Oriane Borja : Qu’est-ce que c’est pour une modeste préceptrice de province ?
Qu’est-ce que c’est pour une modeste préceptrice de province ?
Qu’est-ce que c’est pour une modeste préceptrice de province ?
Ce sont les fraises de Carros, les artichauts de Bretagne ou les petits violet de Nice, la mâche nantaise, le nougat de Montélimar, les bêtises de Cambrai, le pain d’épice d’Alsace, la charcuterie de Corse, le vin de Bordeaux, c’est ne pas mettre de sucre dans le pain, c’est qu’on se damnerait pour un plateau de fromages, c’est se battre entre bretons et normands pour savoir qui des deux fait le meilleur cidre, et à qui appartient le Mont Saint-Michel, c’est se croire indépendant parce qu’on habite de Comté de Nice, c’est être certain que le roquefort est le meilleur fromage du monde et le champagne, la plus aphrodisiaque des boissons, c’est quand on boit son café fort, et remercie Christophe Colomb de nous avoir ramener le chocolat.
Ce sont les santons et les petits marchés de Provence, c’est rêver d’un noël en Alsace, de faire la fête au pays basque ou de vouloir affronter ses vagues, c’est partir sur les pas de Saint Jacques de Compostelle, faire l’ascension du Mont Blanc, sentir le parfum des collines, se sentir petits devant l’âge des volcans d’Auvergne, connaître les grottes de Lascaux.
C’est savoir qu’il y a de la magie dans Brocéliande, de l’aventure en partance des ports bretons, des premiers de cordées et des grandes crevasses dans nos montagnes magnifiques, savoir qu’elles sont vertes nos vallées, et nos prairies pleines d’abondance.
C’est savoir que du sang de paysan coule dans nos veines, et qu’un roi peut toujours hanter nos têtes même si on lui a coupé la sienne.
Être français c’est savoir, sentir tout cela, ce sont nos madeleines de Proust. Et sachant cela, aimer à découvrir le monde, connaître l’ailleurs, mais par-dessus tout aimer revenir pour revoir de son petit village fumer la cheminée, ou notre pauvre maison qui nous ai une province et beaucoup davantage.
Être français, c’est naître avec cette langue qui conquit le monde comme on conquiert l’amour. C’est connaître nos Lagarde et Michard comme l’anglo-saxon sait sa Norton, et oui, monsieur Sarkozy, c’est avoir eu l’obligation de lire la Princesse de Clèves. C’est savoir que «Sur la racine de la bruyère, la corneille boit l'eau de la fontaine Molière» , et que les conjonctions de coordination font : «Mais où est donc Ornicar ?».
C’est fondre en larmes de rire ou de tristesse quand Pagnol nous raconte la vie du petit peuple de Provence, c’est prendre pour modèle les chevaliers de la table ronde et rêver de Camelot. C’est savoir que nous ne sommes que les hommes que dépeint Maupassant, que nos souvenirs sont comme les tableaux impressionnistes de nos Manet, une infinités de petites touches qui font les chef-d’œuvres. Ce sont les petits soldats de Bizet, l’apprenti sorcier de Dukas, c’est Mireille de Gounod, c’est Manon de Massenet, ce sont les paroles et la guitare de Brassens.
C’est se sentir un peu de sang viking au nord et beaucoup de sang latin au sud, fiers aussi de nos racines grecques apportées à nos contrées barbares. Cette culture qui est venue ajouter l’écrit à notre transmission orale, lui permettant l’assise et la réflexion de plus en plus approndie, amenant avec elle, la sagesse et la science.
Dans ce tourbillon de savoirs transmis, c’est grandir en sachant que l’on a été un merveilleux petit prince, c’est lire la bibliothèque rose et verte, c’est maudire Charlemagne et Jules Ferry avant de leur être éternellement reconnaissant.
Être français, c’est se souvenir de la foi de Jeanne, c’est être du pays où chaque village a son clocher, «d’une terre mêlée du sang de nos morts».
C’est n’avoir peur que du ciel qui nous tomberait sur la tête et ne pas ignorer que Rome a bâti nos routes et nos villes, que la France a connu un Empire où le soleil ne se couchait jamais, que la France est petite mais que son rayonnement est grand quand elle sait être elle-même.
La France , c’est cette merveilleuse alchimie qui a pris, c’est d’une telle beauté que certains n’y voient là qu’une intervention divine.
La France, c’est sacrée, c’est éternelle, on n’y touche pas, on a seulement le droit de l’admirer, de lui donner, de la servir, et vous verrez comme elle vous le rendra.
Si tout cela ne vous touche pas, ne vous fait pas vibrer, et surtout si vous ne souhaitez pas le transmettre à vos propres enfants, sachez que vous n’êtes seulement pas français,.
Vous pouvez être d’ailleurs, tout le malheur que l’on souhaite aux autres, c’est de connaître un tel attachement à sa patrie, et surtout de ne pas être de nulle part.
Notre pays n’est peut-être pas supérieur, mais il est sûrement différent, il est surtout le nôtre, qu’on veuille bien nous pardonner de l’aimer plus que tout, nous pardonner notre pêché d’orgueil, dicté par l’amour.
La France n’est rien d’autre que son Histoire, même si c’est tout cela. C’est depuis plus de mille cinq cents ans, un sentiment commun d’un avenir commun, c’est cet attachement à nos racines, et ce que l’on transmet comme héritage le plus précieux à nos enfants, «ce n’est pas plus grand qu’un cœur tranquille.»
