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Marion Krasucki Auque Decosse Maréchal Le Pen (j'ai mis dans l'ordre chronologique)

Non seulement Marion Krasuki Auque Decosse Maréchal Le Pen est assistée (et-les-Français-n'aiment-pas-ça, c'est elle qui vous le dit), mais encore son assistanat fonctionne mal (et le contribuable aime encore moins ‪#‎maisquefaitlobservatoiredelacontribuablophobie‬).


"MARÉCHAL-LE PEN MÉLANGE TOUT

Commençons par Marion Maréchal-Le Pen. Elle évoque 112 policiers tués «en service». Un chiffre censé illustrer, selon la députée FN, l’exposition des forces de l’ordre aux «balles des bandits, criminels, trafiquants et terroristes». En fait, le chiffre de 112 décédés que Marion Maréchal-Le Pen a pioché dans le rapport Ciotti, correspond au total des morts en service (76) et des morts en mission (36) depuis dix ans. Deux sous-ensembles qui n’ont, dans ce contexte, strictement rien à voir.

Les morts en service se définissent, selon la terminologie employée par l’Observatoire national de la délinquance et des réponses pénales (ONDRP), comme «l’ensemble des décès survenus pendant les heures de service de diverses manières : par arme lors d’une mauvaise manipulation de son arme de service, en circulation lorsque le policier est victime d’un accident matériel de la circulation alors qu’il est en service, durant les entraînements de sport, sur le trajet domicile travail, ou bien encore de manière fortuite». Des morts qui n’ont donc ni à voir avec des agents «pris pour cible»… ni avec les problématiques de la légitime défense. Selon le rapport de l’ONDRP : «Le plus grand nombre de décès en service est concentré dans la catégorie "trajet", qui regroupe les accidents corporels, matériels ou de circulation, survenus lors du trajet domicile travail ayant entraîné la mort de l’agent de police». C’est le cas pour 22 morts sur les 31 décès en service survenus entre 2008 et 2013.

Les morts «en mission de police» se définissent, eux, toujours selon l’ONDRP, comme «l’ensemble des décès survenus soit en opération de police, soit en service commandé, au cours desquels le fonctionnaire met en œuvre les prérogatives attachées à sa fonction». Il peut s’agir aussi bien d’une agression que d’un accident survenu pendant lesdites missions. Ce chiffre a donc davantage à voir avec le sujet évoqué par les deux députés, même si la statistique ne permet pas de faire le tri entre les agressions et les accidents survenus en mission.

Marion Maréchal-Le Pen fait la même confusion à propos des blessés. Utilisant visiblement de manière indifférenciée les termes «en service» et «en mission», elle affirme que 123 782 policiers ont été blessés en mission depuis dix ans. Notons la louable précision, à l’unité près… Mais déplorons que la benjamine de l’hémicycle ne sache toujours pas de quoi elle parle. Le chiffre cité correspond aussi, selon le rapport Ciotti, au total des blessés en service (71 608) et en mission (52 174). Un chiffre qui, là encore, mêle donc des blessures aux causes les plus variées. Maréchal-Le Pen ignore visiblement, par exemple, que sur les quelque 13 000 blessés enregistrés en 2013, plus de 1 500 agents l’ont été en faisant du sport… tandis que près de 4 000 étaient victimes d’accidents fortuits. Les blessés par arme en mission étant heureusement bien moins nombreux (moins de 400), quoique en augmentation.

 

Enfin, à ces confusions, la députée FN ajoute une contre-vérité, affirmant que«ces statistiques s’aggravent depuis 2009, avec un pic en 2014». C’est vrai pour les blessés, que ce soit en mission ou en service (en dépit d’une baisse en 2013), même si la lecture d’une note de l’ONDRP relativise la hausse depuis 2012. «Cette évolution, lit-on, est à nuancer : la progression enregistrée en 2012 par rapport à l’année précédente résulte en partie d’une application plus rigoureuse en terme de comptabilisation des blessés dans certains SGAP (prise en compte des blessés même sans arrêt de travail).»

L’affirmation de Marion Maréchal-Le Pen est en revanche complètement inexacte pour les décès. Contrairement à ce qu’elle affirme, l’année 2009 n’est pas le début d’une hausse continue. Tout au contraire, il s’agit d’un pic, avec six décès en mission et sept décès en service. Depuis, le nombre de tués en mission a été de trois par an, sauf en 2014 où il a été de quatre."


L'élu UMP et la députée FN ont multiplié, jeudi devant l'Assemblée nationale, les affirmations chiffrées sur les policiers tués et blessés en service, en s'emmêlant allègrement les pinceaux dans les stats.
LIBERATION.FR

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