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Immigration, frontière et autres sujets caricaturés

Un des commentaires et ma réponse suite à mon dernier article sur Agoravox :



https://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/pourquoi-j-ai-adhere-au-mouvement-197068#forum5007979



Gambetta 24 septembre 08:35
Bonjour
Étrange plaidoyer tout d’abord on tape à fond sur le front national, tous les poncifs y passent , puis on raconte qu’on rejoint Phillipot qui quitte le FN mais avec lequel tu ne partage aucune idée.
j’ai lu ta déclaration d’amour pour La France, et pour l’homme
"La France est un choix, une volonté de vivre ensemble, une entité politique capable de créer des Français, de faire de n’importe quel homme un Français."
« Nous sommes tous égaux, il n’y a que des systèmes inégalitaires. »
Désolé mais ces déclarations sont celles de bobos de gauche, à mille lieues de ce que pense phillipot
pour le contrôle des frontières , la priorité aux français, contre l’immigration, pour rétablir la sécurité etc.
Je pense que tu es plutôt dans une démarche propagandiste anti FN
Personnellement je m’en fous , mais je préfère quand on joue cartes sur table.

Répondre


orianeborja 24 septembre 15:36

@Gambetta

J’ai adhéré au Front lors de la campagne contre le Traité de Maastricht, j’ai très rapidement intégré la direction nationale qui recrutait sur un programme anti-raciste (n’en déplaise aux anti-frontistes et frontistes haineux).

J’ai moi-même formé et recruté pour le Front sur un discours anti-droite et anti-raciste, et je traite de menteurs et d’imposteurs tous ceux qui pourraient dire le contraire, c’était notre programme OFFICIEL.

J’ai accompagné Marine durant 20 ans pour cela, nous avons réussi à écarter peu à peu tous les libéraux et racistes du Front, dehors les tradi, dehors les identitaires, dehors le GRECE, exit le Club de l’Horloge, ouste le renouveau Etudiant, les Anthony, Megret, Lang, Le Gallou, Blot et compagnie.

Resté Gollnisch le mou, que nous avons combattu en tant que marinistes, cela vous aura peut-être échappé, mais nous avons mené un combat féroce, un combat à mort idéologique, au sein du Front.

Cela a été très violent, nous avons reçu des coups très durs, moraux et physiques.

Personnellement, j’ai tout perdu dans ce combat, le père de mes enfants, ma maison, mon travail.

Mais j’ai tenu (le père de mes enfants ne s’en ai jamais remis).

Ca tenait, nous avions gagné.

Mais lors de la campagne pour les présidentielles de 2012, j’ai vu Marine aux abois, recruter tous azimuts et laissé entrer ou rentrer au Front des saloperies de tout poil, des lobbies d’extrême-droite les plus dangereux du monde, que je ne connaissais jusqu’alors qu’en dehors du Front, que j’ai étudiés, dénoncés, combattus, donnant ma démission en novembre 2011 pour ces raisons précises, alors que Marine m’offrait des responsabilités de plus en plus importantes.

Concernant le fond, j’ai toujours soutenu l’existence de nos frontières, ce qui me paraît évident.

J’ai récemment écrit cela :


http://orianeborja.hautetfort.com/archive/2017/09/01/ode-a-la-frontiere-5975930.html


mais j’ai toujours tenu ce discours.

C’est sans doute ce qui m’oppose à Mélenchon, encore que si l’on en discutait vraiment et qu’il était cohérent et sincère, nous pourrions évidemment nous y retrouver.

La frontière n’est pas seulement matérielle, du reste que certains le veuillent ou non, la France conserve ses frontières physiques.

La frontière est surtout une frontière institutionnelle, la France commence et s’arrête là où nos institutions sont.
Notre justice, notre police, notre défense, nos écoles, nos administrations, nos services publics, nos lois en général, sont ceux contenus dans nos frontières.

Notre système démocratique, notre constitution, nos principes généraux, notre conception unitaire de la nation et de l’Etat nous sont propres.

Notre coeur, celui de la France est ouvert, mais notre âme est française, les artères, veines, poumons, tous les organes de la France, sont français et limités à notre territoire national.

Celui qui parle sans frontière, entend seulement abattre la France, songe-y-t-il vraiment ?

De même en matière de politique d’immigration, le discours officiel du Front a toujours été politique, nous avons toujours défendu l’étranger, nous avons toujours dit avec force que l’immigré n’avait rien à voir avec les politiques d’immigration, droit de la nationalité ou assimilation.

Du reste, la France et son Etat n’ont jamais cessé d’appliquer des politiques en ce sens.

En revanche, nous dénonçons les lobbies patronaux, libéraux, qui encouragent évidemment à l’exploitation d’une main-d’oeuvre docile.

Un étranger qui vient en France, a souvent une volonté farouche de s’en sortir, il acceptera de travailler au noir, sans couverture sociale, sans tenir compte de nos droits et devoir, se moque souvent des impôts et de la société dans laquelle il arrive, et il n’est même pas blâmable pour cela.

D’ailleurs une fois installé, il réfléchira plus loin et comme nous, quand il comprendra notre société et son fonctionnement.
Mais d’autres arriveront et prendront leurs places dans ce moment libéral si prisé par les exploitants d’êtres humains.

Le travail au noir, la non-imposition, la non-contrainte, l’anti-Etat, l’anti-loi, la violence privée, sont tous des dogmes libéraux.

Pour ne rien dire du trafic d’êtres humains, des déplacements de population, du pillage des richesses qui sont autant de paramètres à prendre en compte dans une politique globale d’immigration.

Hier encore est sorti un rapport sur l’Allemagne, montrant qu’elle avait largement profité de l’apport des réfugiés.

Rien d’étonnant, quand on sait qu’on les parque dans des logements communautaires et fait travailler pour quelques centimes de l’heure, à ce compte, c’est tout à fait rentable pour la caste financière.

Et on ne les entendra pas sur des revendications sociales, pas avant qu’ils n’aient été exploités et essorés comme des éponges que l’on jettera une fois pressés.

En revanche, je reconnais l’apport des étrangers, d’autant que nos systèmes dépendent en partie de la démographie, l’Allemagne par exemple, meurt de ne pas faire d’enfants (ce qui montre au passage la confiance des Allemands dans leur vie ...).

Ils apportent une autre façon de raisonner qui enrichit la nôtre, une vitalité de gens qui ont souffert quand nous nous enfonçons dans le confort et l’apathie pour certains d’entre nous, et même, pardon de le dire, une immunité si leurs pays d’origine ne connaissaient pas nos normes sanitaires, ceux qui ont survécu, ont forcément développé des défenses que nos organismes ont oublié. Ils peuvent d’ailleurs apporter des maladies, mais a priori, nos sociétés peuvent affronter le phénomène, pourvu que les moyens soient mis et que les puissances privées n’aient pas trop siphonné la puissance publique.

Quant aux "folklores" et croyances, le repli identitaire est une réaction de peur, justifiée ou non, et se retrouve dans les mêmes termes dans les populations installées et celles qui arrivent.
Un moyen d'exister et de vivre un semblant debout dans une société qui nous abandonne hélas.

D'où l'importance de refaire société, de recouvrer la France, pour tous.



Bref, tout cela est complexe, bien plus complexe que la bête et méchante propagande des uns et des autres.

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