation pour un antifa, provoquer un duel pour un Lugan qui pratique la sauvagerie dans la plus grande distinction (Quelle sera votre arme monsieur Lugan, le coupe-coupe, la machette ?).

Nos rois, inspirés par Rome, avaient aboli la vengeance privée
(Le royaume de France s'est fondé sur la fin de la vengeance privée avec la Loi salique et Clovis.

Dans le haut Moyen Âge, il s'agit d'un code de loi élaboré, selon les historiens, entre le début du ive siècle et le vie siècle pour le peuple des Francs dits « saliens », dont Clovis fut l'un des premiers rois. Ce code, rédigé en latin, et comportant de forts emprunts au droit romain1, portait surtout sur le droit pénal et les compositions pécuniaires car l'objectif de la loi salique était de mettre fin à la faida (vengeance privée) en imposant le versement d'une somme d'argent et établissait entre autres les règles à suivre en matière d'héritage à l'intérieur de ce peuple.)
, voilà que notre civilisation connaît à nouveau des soubresauts de barbarie, venant du fait même de ceux qui prétendent la défendre.


Reprenez vos gourdins, l'homme des cavernes est de retour !


Prenons l'histoire du duel après la Guerre de Cent ans par exemple (Duel vient du latin duellum, forme archaique de bellum, "guerre" et non pas "deux").

Avant, les conflits féodaux avaient un caractère tout personnel.


Charlemagne recommandait déjà à ses lieutenants de faire tous leurs efforts pour résoudre autrement les conflits privés relevant de leur autorité, afin d’enrayer ces effusions de sang, ce qui montre que ce type de combat était alors une procédure trop fréquente

Le concile de Valence le condamna en 855, proclamant : « le survivant du duel sera considéré comme un meurtrier, le perdant comme un suicidé, et sera donc privé de sépulture ».

Ces pratiques perdurèrent jusqu'au règne de Philippe le Bel, car l'aristocratie y trouvait le moyen de démontrer son habileté aux armes.


Durant la Guerre de Cent ans, l'ampleur des armées, son caractère civil, et la naissance d'un sentiment national, interdire de réduire le sort des batailles au jeu privé des duels.

Ce fut la raison invoquée par Philippe de Valois pour refuser le cartel proposé en août 1340 à Tournai par Edouard d'Angleterre pour trancher leur conflit dynastique.


L'habitude était en effet de considérer les adversaires, et les alliés, sur le champ de bataille comme autant de duels possibles.

Ainsi vit-on le maréchal de Clermont et Jean Chandos se défier le 18 septembre 1356, veille de la bataille de Poitiers, parce qu'ils portaient chacun dans leurs armes respectives, la même dame d'azur au soleil rayonnant.

Le maréchal perdit la vie le lendemain en combat singulier au milieu du massacre.

Inversement, le duc de Bourgogne se vit interdire par le roi de répondre au cartel que lui avait adressé oralement à Troyes en août 1380 le comte de Buckingham.

L'infaillibilité du "jugement de Dieu" ne fut réellement entamée que lors de l'affaire opposant Jean de Carrouges et Jacques Legris.
La dame de Carrouges accusa Jacques Legris, gentilhomme du comte d'Alençon, de l'avoir abusée alors que son mari guerroyait en Ecosse.
Legris protesta de son innocence mais la justice n'ayant aucun moyen de découvrir la vérité, un "jugement de Dieu" fut ordonné en décembre 1386.
Legris fut vaincu.

Quelque temps après, un malfaiteur avoua le viol parmi d'autres crimes.
Legris mort innocent, Carrouges alla se faire tuer en croisade.

Le dernier duel  judiciaire autorisé par un roi de France eut lieu le 10 juillet 1547.
Connu sous le nom de Coup de Jarnac, il opposa Jarnac et La Châteigneraie.

Les duels judiciaires disparurent définitivement sous Louis XIII. 

Le roi ne donnant plus l'autorisation de se battre, on s'en passa, le duel judiciaire prenant alors une nouvelle forme au XVIe siècle, le duel du point d'honneur.

Dans le désir de braver le pouvoir royal grandissant, on se battait pour n'importe quoi, on inventait  un prétexte concernant son honneur, privé ou public, quand l'envie prenait de vouloir se mesurer les armes à la main.

Le duel devint une mode, et sous l'influence des maîtres italiens, l'épée en devint l'arme quasi-exclusive avec la dague, et parfois, la lance ...

Les témoins appelés "seconds", d'acteurs passifs qu'ils étaient au départ, prirent de plus en plus part aux duels qu'ils étaient censés arbitrer.

En 1652, lors du duel des ducs de Nemours et de Beaufort, il y eut trois morts et plusieurs bléssés.

Le résultat fut qu'en quelques décennies, les gentilhommes tués en duel se comptèrent par milliers.

Entre 1588 et 1608 ont été comptabilisés près de dix mille gentilhommes tués pour des questions d'honneur, soit une moyenne de cinq cent par an.

Devant cette hécatombe, les souverains successifs reconnurent la nécessité d'interdire cette pratique.

Mais issus eux-mêmes de cette aristocratie batilleuse et sourcilleuse, et bien que défenseurs de la religion interdisant cette pratique, ils montrèrent toujours beaucoup d'indulgence envers les duellistes.

