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On avait failli louper le mariage de Barbie et Ken (elle a bien changé Tante Yvonne)

De Gaulle avait du mal à tenir Tante Yvonne par la main, aujourd'hui, deux doigts suffisent.Tante Yvonne prise par deux doigts.jpg



Frigide Barjot souveraine chez Dupont-Aignan

L'ex-candidat à la présidentielle a "pipolisé" le congrès de son parti, Debout la République. En présence de Frigide Barjot.

Une robe rose Barbie au décolleté profond, une peau bronzée cet été au soleil de Croatie et son éternelle choucroute blonde, revoilà donc Frigide Barjot. Hier, l'ancienne égérie de la Manif pour tous était l'invitée vedette du congrès de Debout la République, porte de Versailles, à Paris. Le parti du souverainiste Nicolas Dupont-Aignan, sas de décompression entre l'UMP et le FN. Le député de l'Essonne avait rassemblé 1,79% des voix au premier tour de la présidentielle 2012.

À la tribune, alors qu'à l'ère de l'info éclair le combat des anti-mariage homo semble bien loin, Frigide Barjot tente, avec une certaine nostalgie, de ressusciter l'engouement que sa présence pouvait provoquer il y a moins de six mois devant une telle assistance : "Quelle joie, chers amis, compagnons de cortège!" L'ancien pilier de boîte de nuit explique ses "nombreuses valeurs communes" avec Nicolas Dupont-Aignan et répète, sans qu'on la croie vraiment, que sa présence ne vaut pas ralliement. "En tout cas pas maintenant", ajoute celle qui dit ne pas vouloir non plus être candidate aux municipales. Le récit qu'elle fait de son parcours politique (l'UDF, puis le RPR, le refus des traités européens) semble pourtant la mener tout droit aux côtés de Dupont-Aignan.

Mais l'ancienne de Jalons veut d'abord mesurer son poids politique. Pour cela, elle propose à tous les candidats à un siège de maire, "et à Nicolas le premier", d'adopter sa "charte des valeurs pour tous", qui s'oppose encore et toujours au mariage entre personnes de même sexe, "à cause de la filiation". "Même aux candidats FN?", lui a-t-on demandé. "S'ils adoptent la charte, oui", a-t-elle répondu.

Périco Légasse applaudi

Quelques instants plus tôt, c'était un tribun d'un autre genre, le critique gastronomique de Marianne, Périco Légasse, mari de la polémiste Natacha Polony, qui faisait ses premiers pas à la tribune de Debout la République. Le journaliste, qui avait revendiqué son vote Dupont-Aignan au premier tour en 2012, s'est taillé un beau succès en huant la grande distribution, combattant l'atlantisme et défendant les commerces de proximité. Pour lui, le député de l'Essonne, incarnerait "une certaine idée de la France". Dupont-Aignan, lui, se veut désormais – c'est sa nouvelle formule – l'image d'un "patriotisme tranquille". Alors que son positionnement anti-euro coïncide avec celui de Marine Le Pen, il tente de se démarquer, dans une relation plus apaisée à l'immigration. "Je refuse cet enfermement entre l'UM-PS et le FN. Notre devoir est d'offrir un autre choix aux Français, le choix gaulliste et républicain", explique-t-il. Pas question non plus de se plier à tous les caprices de ses invités du jour.

Voici la Marseillaise de fin, Frigide Barjot s'approche de Nicolas Dupont-Aignan et tente de lui épingler un badge L'Avenir pour tous, le nom de son mouvement, au veston. Le député refuse et le glisse dans sa poche. Souverain en son parti.

Soazig Quéméner - Le Journal du Dimanche

samedi 05 octobre 2013

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