Ce sont les fraises de Carros, les artichauts de Bretagne ou les petits violet de Nice, la mâche nantaise, le nougat de Montélimar, les bêtises de Cambrai, le pain d’épice d’Alsace, la charcuterie de Corse, le vin de Bordeaux, c’est ne pas mettre de sucre dans le pain, c’est qu’on se damnerait pour un plateau de fromages, c’est se battre entre bretons et normands pour savoir qui des deux fait le meilleur cidre, et à qui appartient le Mont Saint-Michel, c’est se croire indépendant parce qu’on habite de Comté de Nice, c’est être certain que le roquefort est le meilleur fromage du monde et le champagne, la plus aphrodisiaque des boissons, c’est quand on boit son café fort, et remercie Christophe Colomb de nous avoir ramener le chocolat.
Ce sont les santons et les petits marchés de Provence, c’est rêver d’un noël en Alsace, de faire la fête au pays basque ou de vouloir affronter ses vagues, c’est partir sur les pas de Saint Jacques de Compostelle, faire l’ascension du Mont Blanc, sentir le parfum des collines, se sentir petits devant l’âge des volcans d’Auvergne, connaître les grottes de Lascaux.
C’est savoir qu’il y a de la magie dans Brocéliande, de l’aventure en partance des ports bretons, des premiers de cordées et des grandes crevasses dans nos montagnes magnifiques, savoir qu’elles sont vertes nos vallées, et nos prairies pleines d’abondance.
C’est savoir que du sang de paysan coule dans nos veines, et qu’un roi peut toujours hanter nos têtes même si on lui a coupé la sienne.
Être français c’est savoir, sentir tout cela, ce sont nos madeleines de Proust. Et sachant cela, aimer à découvrir le monde, connaître l’ailleurs, mais par-dessus tout aimer revenir pour revoir de son petit village fumer la cheminée, ou notre pauvre maison qui nous ai une province et beaucoup davantage.
Être français, c’est naître avec cette langue qui conquit le monde comme on conquiert l’amour. C’est connaître nos Lagarde et Michard comme l’anglo-saxon sait sa Norton, et oui, monsieur Sarkozy, c’est avoir eu l’obligation de lire la Princesse de Clèves. C’est savoir que «Sur la racine de la bruyère, la corneille boit l'eau de la fontaine Molière» , et que les conjonctions de coordination font : «Mais où est donc Ornicar ?».
C’est fondre en larmes de rire ou de tristesse quand Pagnol nous raconte la vie du petit peuple de Provence, c’est prendre pour modèle les chevaliers de la table ronde et rêver de Camelot. C’est savoir que nous ne sommes que les hommes que dépeint Maupassant, que nos souvenirs sont comme les tableaux impressionnistes de nos Manet, une infinités de petites touches qui font les chef-d’œuvres. Ce sont les petits soldats de Bizet, l’apprenti sorcier de Dukas, c’est Mireille de Gounod, c’est Manon de Massenet, ce sont les paroles et la guitare de Brassens.
C’est se sentir un peu de sang viking au nord et beaucoup de sang latin au sud, fiers aussi de nos racines grecques apportées à nos contrées barbares. Cette culture qui est venue ajouter l’écrit à notre transmission orale, lui permettant l’assise et la réflexion de plus en plus approndie, amenant avec elle, la sagesse et la science.
Dans ce tourbillon de savoirs transmis, c’est grandir en sachant que l’on a été un merveilleux petit prince, c’est lire la bibliothèque rose et verte, c’est maudire Charlemagne et Jules Ferry avant de leur être éternellement reconnaissant.
Être français, c’est se souvenir de la foi de Jeanne, c’est être du pays où chaque village a son clocher, «d’une terre mêlée du sang de nos morts».
C’est n’avoir peur que du ciel qui nous tomberait sur la tête et ne pas ignorer que Rome a bâti nos routes et nos villes, que la France a connu un Empire où le soleil ne se couchait jamais, que la France est petite mais que son rayonnement est grand quand elle sait être elle-même.
La France , c’est cette merveilleuse alchimie qui a pris, c’est d’une telle beauté que certains n’y voient là qu’une intervention divine.
La France, c’est sacrée, c’est éternelle, on n’y touche pas, on a seulement le droit de l’admirer, de lui donner, de la servir, et vous verrez comme elle vous le rendra.
Si tout cela ne vous touche pas, ne vous fait pas vibrer, et surtout si vous ne souhaitez pas le transmettre à vos propres enfants, sachez que vous n’êtes seulement pas français,.
Vous pouvez être d’ailleurs, tout le malheur que l’on souhaite aux autres, c’est de connaître un tel attachement à sa patrie, et surtout de ne pas être de nulle part.
Notre pays n’est peut-être pas supérieur, mais il est sûrement différent, il est surtout le nôtre, qu’on veuille bien nous pardonner de l’aimer plus que tout, nous pardonner notre pêché d’orgueil, dicté par l’amour.
La France n’est rien d’autre que son Histoire, même si c’est tout cela. C’est depuis plus de mille cinq cents ans, un sentiment commun d’un avenir commun, c’est cet attachement à nos racines, et ce que l’on transmet comme héritage le plus précieux à nos enfants, «ce n’est pas plus grand qu’un cœur tranquille.»