Les édits d'interdiction se multiplièrent (en 1599, 1602, 1613, 1617, 1623, etc.), mais pas autant que les lettres de grâce annulant leurs effets (Henri IV en signa 7 000 en 19 ans).


Puis Richelieu fit paraître un nouvel édit le 2 juin 1626, prévoyant la peine de mort pour les contrevenants.

Dès 1602 avait été introduite autour du Tribunal du point d'honneur une législation qui finit sous Louis XIII par assimiler le duel à un crime de lèse-majesté (celui-ci étant une violation manifeste d'un ordre royal).

Cette législation fut appliquée avec la dernière rigueur.

La sanction la plus spectaculaire fut le 21 juin 1627, la décapitation de François de Montmorency-Bouteville, qui avait choisi de se battre en pelin jour, place Royale, avec françois d'Harcourt, marquis de Beuvron, lequel s'enfuit en Angleterre.
Le scandale d'une jeunesse se tuant pour des raisons frivoles fut dénoncé au couer même de la Cour par Malherbe dont le fils, lui-même duelliste qui avait bénéficié d'une grâce, fut assassiné le 13 juilet 1627 piur avoir empêché un duel.

Le duel devint alors une forme de revendication de l'indépendance de l'aristocratie contre la monarchie absolue.

Déjà en 1625, deux cents gentilhommes manifestaient contre la condamnation d'un des leurs.

En 1679, Louis XIV crut pouvoir déclarer "le duel aboli", mais entre 1685 et 1713, le nombre de mort ne chuta qu'à quelque quatre cents, pour dix mille duels comptabilisés au sein de l'armée, sans compter les morts par blessures intervenues hors champ.


Si les duels se firent plus discrets, ils se poursuivirent comme une mode, gagant les ecclésiastiques issus de l'aristocratie (le cardinal de Retz en était friand ...) et comme un phantasme, en étant attribués à des femmes.

On relate notamment les duels prêtés à la cantatrice Julie d'Aubigny et le duel au pistolet entre la marquise de Nesle et la vicomtesse de Plignac, toutes deux cousines et ammantes du maréchal de Richelieu.

Entre juin 1643 et octobre 1711, Louis XIV ne promulga pas moins de onze édits interdisant le duel et renforçant les peines, sans pour autant faire cesse cette pratique.

Louis XVI, poursuivant cette politique, prononça quelques exils.

La maréchaussée restait souvent impuiussante quand les duels étaient organisés dans les lieux offrant une immunité de fait : la cour des miracles ou les lieux privés laissés ouvets au public, tels le Temple, le Palais Royal.


À la Révolution, l’Assemblée législative rendit un décret d’amnistie générale concernant le duel. Un projet de loi contre le duel n’eut pas de suite. On en revint à un régime de tolérance, avec pour conséquence une démocratisation et une recrudescence des duels d’honneur.

À la chute de l'Empire, les « crânes », officiers démobilisés et autres demi-soldes n'hésitent pas à provoquer en duel les occupants, puis sous la Restauration à régler sur la place publique leurs fréquents différends avec les légitimistes.

Le Code pénal de 1810 n’ayant pas traité explicitement du duel, ce fut la jurisprudence de la Cour de cassation, établie avec beaucoup d’hésitations, qui fut employée ; à savoir, la peine d'assassinat en cas de mort d’homme, de tentative d’assassinat lorsque le duel avait été convenu à mort, et, dans le reste des cas de coups et blessures volontaires. Mais dans la réalité bien peu de duellistes furent poursuivis, et encore moins condamnés, tandis qu’une véritable rage du duel s’emparait du xixe siècle.

 
Le duel entra dans les mœurs et devint une sorte d’institution propre à la noblesse et à la bourgeoisie, bénéficiant de la bienveillance des autorités. Il devint l'apanage des parlementaires et des journalistes, en quête de légitimité. Lors du duel opposant Clemenceau et Déroulède, les gendarmes étaient bien présents, mais non pour arrêter les participants : ils s’employèrent à contenir la foule trop nombreuse des curieux. Une codification de plus en plus stricte s'élabora.

 L’effet de mode et la pression sociale expliquent ces conduites. Le « monsieur qui ne se bat pas » devenait un poltron infréquentable, et cette peur de l’exclusion de la société, de la ruine d’une réputation, fit, pour une bonne part, accepter un combat où l’on n’était pourtant pas sûr de briller. La phrase de Pierre Nicole dans ses « Essais de morale » restait d’actualité :« Combien de gens s'allaient battre en duel, en déplorant et en condamnant cette misérable coutume et se blâmant eux-mêmes de la suivre ! »












Dès la fin du xixe siècle, cette mode perdit de sa force : le « duel au premier sang » (majoritairement au pistolet peu précis) devint de plus en plus une mise en scène raillée dans des journaux ou romans.

À la veille de la Première Guerre mondiale, le duel parisien n'est guère plus qu'un spectacle que se donne à lui-même un milieu interlope, tel celui auquel assiste Pierre Lestringuez au Moulin Rouge23. Les deux guerres mondiales relèguent l'honneur militaire individuel. Les officiers, pour qui la guerre est une forme de duel, ne peuvent rester debout face au feu des canons ennemis. Le duel tomba complètement en désuétude après la Seconde Guerre mondiale, d'autant plus que la diffamation devint judiciairement répréhensible. Il n'en resta que le « duel des avocats ».

Source Wikipedia 

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